Le p. Agnello Stoia ofmconv. © Vatican News

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Un curé franciscain inaugure son ministère à Saint-Pierre

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Le p. Stoia opte pour l’accueil et la proximité

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« Le père Stoia inaugure son ministère comme curé de la basilique Saint-Pierre », a titré Vatican News, à l’occasion d’une interview accordée par le prêtre franciscain conventuel italien de 54 ans devenu « curé » de la paroisse de la basilique Saint-Pierre, le p. Agnello Stoia.

Il a en effet inauguré son ministère dimanche, 10 octobre 2021, lors de la messe présidée par le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.

Il mettra l’accent, explique-t-il, sur « l’accueil »: « Dans l’église des Saints-Apôtres à Rome, d’où je viens, j’ai vu les « princes » et les pauvres assis sur les mêmes bancs: une vraie joie. »

Né à Pagani, dans la province de Salerne, dans le Sud de l’Italie, frère Agnello a mûri sa vocation à l’ombre du monastère franciscain de Saint-Antoine à Nocera Inferiore, explique Radio Vatican. Pendant huit ans, il a été curé de la paroisse des Douze Apôtres, à deux pas de la Place de Venise.

« Mon premier sentiment, a-t-il confié à Vatican News, est celui de la gratitude, au Saint-Père, à mon frère Frère Mauro. Je suis très enthousiaste. D’une certaine manière, je sens de nombreux visages derrière moi, je me sens appartenir à un peuple de prêtres, j’ai l’impression de les représenter. »

Les Apôtres et le « curé »

Il dit l’importance des  Apôtres pour son ministère: « Tout d’abord, la dévotion aux apôtres, à Philippe et Jacques, maintenant à Pierre, Simon et Jude. Le don de la prière aux apôtres pour tant de situations qui se sont dénouées. Je porte en moi l’enseignement de l’apôtre Jacques sur l’accueil des pauvres comme des riches. La joie que j’ai eue dans cette paroisse de voir des «princes» assis sur les mêmes bancs -car la paroisse des Saints Apôtres est entourée de maisons princières- et des pauvres. Se regarder avec beaucoup de respect, avec beaucoup de courtoisie: c’est une belle chose pour laquelle je remercie Dieu. En même temps, je porte en moi toute la dimension du rapport avec les Églises d’Orient, le voyage à Izmir, par exemple, l’expérience avec ma communauté franciscaine….. Et aussi l’expérience avec les personnes qui ont trouvé refuge pendant neuf mois sous les portiques de l’église (des dizaines de personnes, adultes et enfants, déplacées en 2017 suite à l’expulsion d’un bâtiment occupé dans le quartier romain de Cinecittà, ndlr). Je pense donc surtout à la belle expérience de l’Église de Rome, étant donné que pendant sept ans j’ai fait partie du Conseil presbytéral. »

Le p. Soia rappelle que le curé de Saint-Pierre « existe, bien sûr, depuis le début du XVIe siècle, lorsque la nouvelle fabrique de Saint-Pierre a commencé »: « Le curé a été ordonné pour ceux qui souhaitaient, dans ce «sanctuaire des nations», recevoir avant tout le baptême. Jusqu’à il y a trente ans, en substance, chaque famille romaine avait au moins un enfant baptisé à Saint-Pierre. Ensuite, le fait que le centre de Rome se soit dépeuplé a entraîné le déplacement des gens vers les banlieues. »

Accueillir les gens

Le franciscain souligne qu’il est aussi le « collaborateur direct » du cardinal archiprêtre de la basilique: « J’en suis heureux, en ce moment de réforme voulue par François dans toute l’Église et dans la Curie romaine. La réforme a besoin des esprits, dans mon cas du soutien des bras. Je serai donc proche de lui dans ce travail. Tout comme je me sens proche de toutes ces réalités qui travaillent à l’intérieur de la basilique, notamment pour l’accueil des pèlerins, des fidèles: les sanpietrini, les vigiles, l’association des Saints Pierre et Paul…. Il y a vraiment un monde à l’intérieur, responsable de l’entretien de la basilique et de l’accueil des personnes pour qu’elles se sentent en sécurité, guidées et aient des points de repère. »

« Je voudrais donc vivre le fait d’être curé à Saint-Pierre en sortant, c’est-à-dire en accueillant les gens », fait-il remarquer.

Et à propos du synode et de la synodalité souhaitée par le pape François, fait observer: « Je vois tout cela comme un évènement providentiel. Je m’inspirerai des paroles et des gestes du Pape, puisque je suis le curé de sa basilique. J’espère être à la hauteur, être capable de traduire les pensées et les actions du Pape François de la manière la plus vivante et immédiate. »

Deux franciscains à Saint-Pierre

Pour ce qui est de son charisme franciscain – qu’il partage avec le cardinal Gambetti – il ajoute: « Dans Laudato si’, dans Fratelli tutti l’enseignement de François d’Assise devient l’enseignement de Pierre… Ici, j’ose dire que je me sens vraiment chez moi. J’ajouterai que -beaucoup l’ignorent- la paroisse des Saints Apôtres a été la paroisse de Michel-Ange pendant cinquante ans. Passer sous le dôme est un grand saut, mais nous étions en quelque sorte habitués à cela… »

Il insiste sur la nécessaire « proximité » également souhaitée par le pape François: « Je crois que la voie à suivre est toujours de rester proche, de «perdre du temps» avec les gens. J’ai perdu beaucoup de temps. Avant de venir ici, j’ai passé vingt ans à Irpinia, dans un couvent abandonné et isolé à Montella. Il n’y avait personne, mais il a suffi d’accueillir un groupe de jeunes qui ont transmis leur voix et c’est devenu un peuple. Nous sommes restés ensemble, nous avons prié ensemble, nous avons travaillé ensemble, nous avons mangé des quintaux de poussière pour nettoyer, pour mettre de l’ordre. Mais ils se sont prêtés au jeu. L’aspect de la familiarité est très important pour moi et il a beaucoup marqué ma vie. Ce n’est pas une recette, mais je vois que le Pape insiste sur ce point et je suis convaincu que c’est la voie. »

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Rédaction

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