Icône de S. Irénée © courtoisie du p. Claude Robinet SJ

Icône de S. Irénée © courtoisie du p. Claude Robinet SJ

Irénée, docteur de l’Eglise, docteur de l’unité, par Ysabel de Andia

Irénée écrit « par amour » et demande d’être reçu dans un même « amour »

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IRÉNÉE DOCTEUR DE L’ÉGLISE [1]

Le Pape François a annoncé le 21 janvier dernier, à la fin de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qu’il déclarait saint Irénée docteur de l’Église, avec le titre de Doctor unitatis, « Docteur de l’unité ».

« Saint Irénée de Lyon, originaire d’Orient, a exercé son ministère épiscopal en Occident : il a été un pont spirituel et théologique entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. Son nom, Irénée, exprime cette paix qui vient du Seigneur et qui réconcilie, rétablissant l’unité. Que l’enseignement d’un si grand Maître encourage de plus en plus le cheminement de tous les disciples du Seigneur vers la pleine communion », souhaite le Pape.

Né entre 130 et 140 probablement à Smyrne (dans l’actuelle Turquie), Irénée fut le deuxième évêque de Lyon, entre 177 et 202. Il est l’un des Pères de l’Église et le premier occidental à réaliser une œuvre de théologien systématique. Il s’est illustré par sa dénonciation du gnosticisme. D’après Jérôme et Grégoire de Tours, il serait mort martyr, victime d’un édit de persécution de l’empereur romain Septime Sévère en 202 ou 203.

 

          I. Irénée docteur de l’unité[2]

Irénée fut un « pont » entre l’Orient et l’Occident, entre Smyrne, où il est né entre 130 et 140 ap. J.-C. et a connu Polycarpe qui lui-même avait connu Saint Jean, et Lyon dont il fut le second évêque entre 177 et 202 ap. J-C. Ainsi s’inscrit-il dans la tradition apostolique johannique.

Il fut un pont lorsqu’il plaida, lors de la querelle autour de la date de Pâques, auprès du Pape Victor de Rome décidé à excommunier les évêques d’Orient qui célébraient Pâques le 14 Nisan, alors qu’ailleurs Pâques est fêté le dimanche suivant. Par son intervention, Irénée lui demandait de laisser chaque Église libre dans les matières qui ne portent pas sur la foi. Cette liberté des traditions propres aux églises est encore un modèle pour aujourd’hui.

Irénée est un pacificateur, comme son nom l’indique, et en même temps un redoutable pourfendeur d’hérésies, celles de Valentin, Marcion, et Marc le Mage, et, cette pseudo-gnose, perversion de la « vraie gnose » qui est la foi chrétienne, l’authentique connaissance de Dieu. Il est l’auteur d’une Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur généralement connue sous le titre de Contre les hérésies (Adversus Hæreses). Il est aussi l’auteur de la Démonstration de la prédication apostolique, que l’on n’a longtemps connue que par Eusèbe de Césarée. Cet ouvrage est un résumé de la foi chrétienne. Eusèbe cite également deux lettres, l’une au Pape Victor, l’autre à Florinus qui s’est laissé séduire par la pseudo-gnose.

Irénée est le « docteur de l’unité » face à la multiplicité des gnoses.

Face à la pseudo-gnose qui divise ce qui est uni et multiplie ce qui est simple, Irénée apparaît avant tout comme docteur de l’unité : unité de Dieu, créateur et Père, unité du Christ, vrai Dieu et vrai homme, unité de l’Esprit de prophétie et d’adoption, unité des Testaments et unité de l’Évangile tétramorphe, unité de l’économie du salut récapitulée dans le Christ, unité de l’homme formé d’un corps et d’une âme à laquelle se joint l’Esprit, unité de la tradition apostolique dans la catholicité de l’Église, unité du « grand et glorieux Corps du Christ ». Unité de Dieu, unité de l’homme, unité de l’histoire du salut, unité des Écritures, unité de l’Église : Toutes ces formes d’unité sont liées et l’on ne peut pas rompre l’unité sur un point sans rompre l’unité de tout.

