Le pape François a encouragé la mobilisation à l’occasion de la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines, après l’angélus de dimanche, 6 février 2022, place Saint-Pierre.
Le pape a donné des chiffres: « Ce sont environ trois millions de filles qui, chaque année, subissent cette chirurgie, souvent dans des conditions très dangereuses pour leur santé. Cette pratique, malheureusement répandue dans diverses régions du monde, humilie la dignité de la femme et porte gravement atteinte à son intégrité physique. »
Le pape parle, avec la traite des êtres humains, de « fléaux de l’humanité »: « Face à ces fléaux de l’humanité, j’exprime ma douleur et exhorte ceux qui en sont responsables à agir de manière décisive, pour prévenir à la fois l’exploitation et les pratiques humiliantes qui affligent particulièrement les femmes et les filles. »
L’ONU, qui promeut cette journée, explique que « les mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont considérées au niveau international comme étant une violation des droits humains des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, ainsi que de leur droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles ».
La même source déplore les conséquences pour les jeunes filles: « Les filles qui subissent des mutilations génitales féminines font face à des complications à court terme, telles que des douleurs intenses, des saignements excessifs, des infections et des difficultés à uriner, ainsi qu’à des conséquences à plus long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale. »
C’est une pratique répandue: « Bien que principalement concentrée dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) est un problème universel. Elle persiste également dans certains pays d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que parmi les populations immigrées vivant en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande. »
L’ONU donne plus de chiffres:
- Plus de 200 millions de femmes et de jeunes filles ont subi des mutilations génitales, et au moins 4 millions de jeunes filles sont exposées à cette pratique chaque année.
- L’UNFPA estime qu’il est possible que surviennent d’ici à 2030, 2 millions de cas de mutilation génitale féminine qui auraient pu être évités sans la pandémie.
- Les 30 pays où les mutilations génitales féminines sont les plus répandues, ont une population très jeune, dont au moins 30 % sont des jeunes filles de moins de 15 ans.
- Selon une étude de l’UNFPA (réalisée avant la pandémie de COVID-19), le coût de la prévention des mutilations génitales féminines est aujourd’hui de 95 dollars américains par fille.
- Environ 1 femme ou jeune fille sur 4 – soit 52 millions dans le monde – a subi des mutilations génitales féminines pratiquées par un prestataire de services de santé.