Le pape François se rendra à Malte les samedi 2 et dimanche 3 avril 2022, annonce le Saint-Siège: le voyage, prévu initialement le 31 mai 2020, avait été reporté en raison de la pandémie. Ce sera le 36e voyage du pape François hors d’Italie et la 3e visite d’un pape dans l’archipel, en trente ans.
C’est un pèlerinage très paulinien annoncé ce 10 février 2022, par le nonce apostolique à Malte, Mgr Alessandro D’Errico , sous les applaudissements, en la fête nationale et religieuse de l’archipel de huit îles, qui commémore le naufrage de saint Paul en 60 après Jésus-Christ, et le début de l’annonce de l’Evangile à Malte.
Avec ses 8 îles, Malte est aujourd’hui plus petit État de l’Union européenne, et plus de 93% de la population est catholique. Le catholicisme est même « religion d’État » et l’apôtre Paul est le saint patron de l’archipel.
Le naufrage, une parabole pour aujourd’hui
Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, précise que le pape François se rendra dans la capitale, La Valette, mais aussi à Rabat et Floriana et sur l’île de Gozo, « à l’invitation du président de la République de Malte, des autorités et de l’Eglise catholique du pays ».
Le pape a en effet reçu le président Georges Vella en audience au Vatican le 16 septembre 2019, et le Premier ministre d’alors, Josep Muscat, le 7 décembre. L’invitation a été acceptée et, le mercredi 5 février 2020, le nonce à Malte, Mgr Alessandro D’Errico, avait rencontré le Premier ministre Robert Abela. L’annulation a ensuite été annoncée le 23 mars suivant.
Le logo de la visite avait été présenté à la presse en février 2020: « Le logo de la visite montre des mains indiquant la croix, qui se dressent de l’intérieur d’un navire à la merci des vagues. Les mains représentent un signe d’accueil de la part du chrétien pour son prochain et d’aide à ceux qui sont en difficulté, abandonnés à leur destin. Le bateau rappelle l’histoire dramatique du naufrage de l’apôtre Paul sur l’île de Malte (cf. Actes 27,27-44) et l’accueil réservé par les Maltais à l’Apôtre et naufragé (cf. Actes 28,1-10). »
Le thème du voyage est tiré des Actes des Apôtres, sous le signe de l’hospitalité: « Ils nous ont traités avec une humanité peu ordinaire » (28, 2).
Le pape François est le troisième pape à se rendre à Malte. Jean-Paul II y a fait une halte en mai 1990 et en mai 2001, sur les pas de saint Paul. Le 9 mai 2001, Jean-Paul II a présidé, à Floriana les béatifications du p. Georges Preca (1880-1962), de soeur Adeodata Pisani osb (1806-1855) et de Nazju (Ignace) Falzon, franciscain (1813-1865).
Les 17 et 18 avril 2010 Benoît XVI s’est rendu dans l’archipel à l’occasion des 1 950 ans du naufrage de Paul.
Dans l’avion de Rome à La Valette, le 17 avril 2010, le pape Benoît XVI lisait le naufrage de Paul rapporté par les Actes des Apôtres comme une parabole pour l’Eglise, et tout un chacun, aujourd’hui, en disant à la presse: « De ce naufrage est née, pour Malte, la chance d’avoir la foi. Nous pouvons donc penser nous aussi que les naufrages de la vie peuvent être aussi un projet de Dieu pour nous et peuvent aussi être utiles pour recommencer notre vie sur de nouvelles bases. »
Les quatre étapes du pèlerinage du pape François
Le pèlerinage du pape François comptera plus d’étapes que ceux de ses prédécesseurs mais ce sera un pèlerinage paulinien également, avec comme question à l’ordre du jour de ses rencontres: les migrations en Méditerranée. Déjà, lors de ses entretiens au Vatican le président Vella avait évoqué la question de l’urgence migratoire en Méditerranée, Malte étant aux avant-postes.
La Valette, capitale de Malte et port du nord-est de l’île, compte quelque 7 000 habitants: elle a reçu le nom de son fondateur, le Français Jean de Valette (1494-1568), grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1557 à sa mort. Le nom de la nouvelle ville était alors : Humilissima Civitas Vallettae, c’est-à-dire « très humble ville de La Valette ». Ce nom est resté dans la distinction de la ville Ċittà Umilissima.
Le pape sera accueilli par l’archevêque, Mgr Charles Scicluna, 62 ans, son collaborateur et celui de Benoît XVI au Vatican dans la lutte contre les abus: il est, depuis 2018, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de foi. Et par l’évêque auxiliaire, Mgr Joseph Galea-Curmi.
Rabat (de l’arabe ribāṭ, forteresse, ce qui explique l’homonymie avec la capitale marocaine), au centre sud-ouest de l’île, est une ville de quelque 12 000 habitants, construite sur une ancienne ville romaine, et qui renferme les catacombes Saint-Paul et Sainte-Agathe, utilisées à l’époque romaine pour inhumer les morts.
Quand Paul a fait naufrage sur l’île en 60 apr. J.-C., il a séjourné pendant trois mois dans une grotte proche des catacombes, aujourd’hui accessible depuis l’église paroissiale qui porte le nom de l’apôtre.
Malte, église Saint-Paul de Rabat © wikimedia commons / Lysy
Floriana, compte plus 2 000 habitants et semble un faubourg de La Valette: elle est en effet bâtie sur la partie Ouest de la presqu’île de Xiberras qu’elle partage avec la capitale qui occupe sa partie est. La presqu’île est donc entourée de deux ports naturels : le Marsamxett Harbour au nord, et le Grand Harbour au sud.
L’île de Gozo, la « petite soeur de Malte », île secondaire au nord-ouest de l’archipel maltais, dont elle est séparée par l’île de Comino et l’îlot Cominotto, compte quelque 31 000 habitants, dont 6 000 dans la capitale. Elle a pour ville principale Rabat (même nom que ses homonymes de Malte et du Maroc), et c’est le siège du « ministre de Gozo », au centre de l’île.
Le pape sera accueilli par l’évêque de Gozo, Mgr Anthony Teuma, 58 ans, nommé en 2020 et qui a succédé au cardinal Mario Grech, nommé secrétaire général du synode.
Malte, citadelle de l’île de Gozo © wikimedia commons / FritzPhotography