Rarement dans l’histoire de l’Église une telle vision de l’unité du mystère chrétien a été atteinte, ou plutôt, c’est aux origines du christianisme, dans la grâce de l’origine, que l’unité s’est manifestée dans toute sa pureté et sa simplicité. La simplicité du regard d’Irénée sur l’unique Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament, sur le Christ qui récapitule en lui le cosmos et l’histoire et sur l’homme modelé à l’image et à la ressemblance de Dieu fait la force de sa Mise en lumière et réfutation de la pseudo gnose[3] et l’harmonie de sa Démonstration de la prédication apostolique[4]. Tels sont les deux pôles de la pensée d’Irénée : la réfutation de la « gnose au nom menteur » qui a pour origine Simon le mage[5] dont parlent les Actes des Apôtres (Ac 8, 9-24) et comme chefs de file Valentin et Marcion, et, d’autre part, La mise en lumière de la « gnose vraie » (A.H. IV, 33, 8) qui nous est transmise par la tradition apostolique, selon les successions apostoliques.

 

1) L’unité de Dieu, Créateur et Père

L’hérésie gnostique au IIe siècle porte, selon Irénée, principalement sur trois points : 1. blasphémer le Créateur, 2. ne pas reconnaître que « le Verbe s’est fait chair », 3. et nier le salut de la chair (salus carnis). Le blasphème contre le Créateur nie l’unité de Dieu, Créateur et Père et, corrélativement, l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament, Le refus de confesser que le Verbe est venu dans la chair (1 Jn 4, 2-3) conduit à la « division » du Christ d’en haut et du Jésus terrestre, et la négation du salut de la chair, à l’impossibilité de réconcilier en l’homme le spirituel et le charnel.

Le blasphème fondamental est le blasphème contre le Dieu créateur :» car quelques déclarations solennelles qu’ils fassent, tous les hérétiques aboutissent en fin de compte à ceci : blasphémer le Créateur et nier le salut de cet ouvrage modelé qu’est la chair (saluti plasmatis Dei) » (A.H. IV, praef. 4).

 

2) L’unité du Christ, « vrai Dieu et vrai homme »

Contre les Docètes qui confessent la divinité du Christ, mais croient que son humanité est une simple « apparence » (dokèsis) et contre les Ébionites qui croient que Jésus n’est qu’un homme, le « fils de Joseph », Irénée va montrer que le Christ est à la fois « vrai Dieu et vrai homme ».

  1. Contre le docétisme, Irénée s’appuie sur le témoignage de la passion du Christ par l’évangéliste Jean qui a vu l’eau et le sang sortir du côté transpercé de Jésus par un coup de lance :

S’il n’était pas chair, mais n’avait d’un homme que l’apparence (et cum caro non esset, sed pareret quasi homo), comment pût-il être crucifié, comment du sang et de l’eau purent-ils sortir de son côté transpercé ? Quel était le corps qu’embaumèrent les embaumeurs, et quel était celui qui ressuscita d’entre les morts ? (A.H. IV, 32, 2).

  1. Contre les Ébionites, Irénée reprend l’exégèse de l’oracle d’Isaïe 7, 14 sur le « signe de l’Emmanuel» : « la Vierge (Parthénos) concevra et enfantera un fils». Le caractère virginal de la maternité de Marie ou la naissance virginale de Jésus est le « signe » de sa génération divine : la « naissance éclatante » de Jésus, né de Marie, manifeste sa « génération éclatante » par le Père.

 

3) L’unité de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu[6]

  1. L’unité du spirituel et du charnel et la capacité de la chair à recevoir l’Esprit.

Les gnostiques distinguent trois « hommes » : « l’homme matériel », voué à la destruction, « l’homme psychique » ou rationnel, pouvant tendre vers le spirituel ou le charnel et partageant leurs sorts, et « l’homme spirituel » (pneumatique), le gnostique, destiné à l’éternité des éons du Plérôme céleste.

Irénée s’élève contre cette distinction de trois hommes et affirme l’unité de l’homme formé d’un corps (sôma), d’une âme (psyché) et d’un esprit (pneuma) » (1 Th 5,23. )Bien plus, la chair est capable de recevoir l’Esprit qui ressuscite la chair.

