« Au nom de Dieu, soyez saints »: cette recommandation de saint Eugène de Mazenod 1782-1861) est valable aussi pour les Oblates coopératrices de l’Immaculée, un institut séculier fondé par le prêtre italien Gaetano Liuzzo, fait observer le pape François qui leur recommande de ne pas se préoccuper des « chiffres ».
L’Institut a été fondé par le père Gaetano Liuzzo, qui a transmis le charisme de saint Eugène de Mazenod, fondateur des Oblats missionnaires de Marie Immaculée. Ainsi vous avez été appelées à accueillir la mission évangélisatrice en imitant l’audace de saint Eugène dans l’annonce du Christ Sauveur, dans son amour passionné pour lui, pour l’Église et pour chaque frère et chaque sœur. Vous êtes appelés à vivre ce charisme dans la sécularité, insérées dans le monde avec votre cœur immergé en Dieu. Être consacrés dans un Institut séculier ne signifie pas se réfugier dans un « terre du milieu », mais partager pleinement, comme Jésus, la situation les gens ordinaires, la vie quotidienne du travail, de la maison, des relations de voisinage, etc., le tout animé par la lumière de la foi, par la chaleur de la charité, par l’horizon de l’espérance. C’est vivre l’esprit de l’Incarnation dans le temps et le lieu où Dieu nous a placés, assumant la réalité avec un cœur ouvert, pour semer l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Votre spécificité est précisément celle de sanctifier les activités séculières afin de tout récapituler dans le Christ. Vivre comme les autres, au milieu des autres, dans les mêmes professions, dans les mêmes métiers, dans les mêmes difficultés ; mais avec une telle union avec Dieu qui sanctifie les projets et les actions. Lorsque le pape Pie XII, dans le motu proprio Primo Feliciter, en parlant des instituts séculiers, dit que « toute la vie des membres doit se traduire en apostolat », il fait précisément référence à cela. En effet, Jésus, dans sa vie cachée, est un modèle pour tous. Même ses actions ordinaires avaient une valeur divine, conférées par sa Personne, par l’union avec le Père, par les fins rédemptrices pour lesquelles il s’était incarné. Il en est de même pour les membres des Instituts séculiers et pour les laïcs qui leur sont associés. Leurs activités quotidiennes communes acquièrent une valeur apostolique toute particulière du fait de leur consécration personnelle, par l’union avec Dieu, par le but donné à leur vie. Les activités séculières, en elles-mêmes, ne sont pas un apostolat direct, mais elles peuvent le devenir.
1) Etre prêtes. Jésus dit : « Soyez prêt vos vêtements serrés sur vos hanches et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Cela signifie vivre pleinement dans le présent en saisissant la promesse d’éternité. Toute notre vie consiste à lutter pour la vie éternelle et nous devons être trouvés prêts. Une personne est prête quand elle est complètement donnée à Dieu et à ses frères. Pas quand les applaudissements et le succès arrivent, non, la vie c’est tellement plus. C’est être au monde en plénitude, dans la vérité et la liberté des enfants de Dieu et dans la relation de fraternité avec les autres. Et cette intensité de relation avec le Père et avec les frères et sœurs se nourrit dans la prière : la prière permet à Dieu d’être proche de nous, libère de la solitude et fait naître l’espérance. La prière oxygène la vie : de même qu’on ne peut vivre sans respirer, de même on ne peut pas être chrétien et vivre en chrétien, encore moins en tant que consacrés, sans la prière.
2) Être Oblates : vous êtes « Oblates Coopératrices », c’est-à-dire totalement données – oblates – au Christ pour vous identifier spirituellement à Lui. Il est très important de toujours vous en souvenir « totalement ». Il indique une adhésion exclusive, généreuse et sans réserve. Mais faites attention! Nous ne devons pas fixer notre regard sur notre engagement, mais sur lui, sur la grâce de son don. C’est lui l’Oblat, en qui vous êtes Oblates. Jésus, venu parmi nous comme serviteur, et mourant sur la croix au milieu de deux malfaiteurs, nous a bien expliqué ce qu’est la vie : c’est l’amour qui demande l’amour, la grâce qui demande la gratuité. Et il nous le montre depuis la croix, car cette route n’est pas confortable, ce n’est pas facile, demande de payer de sa personne. Mais c’est le chemin de la paix et de la joie.
3) Et troisième trace : avoir confiance en Dieu comme Marie : l’imiter dans l’écoute et dans l’accueil de la volonté de Dieu, parce que sa Parole prenne chair aussi en nous. Grâce à sa foi, à son « oui », à son « me voici », le dessein de salut universel du Père s’est réalisé. La route sûre, donc, aussi pour vous, qui êtes « de l’Immaculée », est celle qu’elle a suivi. Cette route est bien décrit par les paroles incandescentes que votre Fondateur historique vous a laissées dans son testament : « Votre vocation c’est l’amour, votre loi c’est l’amour, votre médecine c’est l’amour. Amour christocentrique trinitaire et missionnaire universel, dans votre patrie et dans le monde, en réincarnant celui de la Mère, en vraies nouvelles Marie de Nazareth, ardentes et généreuses comme et avec elle ».
Et c’est aussi mon souhait pour vous. Puissiez-vous tout faire avec un dévouement joyeux comme Marie, afin d’être de véritables « Oblates coopératrices missionnaires de l’Immaculée ». En avant, avec courage et audace, sans vous soucier des chiffres ! Vous – vous l’avez dit – vous êtes comme du levain. Petites, cachées, mais pleines de foi. Plus la pâte à lever est abondante, plus le ferment doit être riche en qualité !
Je vous bénis personnes consacrées et vous tous, amis et collaborateurs. Je prie pour vous. Et vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin