P. Henri Didon O.P., DR

Un dominicain français, le p. Henri Didon, à l’origine de la devise des Jeux olympiques

Une pédagogie impliquant à la fois l’esprit, l’âme et le corps

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La devise des Jeux olympiques, « Citius, Altius, Fortius », est formée de 3 mots latins qui signifient « plus vite, plus haut, plus fort »: la paternité en revient à un dominicain français.

Le Comité olympique vient de lui ajouter un quatrième mot: « ensemble », comme le rappellent la championne de ski de fond Manuela Di Centa, et Mgr Melchor Sanchez de Toca.

A l’origine de cette devise, il y a un religieux dominicain français, le p. Henri Didon O. P. (1840-1900), proviseur et prieur au collège dominicain Albert-le-Grand d’Arcueil (France). On l’a parfois surnommé « l’apôtre de l’olympisme ».

La pédagogie du religieux, chargé de donner une nouvelle vie à cette institution, s’appuie sur la valorisation ensemble de l’esprit, de l’âme, et du corps.

Il a organisé pour cela un championnat, dans le cadre de l’Association athlétique de l’école Albert-le-Grand, et il a prononcé un discours, en clôture de cette manifestation le 7 mars 1891.

Il y a alors utilisé ces trois mots citiusaltiusfortius qui sont devenus la devise de l’école. Pour le père Didon, citius (« plus vite ») se rapporte à l’esprit, aux études ; altius (« plus haut ») a trait à l’élévation de l’âme, au chemin vers Dieu ; fortius (« plus fort ») est le domaine du corps, façonné par le sport. Ces trois mots furent gravés au-dessus de la porte d’entrée de l’établissement scolaire et brodés sur la bannière de l’école.

Docteur en théologie, il avait, dans la grande tradition dominicaine, une haute estime de la vie de l’intelligence. L’Osservatore Romano fera l’éloge de son livre sur Jésus, mais aussi le Times de Londres et le New York Times.

Cependant, dès ses 9 ans, le jeune Henri Didon avait aussi révélé ses talents de sportif. Au petit séminaire du Rondeau, à Grenoble, en 1855, il avait remporté trois titres lors des « Jeux olympiques du Rondeau » qui se tenaient tous les quatre ans.

C’est en se souvenant de cette expérience qu’il instaura des jeux sportifs à Arcueil, et qu’il prit part au mouvement sportif de l’époque: il fréquenta des dirigeants sportifs comme Pierre de Coubertin.

Fondateur des Jeux olympiques modernes dont la première édition a eu lieu en 1896 en Grèce à Athènes, Pierre de Coubertin (1863-1937), ami du p. Didon, a été séduit par cette devise, et il a voulu la transposer pour les compétitions athlétiques internationales.

Dès 1894, le baron de Coubertin en a fait la devise olympique, et, en 1897, reconnaissant la paternité spirituelle du dominicain, il demandera au père Didon d’ouvrir le congrès olympique du Havre.

Pour sa part, le pape François a salué l’ouverture des 32e Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août 2021), en y voyant “un signe d’espérance, un signe de fraternité universelle, sous le signe d’un sain esprit de compétition”.

“Que Dieu bénisse les organisateurs, les athlètes et tous ceux qui collaborent pour cette grande fête du sport !” a-t-il souhaité lors de l’angélus qu’il présidait Place Saint-Pierre dimanche dernier, 25 juillet.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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