L’audience d’hier, mardi 5 octobre, avait fait craindre ce que Radio Vatican (Salvatore Cernuzio) appelle une « réduction à zéro » de l’ensemble du processus judiciaire. Les défenseurs des dix prévenus se sont opposés au « dépôt de documents omis » par les promoteurs de justice et à d’autres « insuffisances » de la phase préliminaire, telles que l’absence d’interrogatoire de leurs clients, demandant ainsi la « nullité » de la citation à comparaître. Le promoteur adjoint, Alessandro Diddi, avait formulé pour sa part la « restitution des documents » au bureau du promoteur de justice pour procéder au « bon interrogatoire » de certains prévenus.
De son côté, Giuseppe Pignatone avait reporté la communication de sa décision à aujourd’hui. Au cours d’une audience d’un peu plus de 20 minutes, dans la salle polyvalente, où seul le seul accusé présent était le cardinal Becciu, le juge Pignatone a lu l’ordonnance par laquelle il a effectivement accepté les demandes des deux parties.
D’une part, donc, il a ordonné la restitution partielle des documents au bureau du promoteur, limitée à une partie des accusés et des crimes qui leur sont imputés.
Des éléments de preuve décisifs
D’autre part, il a obligé le promoteur de justice à déposer les documents manquants avant le 3 novembre, en commençant par les enregistrements audio-vidéo de Mgr Alberto Perlasca, considéré comme le témoin clé, dont la position est également sollicitée pour clarifier la position de Perlasca lui-même.
Dans le même temps, le président Pignatone a ordonné la restitution partielle des documents au promoteur de justice pour les accusés : Mgr Mauro Carlino, pour tous les crimes imputés ; Enrico Crasso, limité à quelques délits ; Tommaso Di Ruzza, ancien directeur de l’Autorité de d’information financière (AIF), pour certains délits ; Raffaele Mincione, Nicola Squillace, Fabrizio Tirabassi pour tous les crimes imputés. Pour le cardinal Becciu, un nouvel interrogatoire aura donc lieu concernant les crimes de subornation (tentative de faire revenir Perlasca sur ce qu’il avait été déclaré aux magistrats) et de détournement (paiement de sommes prélevées sur les fonds de la Secrétairerie d’État à la Coopérative Spes Coop Social, représentée légalement par son frère Antonino Becciu).
Certains avocats de la défense qui se sont félicités de cette ordonnance, notamment l’avocat du cardinal Becciu, Fabio Viglione.