« La prière n’est pas neutre, la prière a un pouvoir énorme pour changer les cœurs, pour changer le cours de l’Histoire », affirme le nonce apostolique en Ukraine, Mgr Visvaldas Kulbokas: « Lorsque je prie personnellement pour la paix, explique-t-il, je sais très bien qu’à tout moment, notre Seigneur Jésus est capable d’éclairer l’un ou l’autre homme politique, l’un ou l’autre soldat, et de changer diamétralement les décisions. »
Dans son entretien avec Vatican News, Mgr Kulbokas revient sur la situation en Ukraine où, dit-il, « la peur est grande, la tension est élevée, mais les gens résistent néanmoins très bien ». Il souligne la force de la prière et fait remarquer « que la prière pour la paix est pleine de ferveur ces jours-ci ».
Rappelons qu’à l’angélus du dimanche 13 février 2022, le pape François a prié avec la foule, Place Saint-Pierre, pour que « tous les efforts » soient faits « en faveur de la paix » en Ukraine.
Le nonce apostolique rappelle que « la mission de l’Église est de considérer tout le monde comme des frères » : « Donc lorsque nous parlons de dialogue, et quand nous prions pour le dialogue, en tant qu’Église, nous savons que nous avons la mission d’éclairer le dialogue. »
Mgr Kulbokas constate que « le dialogue politique trouve des obstacles à présent ». Il compare cette situation à « ce qui se passe dans les familles lorsqu’un conflit survient », rappelant que le conflit « ne surgit pas à ce moment-là, mais qu’il y a des causes antérieures qui ont donné lieu à ces malentendus ». Selon le nonce, « lorsque le dialogue est rompu, la faute incombe à beaucoup » « et pas seulement à certaines personnes directement impliquées ».
Le « deuxième aspect » de cette situation « est positif » : « c’est dans de telles situations que l’Église redécouvre la beauté de sa propre vocation », affirme le nonce expliquant que « dans le dialogue politique, choisir la voie de la paix signifie souvent avoir beaucoup de courage ; alors quand nous prions pour la paix, nous prions aussi pour le courage des politiciens ».
Selon Mgr Kulbokas, la situation en Ukraine n’est pas désespérée : « Il suffit de peu de choses, d’un changement de perspective, d’un point de vue unilatéral à un point de vue ouvert à l’autre, comme à un frère, et les décisions changent. Donc, même si la situation est très tendue, très difficile humainement parlant, c’est un moyen pour l’Église de redécouvrir sa mission. »
Il rappelle aussi « qu’en tant que communauté de croyants, nous sommes invités à contribuer à la construction de la société, des nations, des pays, mais cette construction ne signifie jamais aller à l’encontre de qui que ce soit, elle signifie surtout la construction de soi, l’unité, la compréhension ».
Le nonce apostolique souligne qu’il important également de « renforcer la compréhension entre les Églises, car plus nous sommes unis, plus nous sommes forts à l’intérieur et plus nous sommes en mesure de donner un témoignage de l’Évangile aux autres ».