 

  1. L’unité de l’homme est trinitaire : créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et modelé par les deux Mains de Dieu que sont le Verbe et l’Esprit, c’est en étant « rendu conforme et concorporel au Fils (conformatum et concorporatum Filio) » (A.H. V, 36, 3) par l’Esprit qu’il retourne au Père.

Mais cette unité de la fin, à la résurrection, comme celle du commencement, à la création, ne pourrait avoir lieu sans la récapitulation d’Adam dans le Christ, qui est le rattachement de la « fin » (le Christ) au « commencement » (Adam) (A.H. III, 22, 3).

Cette unité trinitaire de l’homme, récapitulé dans le Christ, va se retrouver dans l’Église, Corps du Christ, animée par l’Esprit comme le corps par l’âme.

 

4) L’unité de l’Église

  1. L’unité de l’Église, Corps du Christ, animée par l’Esprit.

L’unité de l’Église est faite par l’Esprit qui lui donne vie au jour de la Pentecôte, comme l’âme donne vie au corps : de même que le « souffle » a été confié à l’ouvrage modelé (plasma), de même le don de Dieu (Dei munus) a été confié à l’Église. L’analogie entre le souffle de vie et l’Esprit, d’une part, et l’ouvrage modelé et l’Église, de l’autre, montre la relation entre la création de l’homme et la constitution de l’Église, comme corps du Christ, à la Pentecôte. Dieu a donné le souffle de vie à Adam et l’Esprit à l’Église. L’unité de l’Église est celle d’un organisme vivant, vivifié par l’Esprit. Car « là où est l’Église, là aussi est l’Esprit de Dieu : et là où est l’Esprit de Dieu, là est l’Église et toute grâce. Et l’Esprit est vérité » (A.H. III, 24, 1).

 

  1. L’unité de L’Église dans sa catholicité et son apostolicité

L’unité de l’Église est à la fois dans le temps et dans l’espace : unité dans le temps, par son apostolicité, et dans l’espace, par sa catholicité.

L’unité apostolique de l’Église est l’unité de la succession épiscopale des différentes Églises, comme l’Église de Rome dont Irénée a établi la « liste des évêques » depuis « les très glorieux apôtres Pierre et Paul » :

Voilà, dit-il, par quelle suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l’Église à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu’à nous. Et c’est là une preuve très complète qu’elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l’Église, depuis les apôtres jusqu’à maintenant, s’est conservée et transmise dans la vérité (A.H. III, 3, 3).

L’unité et l’identité est, ici, celle de la traditio apostolica qui fonde la catholicité de l’Église[7].

L’unité catholique de l’Église est l’unité « symphonique » [8] des peuples et des langues qui proclament une seule foi :

Ayant reçu cette prédication et cette foi, l’Église, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin, comme n’habitant qu’une seule maison, elle y croit d’une manière identique comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un seul cœur (Ac 4, 32), et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime (sumphonôs), comme ne possédant qu’une seule bouche ; car si les langues diffèrent à travers le monde, le contenu de la tradition est un et identique. Et, ni les Églises établies en Germanie n’ont d’autre foi ou d’autre tradition, ni celles qui sont chez les Ibères, ni celles qui sont chez les Celtes, ni celles de l’Orient, de l’Égypte, de la Lybie, ni celles qui sont établies au centre du monde ; mais, de même que le soleil, cette créature de Dieu, est un et identique dans le monde entier, de même cette lumière qu’est la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2, 4)

(A.H. I, 10, 2).

L’analogie entre la lumière du soleil qui brille sur le monde entier et la lumière de la prédication de la foi qui illumine tous les peuples permet de saisir l’unité et l’identité de la foi catholique qui est confessée d’une « voix unanime » par toutes les nations dans la pluralité des langues et des cultures : c’est l’unité du symbole de foi en « un seul et même » Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.

« Un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême » : l’unité de la foi baptismale en un seul Dieu, Créateur et Père, en un seul Christ, vrai Dieu et vrai homme, et en seul Esprit de prophétie et d’adoption, fonde l’unité de l’Église catholique et apostolique, l’unité des testaments et de l’économie du salut et l’unité de l’homme vivant, vivant par la participation de l’Esprit et homme par la substance de la chair (A.H. V, 9, 2).

