Une Lettre a été été adressée aux évêques responsables de l’œcuménisme dans les Conférences épiscopales et dans les synodes, ensemble par le cardinal maltais Mario Grech, secrétaire général du synode des évêques, et par le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
En effet, rappelle la lettre, « le dialogue entre chrétiens de différentes confessions, unis par un unique baptême, occupe une place particulière dans le chemin synodal ».
Cette lettre est en quelque sort un « mode d’emploi » pour la mise en oeuvre du « vademecum » pour le synode dans le domaine de l’oecuménisme..
Voici notre traduction, à partir de l’original en italien publié par le Conseil pontifical pour l’unité.
AB
Lettre des cardinaux Kurt Koch et Mario Grech
Aux évêques responsables de l’œcuménisme dans les Conférences épiscopales et dans les synodes.
Eminence,
Excellence,
Comme vous le savez, le 9 octobre 2021, l’Eglise catholique a inauguré un processus synodal sans précédent intitulé « Pour une église synodale : communion, participation, mission ». Ce processus initié dans tous les diocèses le 17 octobre, se conclura en octobre 2023 par l’Assemblée générale du synode des évêques. Par cette lettre, le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Secrétariat général du synode des évêques sont heureux de proposer quelques suggestions pratiques pour garantir la dimension œcuménique du chemin synodal, qui en est à sa première étape dans les églises locales.
« Le dialogue entre chrétiens de différentes confessions, unis par un unique baptême, occupe une place particulière dans le chemin synodal » (Vademecum du synode 5.3.7). La synodalité comme l’œcuménisme sont en effet des processus d’un cheminement ensemble. En premier lieu, si « une église synodale est une église de l’écoute » (pape François, 17 octobre 2015), cette écoute devrait concerner la totalité de ceux qui ont le privilège de porter le nom de chrétiens puisque tous les baptisés participent d’une certaine manière au sensus fidei (Cf. Commission théologique internationale, « le sensus fidei dans la vie de l’église », 56.
En second lieu, étant donné que l’oecuménisme peut être compris comme un « échange de dons », l’un des dons que les catholiques peuvent recevoir des autres chrétiens est précisément l’expérience et la compréhension de la synodalité (Cf. Evangelii gaudium 246). En troisième lieu, l’organisation synodale de l’Eglise catholique à tous les niveaux a des implications œcuméniques importantes dans la mesure où elle en fait un partenaire de dialogue plus crédible. Enfin, le processus synodal lui-même est une opportunité pour favoriser davantage les relations œcuméniques à tous les niveaux de l’Eglise, puisque la participation des délégués œcuméniques est devenue une pratique habituelle, non seulement au synode des évêques, mais également dans les synodes diocésains.
Au point suivant, le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Secrétariat général du synode des évêques souhaitent faire quelques propositions qui devront être adaptées au contexte local afin que la dimension œcuménique du processus synodal puisse se réaliser dans les diocèses et dans les conférences épiscopales/synodes (octobre 2021- avril 2022).
Églises locales : octobre–novembre 2021
Nous suggérons que l’évêque responsable de l’œcuménisme de la conférence épiscopale/synode écrive à tous les évêques, en les invitant à considérer les propositions suivantes :
- Après avoir repéré les principales communautés chrétiennes présentes sur le territoire, l’évêque diocésain assisté par le référent diocésain (équipe) pour la consultation synodale et par le responsable œcuménique diocésain, pourrait envoyer une lettre à leurs responsables (ou, mieux, leur rendre visite personnellement) pour
– les informer du processus synodal, en joignant le document préparatoire et le vademecum (cf. https://www.synod.va).
– les inviter à nommer des délégués qui participeront aux réunions diocésaines pré-synodale et qui prendront éventuellement la parole pendant l’assemblée synodale diocésaine ;
– les encourager à envoyer leurs réflexions écrites sur le questionnaire inclus dans le document préparatoire (par exemple, en organisant des sessions d’écoute comme c’est décrit dans le vademecum).
- Lorsque c’est possible, une synthèse des réponses des responsables chrétiens et des commentaires des délégués œcuméniques pourrait être insérée dans la contribution diocésaine.
- Le référent diocésain (ou l’équipe responsable) pour le processus synodal pourrait être encouragé à collaborer étroitement avec l’officiel œcuménique diocésain (si l’évêque forme une équipe synodale, l’officiel œcuménique devrait en être membre).
Conférences épiscopales/synodes : d’ici avril 2022
Nous suggérons que l’évêque responsable de l’œcuménisme de la conférence épiscopale/du synode (ou son délégué) :
- fasse partie de l’équipe de la conférence épiscopale/synode chargée du processus synodal ;
- envoie une lettre invitant les représentants des autres communautés chrétiennes et des conseils nationaux des Eglises à participer à l’assemblée de la conférence épiscopale/du synode consacrée au processus synodal et à présenter leurs observations en vue de la préparation de la synthèse de la conférence épiscopale/du synode.
Le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et le secrétaire général du synode des évêques désirent exprimer leur gratitude pour l’engagement et pour la collaboration de cette conférence épiscopale/ce synode afin que la dimension œcuménique du processus synodale encourage autant la synodalité que l’unité des chrétiens, « afin que le monde croie » (Jn 17, 21).
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat