« Les pays riches doivent prendre l’initiative de réduire leurs émissions tout en aidant les nations plus pauvres (…) à atteindre leurs objectifs climatiques », a déclaré Mgr Gabriele Caccia, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, le 26 octobre dernier, à quelques jours de l’ouverture de la COP26 à Glasgow.
Dans sa déclaration lors du débat thématique de haut niveau sur le thème « Agir pour le climat – Pour les personnes, la planète et la prospérité, à New York, le 26 octobre 2021, le nonce apostolique a fait référence à l’appel conjoint signé par le pape François, les scientifiques et des chefs religieux réunis le 3 octobre dernier, à Rome. Le discours a été prononcé par Mgr Fredrik Hansen, premier secrétaire de la Mission du Saint-Siège.
« Nos efforts pour réduire les émissions doivent être audacieux et diversifiés », a exhorté le représentant du Saint-Siège, appelant à un certain nombre de « métamorphoses », qui devront « tenir pleinement compte de la main-d’œuvre et des moyens de subsistance sur lesquels elles ont un impact ». Des changements « pas faciles », a-t-il reconnu, mais « réalisables », qui nécessitent un « esprit de fraternité, de respect » et de « coopération » à tous les niveaux.
Voici notre traduction du discours de Mgr Gabriele Caccia.
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège vous remercie d’avoir organisé ce débat thématique de haut niveau sur l’action climatique dans le cadre de la préparation de la COP26, qui aura lieu dans quelques jours. Ma délégation vous est également reconnaissante pour les discussions et les panels de grande valeur qui ont eu lieu aujourd’hui.
Parmi les nombreuses initiatives visant à protéger notre maison commune, qui découlent de Laudato si’, figure une réunion qui s’est tenue au début du mois au Vatican et au cours de laquelle le pape François, ainsi qu’un certain nombre de scientifiques et de chefs religieux, ont signé un appel conjoint qui demande au monde d’atteindre le plus rapidement possible des émissions nettes de carbone nulles. Le débat thématique de haut niveau d’aujourd’hui me donne l’occasion de réitérer leur pétition selon laquelle « nous ne pouvons agir seuls, car chacun d’entre nous est fondamentalement responsable de prendre soin des autres et de l’environnement » (1).
Pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, ils appellent à un cadre d’espoir et de courage et plaident en faveur d’un nouvel état d’esprit économique qui sous-tend le développement, un état d’esprit qui soit inclusif, respectueux de l’écologie et de l’environnement et qui place au centre non pas la croissance sans fin mais la dignité humaine (2).
En outre, ils notent la nécessité d’une action climatique commune mais différenciée à tous les niveaux, d’une coopération internationale et d’une solidarité avec les pauvres, qui souffrent le plus du changement climatique. Les pays riches doivent prendre l’initiative de réduire leurs émissions tout en aidant les nations plus pauvres, par le biais de financements, à atteindre leurs objectifs climatiques, à devenir résilientes au changement climatique et à renforcer leur capacité d’adaptation à ce dernier.
Nos efforts pour réduire les émissions doivent être audacieux et diversifiés. Nous devons surmonter les dommages causés par une culture du jetable et adopter, au contraire, une écologie intégrale qui reconnaît que nous et notre monde sommes profondément interdépendants. Nous devons passer à des énergies propres, adopter des pratiques d’utilisation durable des sols, transformer les systèmes alimentaires pour qu’ils soient respectueux de l’environnement et des cultures locales, lutter contre la faim et promouvoir des modes de vie, de consommation et de production durables. Ces métamorphoses, qui doivent tenir pleinement compte de la main-d’œuvre et des moyens de subsistance sur lesquels elles ont un impact, ne seront pas faciles, mais sont réalisables avec la collaboration.
L’esprit de fraternité, de respect, de coopération et l’intention de « marcher ensemble sur un chemin commun » (3) qui a guidé la réunion au Vatican, est précisément ce dont nous avons besoin pour que l’action climatique et la COP26 réussissent. L’Appel conjoint conclut : « Ce que nous pouvons réaliser ne dépend pas seulement des opportunités et des ressources, mais aussi de l’espoir, du courage, de la solidarité et de la bonne volonté » (4). Ce sont les vertus et la vision prophétique dont nous avons besoin maintenant pour protéger les générations futures, les pauvres et notre maison commune.
Je vous remercie, Monsieur le Président.
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(1) Pape François, Discours du pape François aux participants à la rencontre « Foi et Science : Vers la COP26 », Vatican le 4 octobre 2021.
(2) Appel conjoint signé à la rencontre « Foi et science : Vers la COP26 », Vatican, le 4 octobre 2021.
(3) Pape François, Discours du pape François aux participants à la rencontre « Foi et Science : Vers la COP26 », Vatican, le 4 octobre 2021.
(4) Appel conjoint signé à la rencontre « Foi et Science : Vers la COP26 », Vatican, le 4 octobre 2021.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat