À la rencontre avec des représentants de la communauté juive de Hongrie, le 12 septembre 2021, le pape François a évoqué le nom du poète juif hongrois Miklós Radnóti (Miklós Glatter) assassiné le 9 novembre 1944.
« Son Carnet de Bord, a dit le pape, est l’unique recueil poétique qui a survécu à la Shoah : il témoigne de la force de croire à la chaleur de l’amour dans le froid du lager et d’illuminer l’obscurité de la haine avec la lumière de la foi. »
Miklós Radnóti est né Miklós Glatter dans une famille juive assimilée le 5 mai 1909, à Budapest, lit-on dans une note biographique publiée sur le site des anthologies poétiques. À sa naissance, son frère jumeau et sa mère sont décédés, ce qui a continué à affecter sa poésie et sa vie jusqu’à sa mort, un fait particulièrement abordé dans Le mois des Gémeaux. Journal de l’enfance, un mémoire en prose publié en 1939.
Radnóti a commencé à publier dans le magazine Haladás dans les années 1930, « un travail mêlant l’expérimentalisme à des formes traditionnelles ». Son premier livre Pogáy kōszōntő (Salutation païenne) est paru en 1930, après quoi il a publié plusieurs autres volumes. Il a aussi traduit en hongrois les poèmes de Guillaume Apollinaire et de Jean de La Fontaine.
Miklós Radnóti s’est tourné vers le catholicisme dès ses années d’université, où il a étudié sous la direction du poète catholique Sándor Sík (1889-1963). Radnóti s’est converti en 1943, un an avant sa mort.
En 1944, il a été affecté au « bataillon de travail » non armé de l’armée hongroise. Envoyé au front ukrainien, ce bataillon a été ensuite transféré dans les mines de cuivre de Bor, en Serbie.
En août 1944, les partisans yougoslaves ont forcé le bataillon de 3 200 Juifs hongrois à marcher vers le centre de la Hongrie. La plupart des membres du groupe sont morts lors de la marche forcée.
Au cours de ces derniers mois de sa vie, Radnóti a continué à écrire des poèmes dans un petit carnet, dédiant son dernier poème à son ami Miklós Lorsi, qui a été abattu pendant la marche.
Selon des témoins, Radnóti a été battu à mort par un milicien ivre en colère. Trop faible pour continuer, Miklós Radnóti a été abattu dans une fosse commune près du village d’Abda dans le nord-ouest de la Hongrie, où aujourd’hui une statue commémore sa mort.
Dix-huit mois après sa mort, la tombe a été exhumée et son corps avec un carnet de poèmes dans une poche a été retrouvé.
Il a été inhumé au cimetière de Kerepesi à Budapest.