Les saints de Fra Angelico © Wikimedia Commons / Sampo Torgo

Les saints de Fra Angelico © Wikimedia Commons / Sampo Torgo

Les saints, « la forme d’humanité la plus réussie »

Réflexion du cardinal Marcello Semeraro (1)

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« Chez les saints est réalisée la forme d’humanité la plus réussie et la plus belle », affirme le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints. « Chaque saint est pour la croissance et l’unité du corps tout entier de l’Église ; chaque saint est conscient que sa tâche est une mission de l’Église. »

Le cardinal a accordé une longue interview à L’Osservatore Romano en italien du 31 mai 2021, dans laquelle il a expliqué le fonctionnement de la Congrégation et a parlé du sens de la sainteté et de l’importance des saints dans l’Église.

Les saints, note-t-il, « sont des figures complètes, ils vivent de passion humaine et chrétienne, de désir de surnaturel, mais aussi de faim et soif de justice, d’amour de Dieu et de solidarité pour tous leurs frères ». Les fidèles, pense-t-il, perçoivent « intuitivement la crédibilité de la foi en Jésus-Christ, se référant à son histoire biographique comme à sa présence continuelle dans l’Église, en particulier dans les saints ».

Les saints « sont les témoins de la possibilité de vivre l’Évangile », poursuit le cardinal : « Pas seulement ceux qui sont déjà béatifiés ou canonisés, mais aussi ceux que le pape lui-même appelle ‘les saints de la porte à côté’ qui vivent près de nous et qui ‘sont un reflet de la présence de Dieu’ … dans un monde qui ne sait plus espérer et qui est indifférent à la souffrance des autres ».

Le préfet souligne que « le banc d’essai de la sainteté de l’Église est justement le quotidien fait de petits gestes ». La sainteté de la ‘porte à côté’, dit-il, est celle que « vivent tous les jours les chrétiens qui, partout dans le monde, témoignent de l’amour de Jésus au risque de leur propre vie, et sans jamais tenir compte de leurs intérêts particuliers ».

Le cardinal Semeraro évoque l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate (2018), où le pape François « écrit que la sainteté montre le ‘plus beau visage de l’Église’ ». Le préfet affirme que « ces dernières décennies, la vénération des saints est revenue de manière considérable au premier plan dans la vie de l’Église qui reconnaît la nécessité de leur témoignage pour la communauté des croyants ».

Pour le cardinal, la « modernité » d’un saint « ne vient pas tant de sa proximité chronologique …que du fait qu’il est une figure complète, riche de passion humaine et chrétienne, de désir de surnaturel, de soif de justice, d’amour de Dieu et de solidarité pour tous ses frères ».

Se référant à la parabole de l’Évangile, le cardinal Semeraro affirme que « les saints sont à proprement parler la semence qui a mûri et qui porte beaucoup de fruit ».

La sainteté « est toujours la même, fondamentalement, mais elle est toujours nouvelle dans ses figures concrètes, ainsi que l’a rappelé le concile Vatican II », souligne le préfet. La sainteté « revêt des aspects différents, dans les martyrs, dans les vierges consacrées, dans les ermites, les moines, les pasteurs de l’Église, les princes des nations, les ordres mendiants, les missionnaires, les contemplatifs, les éducateurs, les saints de la charité sociale ».

Il suffirait, note le cardinal, « de parcourir la liste et les figures des saints de ces cinquante dernières années – depuis qu’a été instituée la Congrégation pour les causes des saints – pour voir combien ont germé et mûri les semences du concile qui avait indiqué la sainteté comme vocation universelle, et non le privilège d’un petit nombre d’élus ».

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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