Noemi Staiano, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

Noemi Staiano, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

Noemi, six ans, atteinte par une balle perdue, et son rêve de rencontrer le pape François

Récit d’une maman qui croit au pardon et au miracle

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Une petite Italienne de 6 ans, Noemi, frappée par une balle perdue lors d’un règlement de comptes sur une place de Naples, en 2019, a réalisé son rêve hier, lundi 7 juin 2021: rencontrer le pape François! Elle était accompagnée de  ses parents, Tania Esposito et Fabio Staiano, et de Mgr Domenico Battaglia, l’archevêque de Naples. A Radio Vatican , la maman parle de « pardon » … disponible…

A la question « avez-vous pardonné à ceux qui ont fait du mal à votre fille ? », la maman, répond: « A dire vrai, non, pas de pardon ; mais pas parce que nous ne voulons pas, au contraire, en tant que famille chrétienne, nous sommes disposés à pardonner. Mais jamais personne, de ceux qui ont fait du mal à notre fille, ne nous a demandé pardon. Par conséquent nous n’avons même pas eu l’occasion d’offrir notre pardon. Mais je crois que Noémie a sûrement déjà pardonné. C’est une petite fille qui peut enseigner l’amour à tous, y compris à nous, ses parents.

Elle retient ceci de la rencontre avec le pape: « Le pape a dit peu de choses, mais ses paroles sont gravées dans notre cœur : « La mafia détruit les espérances, piétine les droits, mais Dieu suivra toujours les pas de votre merveilleuse enfant ». Et tandis que nous continuions à lui raconter notre histoire, il nous a encouragés : « Regardons devant nous ! », a-t-il dit. A la fin, nous avons tous prié ensemble, avec Don Mimmo également. Il a été gentil. Il s’est laissé prendre en photo et en vidéo. »

 

Noemi Staiano et Mgr Battaglia chez le pape François, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

Noemi Staiano et Mgr Battaglia chez le pape François, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

« Une rencontre inoubliable. Une émotion unique, nous avons encore du mal à croire que nous l’avons rencontré. Nous y tenions beaucoup, c’est un rêve qui s’est réalisé », raconte encore Tania Esposito, qui a posté les photos de la rencontre et des chapelets offerts par le pape, sur son profil Facebook. La petite fille porte une forme de corset, presque un exosquelette qui maintient son buste droit et qu’elle portera au moins jusqu’à ses 18 ans. Elle a déjà subi deux interventions au poumon et une aux vertèbre, et dot encore en subir deux.

Devenu archevêque de Naples, Mgr Domenico Battaglia a tenu à se rendre auprès des parents pour connaître l’enfant blessée, au poumon et à la colonne vertébrale, par une balle perdue: « Nous lui avons dit, à cette occasion, que nous serions heureux s’il pouvait aider notre fille à rencontrer le pape. Il a promis de s’en occuper et a maintenu sa promesse », explique Mme Esposito.

Elle ajoute que le Saint-Père les a « tout de suite mis à l’aise »: « Nous étions très tendus parce que rencontrer le pape n’est pas quelque chose d’habituel. Le pape François est une personne très simple… Ils ont fait une prière ensemble parce que Noemi va à l’école chez les sœurs et connaît toutes les prières par cœur. Don Mimmo (l’archevêque, ndlr) lui a dit : « Que dirais-tu de réciter une prière avec le pape François ? Elle a dit le Je vous salue Marie et la prière à l’ange gardien. Le pape lui a pris la main et ils ont prié ensemble. Cela a été un moment très émouvant. »

Les parents ont pu raconter au pape François l’histoire de Noémie, qu’il « connaissait déjà »: ils lui ont dit comment ils ont vécu ces deux années, l’état de santé de Noemi aujourd’hui, les interventions à venir, leur « expérience »: « Il était très content. Il y a aussi eu des moments amusants parce que nous avions apporté en cadeau au Saint-Père une statuette qui le représentait justement, en train de saluer. Nous l’avons achetée à Saint Grégoire l’Arménien, à Naples. Quand il l’a découverte, il a dit à Noémie en souriant : « Qui est ce gars ? – C’est toi », a-t-elle répondu. Ils ont ri et plaisanté là-dessus. Et puis nous lui avons apporté aussi un chapelet béni à Pietrelcina, parce que nous avons une grande dévotion au Padre Pio et le pape nous a offert des chapelets. Quatre, un chacun, parce que j’ai également une petite fille de trois ans, mais qui n’était pas là hier. »

 

Chapelets offerts par le pape François à la famille Staiano, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

Chapelets offerts par le pape François à la famille Staiano, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

« Il nous semblait juste de rappeler les dynamiques de l’accident qui a blessé Noémie parce que, comme tout le monde le sait, elle est victime de la camorra. Il y a eu un règlement de comptes entre clans et ma fille s’est trouvée là et a été gravement blessée », a ajouté Tania Esposito.

Quant à Tania, « à la fin, elle était très à l’aise »:  « Evidemment, pour le moment elle ne se rend pas compte de ce que cela a signifié pour elle et pour notre famille ; elle le comprendra certainement avec le temps. »

Pour la jeune maman, que sa petite fille ait pu s’en sortir tient du « miracle » et pas seulement des prodiges opérés par les médecins: « Nous pouvons dire que le pire est derrière nous. Elle a été dans un état très grave ; nous avons également dit au pape qu’au-delà de l’habileté des docteurs, notre fille est certainement un miracle vivant. Quand on sait ce qu’elle a eu et comment elle a réagi, si on la regarde maintenant, elle est le témoignage d’un miracle. Elle a encore des dommages à la colonne vertébrale, elle a subi trois interventions dont deux aux poumons et une à la moelle épinière. Maintenant elle va devoir affronter d’autres opérations de reconstruction de la colonne vertébrale ; elle portera donc certainement jusqu’à l’âge de 18 ans un buste rigide pour la protéger. Cela lui restera toujours… Mais vraiment, quand on voit la façon dont cela aurait pu se passer, et comment cela s’est passé, pour nous c’est un miracle. Pas de la chance, parce que nous croyons en Dieu qui agit dans la vie de chacun. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

 

Noemi Staiano et ses parents Tania et Fabio, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

Noemi Staiano et ses parents Tania et Fabio, 7 juin 2021 © Tania Esposito / Facebook

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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