Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri, fait observer que l’héritage liturgique des Églises orientales devrait être préservé : il existe, selon lui, le « danger de la perte de l’identité orientale », caractérisé aujourd’hui « par de grandes migrations de l’Orient vers des terres considérées comme plus hospitalières, avec une tradition majoritairement latine ».
Ce danger a été déjà signalé dans l’Instruction pour l’application des prescriptions liturgiques du Code des Canons des Églises orientales intitulée Le Père incompréhensible (le 6 janvier 1996), dont le 25e anniversaire est célébré à Rome, par un colloque liturgique organisé à l’Institut pontifical de patristique Augustinianum, du 16 au 18 février 2022, indique L’Osservatore Romano.
Pour protéger le patrimoine des Églises orientales, a souligné le cardinal Sandri, les pasteurs latins sont appelés, d’une part, à ne pas « se limiter à garantir une messe ‘générique’ en arabe » devant les nombreux migrants dans leurs pays. D’autre part, le cardinal demande les chefs des Églises orientales de ne pas « poursuivre une dépendance à une forme de célébration telle que la latine, comme si c’était le seul modèle de réduction à rechercher ».
Le document Le Père incompréhensible – signé par le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales de l’époque, le cardinal Achille Silvestrini (1923-2019) – aurait dû voir l’anniversaire célébré l’an dernier, mais un événement a été reporté en raison de la pandémie. Avec le report à 2022, a expliqué le cardinal Sandri, l’intention était de faire coïncider le début de la conférence avec celui de la plénière du dicastère afin d’avoir la présence non seulement des chefs des différentes Églises, mais aussi des membres de leurs commissions liturgiques respectives. Cela permettrait de susciter une discussion avec le Siège apostolique et « entre les Églises appartenant à la même tradition rituelle, a précisé le cardinal : l’alexandrine, la constantinopolitaine, la syro-antiochienne, de la Syrie orientale, l’arménienne ».
Parmi les participants aux travaux du colloque sont : l’exarque apostolique des catholiques de rite byzantin en Grèce, Manuel Nin; l’archevêque de Telmessos et représentant du Patriarcat œcuménique, Job Getcha; des archevêques Claudio Gugerotti, nonce apostolique en Grande-Bretagne, et Cyril Vasil, évêque éparchial de Košice. La prière finale selon le rite chaldéen sera confiée au cardinal Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens (Irak). Les travaux se poursuivront à huis clos le 17 février et le 18, le cardinal Sandri présidera la célébration de la messe dans la basilique Saint-Pierre.