 

II. L’unité des chrétiens

  1. Unité de la foi

L’unité des chrétiens est fondée sur l’unité de la foi exprimée dans la regula fidei ou regula veritatis :

Pour nous, nous gardons la règle de vérité, selon laquelle “il existe un seul Dieu” “tout-puissant” qui a tout créé “par son Verbe”, “a tout organisé et a fait de rien toutes choses pour qu’elles soient“ (Sg 1,14), selon ce que dit l’Écriture : “Par le Verbe du Seigneur les cieux ont été affermis, et par le Souffle de sa bouche existe toute leur puissance” (Ps 32,6) (A.H. I, 22,1).

La proclamation de la foi est trinitaire : Dieu, le Verbe et l’Esprit, et ecclésiale : la foi a été transmise par la succession apostolique : « car si les langues diffèrent à travers le monde, le contenu de la tradition est un et identique ».

Et c’est là une preuve très complète qu’elle est une et identique à elle-même cette foi vivifiante qui, dans l’Église, depuis les apôtres jusqu’à maintenant, s’est conservée et transmise dans la vérité (A.H. III,3,3).

 

  1. Unité de l’Écriture/ des Testaments [9]

L’unité de la foi qui s’exprime dans la profession de foi (credo) suppose l’unité de la révélation du Dieu unique et trine fondée sur l’unité de la Parole de Dieu ou l’unité des deux Testaments.

Contre Marcion qui divise le Dieu unique en deux dieux, le Démurge de l’Ancien Testament, qui a créé le ciel et la terre, et le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui se révèle dans le Nouveau Testament, Irénée affirme qu’il n’y a qu’un seul Dieu, créateur et Père, et une unité des Testaments.

Cette affirmation manifeste la relation entre la Parole de Dieu qui se déroule de l’Ancien au Nouveau Testament et le Dieu créateur, la création et l’histoire, mais également l’unité de l’économie du salut depuis la création de l’homme et l’élection du peuple juif jusqu’à l’incarnation du Verbe et la rédemption de l’homme dans le Christ.

La lecture irénéenne de l’Écriture est christologique :

Car c’est lui le “trésor caché dans le champ” (Mt 13,44), c’est-à-dire dans le monde, puisque ”le champ c’est le monde” (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des figures et des paraboles qui, humainement ne pouvaient être comprises avant l’accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur »

(A.H. IV,26,1 //IV,10,1).

Le rapport de l’Ancien au Nouveau Testament est celui des prophéties à l’accomplissement des prophéties dans le Christ.

Cette proximité de la théologie d’Irénée et de l’Écriture sainte est la raison pour laquelle il est aimé des protestants, comme il l’est des orientaux dont il est issu. En ce sens la théologie d’Irénée est très « œcuménique ».

 

III. L’Unité en devenir

La progression de l’homme jusqu’à l’union finale avec Dieu

 

Pour Irénée, Dieu n’a pas créé l’homme dans la plénitude de son âge et de ses facultés, comme Thomas d’Aquin le présente. Dans la Démonstration apostolique, Adam et Eve sont des enfants : l’innocence paradisiaque est l’innocence des enfants. Et comme Adam est un enfant, il doit grandir et cette croissance est une progression à travers son histoire et l’histoire de l’humanité.

La considération du temps et de la progression de l’homme tient compte des étapes de la vie, mais aussi de ses hauts et de ses bas. La progression de l’homme vers Dieu est une montée au ciel et une réalisation de ce qu’il est depuis sa création : « à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Gn 1,26) :

Dieu a voulu que sa progéniture, le Verbe premier-né, descende vers la créature, c’est-à-dire vers l’ouvrage modelé (plasma), et soit saisie par elle, et que la créature à son tour saisisse le Verbe et monte vers Lui, dépassant ainsi les anges et devenant à l’image et à la ressemblance de Dieu

(A.H. V,36,3).

Ce sont les derniers mots du Contre les Hérésies.

