Le pape François redit sa disponibilité à se rendre en Corée du Nord s’il reçoit une invitation officielle.
Le pape François a en effet reçu en audience M. Moon Jae-in, président de la République de Corée (Sud), ce vendredi 29 octobre 2021, au Palais apostolique du Vatican.
La rencontre a débuté à 10h25 et a duré environ 30 minutes. Le président a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, accompagné par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, indique un communiqué du Saint-Siège en anglais, italien et espagnol.
Il s’agit de la deuxième rencontre entre le pape François et M. Moon Jae-in : le président sud-coréen, un catholique, a déjà été reçu par le pape au Vatican le 18 octobre 2018.
Ce matin, au cours « des discussions cordiales », ont été soulignées « les bonnes relations bilatérales entre les États » et « la contribution positive que l’Église catholique offre à la société », avec une attention « particulière à la promotion du dialogue et de la réconciliation entre les Coréens ».
Les parties ont exprimé « l’espoir » que « l’effort commun et la bonne volonté puissent favoriser la paix et le développement dans la péninsule coréenne, soutenus par la solidarité et la fraternité ».
Les entretiens ont ensuite permis « un échange de vues sur quelques thèmes concernant l’actualité régionale et les questions humanitaires ».
Le président, souligne l’agence coréenne Yonhap, a demandé au pape François de se rendre en Corée du Nord pour apporter la paix dans la péninsule coréenne, et le pape a réagi positivement à l’offre, affirmant qu’il était prêt à le faire s’il recevait une invitation du Nord.
Pour le président Moon en effet une visite papale en Corée du Nord servirait d’élan pour ramener la paix dans la péninsule coréenne: « Si le pontife visite la Corée du Nord lorsqu’une opportunité se présente, ce sera un élan pour la paix dans la péninsule coréenne », a déclaré Moon au pape, selon le porte-parole présidentiel Park Kyung-mee.
Le pape a encouragé le président Moon en disant : « Je suis prêt à y aller pour la paix et à vous aider tous si (la Corée du Nord) envoie une lettre d’invitation », toujours selon le porte-parole.
Des barbelés fondus
Le pape François a offert au président sud-coréen les principaux documents du pontificat, dont le message pour la Journée mondiale de la paix, un livre sur la « Statio Orbis » du 27 mars 2020 – la prière pour la fin de la pandémie- , la Déclaration sur la Fraternité humaine. Le pape a également offer à Moon Jae-in une médaille en bronze représentant un projet original de Gian Lorenzo Bernini pour la Place Saint-Pierre.
Le projet initial du Bernin, lit-on dans une note explicative, comprenait un troisième bras, jamais construit, pour fermer la place ; il devait servir à « augmenter l’émerveillement du visiteur, à qui soudain, au bout d’un chemin entre un dédale de rues et de ruelles, apparaît la majesté de la Basilique ».
La médaille a été réalisée sous la direction du conservateur de la Collection de médailles du Vatican le prof. Giancarlo Alteri par l’artiste Daniela Fusco qui a « fidèlement » reproduit l’original. La médaille – réalisé par l’artiste Emanuela Rocchi – est entourée d’un décor contenant la représentation symbolique de la Trinité : les rayons, expression de la force primordiale du Père ; le poisson, symbole du Fils; la colombe représentant l’Esprit Saint.
Mais le cadeau du président coréen au pape est particulièrement significatif. Le président Moon Jae-in a offert au pape François une croix réalisée avec le fil de fer barbelé de la zone démilitarisée à la frontière avec la Corée du Nord. La croix a été accompagnée d’un papier explicatif.
Sur un socle en bois, la croix a été fabriquée, plus précisément, en fondant du fil de fer barbelé rouillé que la notice explicative du président coréen interprète ainsi, en espagnol: « Comme le fil de fer barbelé et ses pointes fondent dans le feu pour devenir une belle croix, j’espère que nous pourrons faire fondre à jamais cette barrière féroce qui sépare nos cœurs ».
Il voit un symbole fort dans ces barbelés qui visent à « empêcher ceux du côté opposé de traverser la frontière » et il déplore que la Corée soit « le dernier territoire divisé du monde ». Mais il y a aussi l’île de Chypre.