Soeurs de la Charité de Jeanne-Antide Thouret, 11.10.2021, © Page Facebook de la Congrégation

Soeurs de la Charité de Jeanne-Antide Thouret, 11.10.2021, © Page Facebook de la Congrégation

« Consacrées : une présence irremplaçable » dans l’Eglise (traduction complète)

Audience aux sœurs de la Charité de sainte Jeanne-Antide Thouret

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« Vous, les consacrées, vous êtes une présence irremplaçable dans la grande communauté en chemin qu’est l’Eglise », a dit le pape François aux sœurs de la Charité de sainte Jeanne-Antide Thouret, au cours de l’audience qu’il leur a accordée ce lundi 11 octobre 2021

Le pape François s’est adressé aux participantes au Chapitre général des Sœurs de la Charité de sainte Jeanne-Antide Thouret, qu’il a reçues en audience dans la Salle Clémentine du Palais apostolique ce lundi 11 octobre 2021.

Evoquant la coïncidence de leur Chapitre avec le début du Synode, le pape a souligné que l’engagement de l’Eglise à la synodalité était « un stimulant fort également pour les Instituts de vie consacrée » et a invité les religieuses à s’interroger sur la spécificité de leur contribution à la vie et à la mission de l’Eglise.

La Congrégation a été fondée en 1799 à Besançon, puis, rapidement en Suisse, en Savoie et en Italie par Jeanne-Antide Thouret, qui sera canonisée en 1934. Aujourd’hui, elle est présente dans une trentaine de pays en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique, indique le site web officiel.

Voici notre traduction du discours prononcé par le pape François.

Chères sœurs,

Je vous souhaite la bienvenue à l’occasion de votre 21ème Chapitre général que vous avez finalement réussi à convoquer. Je remercie la Supérieure générale nouvellement élue pour son mot de salutation : je lui souhaite, ainsi qu’au nouveau Conseil, un service serein et fructueux. Et je me joins à votre reconnaissance envers la Supérieure et le Conseil sortants.

Lorsqu’elle m’a écrit pour demander l’audience, sœur Nunzia notait justement la coïncidence de votre Chapitre avec l’ouverture du synode. Elle écrivait : « Nous serons en communion avec toute l’Eglise et avec vous ». J’aimerais m’arrêter un moment sur ceci. Je vous remercie avant tout pour votre prière, par laquelle vous accompagnez le début du parcours synodal. Mais je tiens aussi à profiter de cette coïncidence pour souligner que l’engagement que nous prenons en tant qu’Eglise à grandir dans la synodalité est un stimulant fort également pour les Instituts de vie consacrée. En particulier, vous, les consacrées, vous êtes une présence irremplaçable dans la grande communauté en chemin qu’est l’Eglise. On pense à l’image de Jésus qui parcourt les routes de la Galilée, de la Samarie et de la Judée : avec lui, il y a ses disciples, et parmi eux de nombreuses femmes ; nous connaissons même le nom de certaines d’entre elles (cf. Lc 8, 1-3). J’ai aimé ce qu’a dit la précédente Supérieure générale : « Je retourne dans la rue » : c’est beau, avec les gens. J’aime penser que vous, consacrées, vous êtes un prolongement de cette présence féminine qui marchait avec Jésus et avec les Douze, en partageant la mission et en apportant votre contribution spécifique.

Et vous, Sœurs de la Charité, de quelle manière plus spécifique participez-vous à ce chemin ? Quelle est votre contribution originale ? Je vous laisse ces questions, qui n’ont naturellement pas de réponses toutes prêtes, préemballées. Et les réponses qui ne sont pas prêtes à l’emploi sont les meilleures. Mais il me semble voir qu’une réponse est contenue dans le thème de votre Chapitre. En effet, le titre est « Repartir de Béthanie, avec la sollicitude de Marthe et l’écoute de Marie ».

Il y a ici de nouveau la présence de deux femmes, Marthe et Marie, avec leur nom et leur visage. Deux disciples qui ont eu une place très importante dans la vie de Jésus et des Douze, on le voit bien dans les Evangiles. Cela confirme qu’avant tout, en tant que femmes et en tant que baptisées, c’est-à-dire disciples de Jésus, vous êtes une présence vivante dans l’Eglise, en participant à la communion et à la mission. Nous ne devons jamais oublier ce qui est à la base : le baptême. Parce que c’est là qu’est la racine de tout. A partir de cette racine, Dieu a fait grandir en vous la plante de la vie consacrée, selon le charisme de sainte Jeanne-Antide.

Mais le thème de votre Chapitre dit davantage, avec ces deux mots : « sollicitude » et « écoute ». Je suis certain que si vous parvenez vraiment à vivre la sollicitude et l’écoute, à l’exemple des saintes sœurs Marthe et Marie de Béthanie, vous continuerez d’apporter votre précieuse contribution au chemin de toute l’Eglise. En particulier, la sollicitude à l’égard des pauvres et l’écoute des pauvres. Vous êtes maîtresses en cela. Vous êtes maîtresses, non pas par les paroles, mais par les faits, avec l’histoire de toutes vos sœurs qui ont donné leur vie pour cela, dans la sollicitude et dans l’écoute proche des personnes âgées, malades, marginalisées ; proche des petits, des plus petits avec la tendresse et la compassion de Dieu. Cela édifie l’Eglise, la fait cheminer sur la voie du Christ qui est la voie de la charité. J’avais dit que vous donnez un témoignage de proximité envers les plus petits, avec tendresse et compassion. C’est cela, le style de Dieu : proximité, tendresse et compassion. Dieu agit toujours ainsi. Dans la mesure où nous faisons la même chose, nous serons des pasteurs qui ressemblent davantage à Dieu. N’oubliez pas cela : toujours la proximité, toujours la compassion et toujours la tendresse.

C’est pourquoi, chères sœurs, je vous remercie de tout cœur au nom de toute l’Eglise. Que la Vierge notre Mère et que sainte Jeanne-Antide vous protègent toujours. Je vous bénis, ainsi que toutes vos sœurs dans le monde. Et vous, s’il vous plaît, continuez de prier pour moi, j’en ai besoin. Merci !

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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