Ce thème d’Adam-enfant qui implique la croissance de l’homme de son enfance à sa maturité, rejoint la jeunesse qui découvre le monde et doit s’adapter à la vie qui s’offre à elle.

Quant à la Gnose, beaucoup d’études, à commencer par La Gnose de Princeton (1974)[10] pour finir avec Gnose et Gnostiques. Des origines à nos jours (2021)[11], soulignent son actualité. On peut aussi se demander s’il n’y a pas aujourd’hui une possible confusion du virtuel et du réel dans le fait que la réalité est saisie à distance par écran interposé, aussi bien à la TV que dans les ordinateurs.

 

En guise de conclusion

Enfin ce qui fait la « modernité » d’Irénée, c’est que son langage est simple à la fois humoristique, comme lorsqu’il compare les éons du Plérôme valentinien aux melons et aux concombres (A.H. I, 11, 14), et poétique, lorsqu’il reprend les images données par l’Écriture pour les appliquer aux réalités spirituelles, comme la « tour » et le « pressoir » dans la parabole de la vigne (Mt 21,33 et Mc 12,1) : « La tour de l’élection se dresse partout dans son éclat, car partout resplendit l’Église ; partout aussi est creusé le pressoir, car partout sont ceux qui reçoivent l’Esprit de Dieu » (A.H. IV,36,2).

C’est un langage simple, sans artifice qui appelle le lecteur à développer ce qu’il a voulu dire :

Ce qu’en toute simplicité, vérité et candeur nous t’avons écrit avec amour, tu le recevras avec le même amour, et tu le développeras toi-même pour ton compte, car tu en es plus que nous capable : après l’avoir reçu de nous comme des “semences”, comme de simples “commencements”, tu feras abondamment fructifier dans l’étendue de ton esprit ce qu’en peu de mots nous t’avons exprimé

(A.H. Préface 3).

Le langage d’Irénée est vraiment spirituel, car c’est par l’Esprit Saint qu’il déploie son sens dans l’esprit de ses lecteurs.

Il a écrit « par amour » et il demande d’être reçu dans un même « amour ».

 

Docteur en philosophie (Sorbonne), agrégée de philosophie et docteur en théologie (Rome), vierge consacrée du diocèse de Paris, Ysabel de Andia est l’auteur de nombreux livres notamment en patristique.

 

[1] Cf. Zenit , 21 janvier 2022.

[2] Cf. Y. de Andia, « Irénée, théologien de l’unité », NRT 109-1 (1987) 31-48.

[3] Nous citons la traduction de l’Adversus haereses (A.H.) d’Irénée de Lyon dans les Sources chrétiennes par A. Rousseau et par L. Doutreleau.

[4] L. Froidevaux, Démonstration de la prédication apostolique, SC 62, Paris 1959 (Trad. franç. seulement).

[5] Cf. I, 23, 1-4. Sur Simon le mage, voir K. Beyschlag, Zur Simon-Magus-Frage, ZTK 68 (1971), 399.

[6] Y. de Andia, Homo vivens. Incorruptibilité et divinisation de l’homme chez Irénée de Lyon, Études Augustiniennes, Paris, 1986.

[7] C’est surtout à propos de la tradition apostolique et de la relation de l’Écriture et de la Tradition qu’Irénée a été cité dans la Constitution Dei Verbum. Il est l’un des auteurs le plus cité à Vatican II.

[8] Y. de Andia, « La symphonie du salut », in : Le Fruit de l’Esprit. Études sur Irénée de Lyon, Cerf-Patrimoines, 2021, pp. 261-275.

[9] Y. de Andia, « Modèles de l’unité des testaments selon Irénée de Lyon », Studia Patristica vol. XXI (1989) 49-59.

[10] Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Fayard, 1974. La gnose de Princeton (1960-1974) est un mouvement informel qui concerne un certain nombre de savants, de scientifiques et qui s’est révélé après la Seconde Guerre mondiale, principalement aux États-Unis, dans les universités de la côte est, Princeton, Harvard et dans les observatoires de la Californie.

[11] Roland Hureaux, Gnose et Gnostiques. Des origines à nos jours, DDB, 2015.

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Ysabel de Andia

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