Le p. Juan Elias Medina et ses 126 compagnons, martyrs © Diocèse de Cordoue (Espagne)

Le p. Juan Elias Medina et ses 126 compagnons, martyrs © Diocèse de Cordoue (Espagne)

Espagne : le p. Juan Elias Medina et 126 compagnons martyrs béatifiés

Messe présidée à Cordoue par le card. Semeraro

Share this Entry

Le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, a présidé la messe de béatification du p. Juan Elias Medina et de ses 126 compagnons martyrs, ce samedi matin, 16 octobre 2021, en Espagne, dans la cathédrale de Cordoue.

Ce sont 127 prêtres, religieux et laïcs, exécutés lors de la persécution anti-catholique qui s’est développée sous couvert de la Guerre civile espagnole entre 1936 et 1939.

Certains étaient engagés dans des activités ecclésiales ou étaient membres d’associations comme l’Action catholique ou l’Adoration nocturne du Saint-Sacrement.

Pendant leur captivité, le p. Juan Elias a apporté du réconfort à ses compagnons en les assistant spirituellement. Ils ont confessé leur foi au moment de la mort en s’écriant : « Vive le Christ Roi » (« Viva Cristo Rey ») tout en pardonnant à leurs bourreaux.

Dans son homélie, le cardinal Marcello Semeraro, a médité sur la haine qui a conduit à leur mort : ils étaient « choisis », donc « mis à part du monde », suscitant « la jalousie et l’envie », rapporte Radio Vatican.

Pour le cardinal Semeraro, c’est ce que fait la Parole de Dieu : elle éloigne du « monde », au sens johannique de ceux « qui préfèrent les ténèbres à la lumière, l’erreur à la vérité, à l’amour ».

Au contraire la vie des nouveaux bienheureux, a continué le cardinal italien, a été faite de « lumière », « amour », « vérité », « détachement du péché » et de la « proximité de Dieu ».

Il a évoqué l’exultet de la nuit de Pâques : « La mort et la vie se sont battues dans un duel étonnant: le Seigneur de la vie, mort, vivant, règne ».

En même temps, le cardinal Semeraro a averti de ne pas confondre « la haine du monde » avec « toute difficulté » ou avec des « adversités » rencontrées non parce qu’on serait « disciples du Christ », mais comme « conséquence de nos infidélités, de notre entrée dans la logique du monde ».

En revanche, la « haine du monde » c’est « la violence qui s’abat sur nous parce que nous appartenons au Seigneur. À cause de son Nom. C’est pour cette certitude intérieure qu’un chrétien en vient même à être heureux de souffrir, comme les Actes des Apôtres ».

Dans ce sens, « la haine du monde est inséparable du fait d’être disciple de Jésus ».

Et les 128 martyrs espagnols représentent une grande variété de profils humains, une « multiplicité d’expériences quotidiennes, avant d’atteindre le sommet du martyre ».

Le cardinal Semeraro voit dans ce martyre d’une communauté une forme de Pentecôte, « l’accomplissement de la prophétie de Joël : l’Esprit Saint se répand sur tous – vieux et jeunes, fils et filles -, et quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel