Mosaïque de la Vierge à l'Enfant, Place Saint-Pierre, capture ZENIT / Vatican Media

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L’antidote à la foi « magique », c’est une « histoire d’amour avec Jésus »

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Gratuité, générosité, magnanimité

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L’antidote à la foi « magique », c’est une « histoire d’amour avec Jésus », explique le pape François.

« Comment faire pour purifier notre recherche de Dieu ? Comment passer d’une foi magique, qui ne pense qu’à ses propres besoins, à la foi qui plaît à Dieu ? »: c’est la question que le pape François pose en commentant l’Evangile de ce dimanche 1er août 2021, avant l’angélus, depuis le bureau du palais apostolique qui donne Place Saint-Pierre.

Le pape répond: le remède, c’est « accueillir Jésus, c’est l’accueillir dans la vie, c’est vivre une histoire d’amour avec Jésus, ce sera lui qui purifiera notre foi »: l’expression est soulignée par des italiques dans le texte.

Le pape a en effet diagnostiqué une foi « idolâtre », une foi – il s’excuse du néologisme – « miraculiste », qu’il appelle aussi « immature ».

Le pape indique le remède aussi pour les relations sociales : « Plutôt que de nous préoccuper uniquement du pain matériel qui nous nourrit,  accueillons Jésus comme le pain de vie et, à partir de notre amitié avec lui, apprenons à nous aimer les uns les autres. Avec gratuité et sans calculs. Un amour gratuit et sans calculs, sans utiliser les gens, avec gratuité, avec générosité, avec magnanimité. »

Voici notre traduction, rapide , de travail, des paroles prononcées par le pape François en italien.

AB

Paroles du pape François avant l’angélus 

Chers frères et sœurs, bonjour !

La scène d’ouverture de l’Evangile, dans la liturgie d’aujourd’hui (cf. Jn 6, 24-35), nous présente des barques qui se dirigent vers Capharnaüm : la foule va chercher Jésus. On pourrait penser que c’est une très bonne chose, pourtant l’Évangile nous enseigne que chercher Dieu ne suffit pas, il faut aussi se s’interroger sur le motif pour lequel on le cherche. En effet, Jésus affirme : « Vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé ces pains et que vous avez été rassasiés » (v. 26). En effet, les gens avaient assisté au prodige de la multiplication des pains, mais n’avaient pas saisi la signification de ce geste : ils s’étaient arrêtés au miracle extérieur, ils s’étaient arrêtés au pain matériel : là seulement, sans aller au-delà, jusqu’à la signification de cela.

Alors voilà une première question que nous pouvons tous nous poser : pourquoi cherchons-nous le Seigneur ? Pourquoi est-ce que je cherche le Seigneur ? Quelles sont les motivations de ma foi, de notre foi ? Nous avons besoin de discerner cela, parce que parmi les nombreuses tentations que nous avons dans la vie, parmi les nombreuses tentations, il y en a une que nous pourrions appeler « tentation idolâtre ». C’est ce qui nous pousse à chercher Dieu pour notre propre usage et consommation, pour résoudre des problèmes, pour avoir, grâce à Lui, ce que nous ne pouvons pas obtenir par nous-mêmes, par intérêt. Mais ainsi la foi reste superficielle et aussi – je me permets le mot – la foi reste « miraculiste » : on cherche Dieu pour se nourrir et puis on l’oublie quand on est rassasié. Au centre de cette foi immature il n’y a pas de Dieu, il y a nos besoins. Je pense à nos intérêts, à beaucoup de choses… Il est juste de présenter nos besoins au cœur de Dieu, mais le Seigneur, qui agit bien au-delà de nos attentes, il désire vivre avec nous avant tout une relation d’amour. Et le véritable amour est désintéressé, il est gratuit : on n’aime pas pour recevoir une faveur en retour ! Cela, c’est de l’intérêt ; et si souvent dans la vie nous sommes intéressés.

Une deuxième question peut nous aider, celle que la foule pose à Jésus : « Que devons-nous faire pour faire les œuvres de Dieu ? » (v. 28). C’est comme si les gens, provoqués par Jésus, disaient : « Comment faire pour purifier notre recherche de Dieu ? Comment passer d’une foi magique, qui ne pense qu’à ses propres besoins, à la foi qui plaît à Dieu ? » Et Jésus indique la voie : il répond que l’œuvre de Dieu c’est d’accueillir Celui que le Père a envoyé, c’est-à-dire de l’accueillir lui-même, Jésus. Ce n’est pas ajouter des pratiques religieuses ou observer des préceptes particuliers ; c’est accueillir Jésus, c’est l’accueillir dans la vie, c’est vivre une histoire d’amour avec Jésus, c’est lui qui purifiera notre foi. Tout seuls, nous ne le pouvons pas. Mais le Seigneur désire une relation d’amour avec nous : avant les choses que nous recevons et  que nous faisons, il y a Lui à aimer. Il y a une relation avec lui qui dépasse les logiques de l’intérêt et du calcul.

Cela vaut à l’égard de Dieu, mais cela vaut aussi dans nos relations humaines et sociales : lorsque nous recherchons avant tout la satisfaction de nos besoins, nous risquons d’utiliser les personnes et d’exploiter les situations pour nos fins. Combien de fois avons-nous entendu d’une personne : « Mais celle-ci utilise des personnes et puis elle oublie ». Utiliser les personnes pour notre propre profit : ce n’est pas beau. Et une société qui place au centre les intérêts plutôt que les personnes est une société qui ne génère pas la vie. Voilà l’invitation de l’Évangile : plutôt que de nous préoccuper uniquement du pain matériel qui nous nourrit,  accueillons Jésus comme pain de vie et, à partir de notre amitié avec lui, apprenons à nous aimer les uns les autres. Avec gratuité et sans calculs. Un amour gratuit et sans calculs, sans utiliser les gens, avec gratuité, avec générosité, avec magnanimité.

Prions maintenant la Vierge Marie, Elle qui a vécu la plus belle histoire d’amour avec Dieu, de nous donner la grâce de nous ouvrir à la rencontre avec son Fils.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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