Sainte Marguerite de Città di Castello © église S. Patrick, Ohio (EEUU) / Nheyob

Sainte Marguerite de Città di Castello © église S. Patrick, Ohio (EEUU) / Nheyob

Une nouvelle sainte, non-voyante et naine, Marguerite de Città di Castello

Print Friendly, PDF & Email

Canonisation d’une tertiaire dominicaine italienne

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Marguerite de Città di Castello (1287-1320), qui était non-voyante et naine, a été canonisée par le pape François de façon « équipollente », c’est-à-dire sans enquêter sur un miracle, étant donné la longue réputation, continue, de sainteté et de miracles. On l’appelle « l’aveugle de la Metola », de son lieu de naissance.

Le pape François a reçu en audience au Vatican ce samedi 24 avril 2021, le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints qui annonce la canonisation « équipollente » de cette bienheureuse italienne des XIIIe-XIVe siècles: Marguerite de Città di Castello, en Ombrie, dans la région de Pérouse.

Au cours de cette audience, le pape a également autorisé la Congrégation à promulguer 6 décrets concernant douze martyrs espagnols assassinés pendant la Guerre civile espagnole et les « vertus héroïques » de quatre baptisés d’Italie et d’Espagne (deux laïcs, un religieux médecin et un évêque), et de Henry Ernest Shaw, laïc, père de famille argentin, entrepreneur, né en France et décédé en Argentine en 1962.

Pour ce qui concerne la canonisation, le pape, indique ce dicastère, a confirmé les conclusions de la session ordinaire des cardinaux et des évêques, membres de la Congrégation, et il a décidé « d’étendre à l’Église universelle » le culte de la bienheureuse Marguerite.

Elle est née vers 1287 à Metola (Italie) et elle s’est éteinte à 33 ans, à Città di Castello, le 13 avril 1320.

Elle est née fortement handicapée, non-voyante et naine, dans une famille aristocratique. Ses parents tentèrent de la guérir par des cures, mais aussi des prières et des bénédictions. Mais gênés par son handicap, ils finirent par l’enfermer…

Elle fut libérée après quatorze ans d’emprisonnement et elle fut recueillie par des vagabonds et par des services publics, passant de famille en famille.

Un premier couvent l’accueillit, mais elle voulait davantage, elle voulait « servir ». Elle entra finalement dans le tiers-ordre dominicain, et cela lui permit de soigner – et guérir – des malades, d’enseigner aux enfants, de visiter les prisonniers et d’évangéliser la ville de Città di Castello.

Marguerite (Margherita) s’éteignit le 13 avril 1320, date de sa fête au Martyrologe romain. Elle a été béatifiée en 1609 par le pape Paul V.

Elle repose sous le maître-autel de l’église San Domenico de Città di Castello: le couvent contigu et l’institut pour les jeunes non-voyants portent son nom.

Eglise San Domenico de Città di Castello © wikimedia commons / sailko

Eglise San Domenico de Città di Castello © wikimedia commons / sailko

Rappelons que la méthodologie « équipollente », est prévue par le droit de l’Église, comme l’avait expliqué le pape lui-même en 2015.

Elle est utilisée quand un homme ou une femme sont bienheureux depuis très longtemps, et qu’il existe une vénération du peuple de Dieu, c’est-à-dire que, de fait, ils sont vénérés comme des saints : on ne fait pas le procès sur le miracle.

C’est une canonisation décidée par un simple décret du pape: elle a été codifiée par le pape Benoît XIV au XVIIIe siècle.

Les canonisations « équipollentes » sont donc possibles à trois conditions :

  • un culte déjà ancien ;
  • une renommée de miracles accomplis par le saint ;
  • et leur transmission au cours des siècles par des historiens « dignes de foi ».

Le procès en canonisation d’Angèle de Foligno a été fait ainsi, elle a été la première du pontificat du pape François.

Le pape a aussi canonisé des bienheureux qui ont été « de grands évangélisateurs et de grandes évangélisatrices » :  Pierre Favre, qui a été un évangélisateur de l’Europe, et il est « mort dans la rue », alors qu’il évangélisait en voyageant, à 40 ans.

S’ajoutent deux évangélisateurs du Canada, François de Laval et Marie de l’Incarnation, en quelque sorte des « fondateurs » de l’Église dans ce pays, lui comme évêque, elle comme religieuse.

Puis José de Anchieta, du Brésil, fondateur de São Paulo, puis Joseph Vaz, évangélisateur du Sri Lanka.

Et de Junipero Serra, car il a été l’évangélisateur des États-Unis.

Et saint Barthélémy Fernandes des Martyrs » (1514-1590), à Braga – où il a été évêque -, au Portugal.

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel