Sœur Josée Ngalula © Vatican News

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Une théologienne de RDC à la Commission théologique internationale

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Sœur Josée Ngalula première femme africaine à cette Commission

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Sœur Josée Ngalula, de RDC, religieuse de la Congrégation Saint-André, est la première théologienne africaine nommée par le pape François à la Commission théologique internationale, le 29 septembre 2021, indique Radio Vatican (Muando Babualo) qui publie ces éléments biographiques.
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Née à Kinshasa le 28 janvier 1960, sœur Josée Ngalula fréquente l’école primaire à Kinshasa, puis le lycée de Kimwenza, toujours dans la capitale congolaise.
Elle entre dans la congrégation des religieuses de Saint-André où elle prononce ses premiers vœux en 1979 et ses vœux perpétuels le 21 mai 1993.
Après des études en philosophie  entre 1981 et 1983 – au grand séminaire de Lubumbashi, elle passe son premier et son deuxième cycle de théologie, de 1984 à 1989 à l’Université catholique de Lyon.
Elle obtient ensuite une licence canonique en théologie entre 1989 et 1992.

Successivement, elle entame une formation d’anglais et obtient le Certificate in Advanced English délivré par l’université de Cambrige, au Royaume-Uni.

En 1990, elle poursuit une formation pratique à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux au Selly Oaks Colleges de Birmingham, avec un stage au Black and White Christian Partnership, spécialisé pour les «Églises africaines indépendantes».

De 1997 à 2000, elle s’inscrit en doctorat à l’Université catholique de Lyon. Sa thèse, défendue en l’an 2000, porte sur l’évaluation des entreprises de traduction dans le contexte de la mission chrétienne.

Au Congo et au Maroc

Sœur Josée Ngalula enseigne dans plusieurs instituts théologiques sur le continent africain. Elle est notamment professeure à la Faculté de théologie de l’Université du catholique Congo et à l’Institut œcuménique Al Mowafaqa de Rabat, au Maroc.

«Tout ce qui est humain touche l’Eglise catholique dans son aspect universel», soutient-elle. C’est dans le cadre de cet humanisme théologique chrétien qu’elle compte réfléchir sur les différents aspects de la mission dans les sociétés africaines et sur l’éclairage que donne la foi chrétienne sur ces réalités.

Elle a dans ses bagages sa participation dans des mouvements religieux sur le continent africain, sa connaissance des défis œcuméniques et du dialogue interreligieux. Elle se penche également sur la théologie africaine, spécialement son évolution, avec un accent particulier sur l’ecclésiologie.

La femme en théologie

Sœur Josée Ngalula apporte son analyse de la formation de la femme dans le domaine théologique. De ce fait, elle situe sa nomination dans le cheminement de la formation théologique féminine en Afrique et son engagement au sein de l’œcuménisme comme une spécificité de la congrégation des sœurs de Saint André.

Dans cette dimension, elle affirme que son cœur de théologienne reste ouvert en offrant une formation aux groupes laïcs catholiques de Kinshasa. Ce qui explique aussi son engagement à repenser la théologie africaine en lisant les signes des temps: «la théologie africaine est née en étant attentive aux enjeux de l’heure», souligne-t-elle.

Sœur Josée Ngalula explique que la théologie chrétienne n’est pas indifférente à la situation de violences répétées que connait le continent africain. «La réalité de la violence est au cœur du message du christianisme qui célèbre le Vendredi Saint, et qui situe au cœur de la foi, Jésus Christ, victime de violence».

Accompagnement de victimes d’abus

«On ne peut pas faire de la théologie sans voir le Christ qui nous interpelle dans les situations des souffrances», conclut sœur Josée Ngalula qui se dit «fière membre de la mission de l’Eglise servante». Elle met également l’accent sur le contexte social et traditionnel de la théologie: «La majorité des gens sur le continent africain écoute Dieu dans sa langue maternelle». La qualité de la traduction est donc essentielle à la mission de l’Église.

Depuis 2004, elle assure également un accompagnement pastoral des victimes d’abus dans les structures de l’Église catholique. Attentive aux situations de violences en Afrique et dans le monde, elle s’est spécialisée en «violentologie», avec plusieurs publications relatives à la problématique de la violence humaine, dans le contexte religieux et au nom de la religion. Depuis 2018, elle dirige l’Observatoire sur les violences et intégrismes religieux en République Démocratique du Congo, à l’Université Catholique du Congo.

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Rédaction

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