Sommet ibéro-américain d'Andorre 2021 @ cumbreiberoamericana2020.ad

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Sommet ibéro-américain d’Andorre: pour une économie au service de l’humanité (traduction complète)

Message du pape François

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Le pape François invite à nouveau les nations développer une économie qui soit au service de l’humanité: le pape a en effet adressé une lettre à la secrétaire générale du Secrétariat général ibéro-américain de 22 chefs d’Etat et de gouvernements, Mme Rebeca Grynspan Mayufis – une femme politique et une économiste du Costa Rica -, et aux participants du 27e Sommet ibéro-américain qui s’est déroulé dans la Principauté d’Andorre les 20 et 21 avril 2021.

Il avait pour thème: « L’innovation au service du développement durable. Objectif 2030. La région ibéro-américaine face au défi du coronavirus ».

Ces sommets inaugurés en 1991 rassemblent l’Espagne, le Portugal et une vingtaine de pays latino-américains et des membres observateurs comme la France, le Maroc ou la Belgique.

Le pape plaide pour une économie qui mette l’être humain au centre de ses préoccupations: « Nous devons unir nos forces pour créer un nouvel horizon d’attentes où le profit économique n’est pas l’objectif principal, mais la protection de la vie humaine. »

Il insiste à nouveau sur la restructuration de la dette des pays les plus vulnérables, pour le pape cette action fait « partie intégrante de notre réponse commune à la pandémie ».

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, le pape invite à l’unité des nations. Il souhaite que « toute la communauté internationale s’engage, unie, dans un esprit de responsabilité et de fraternité, pour relever les nombreux défis déjà en action, et ceux à venir ».

Il souligne le défi de la vaccination anti-Covid-19: « La vaccination extensive doit être considérée comme un bien commun universel. »

Voici notre traduction, rapide, de travail de la lettre du pape François, publiée en espagnol.

AB

Lettre du pape François

A Son Excellence
Mme Rebeca Grynspan Mayufis
Secrétaire Générale
du Secrétariat général ibéro-américain,

En vous adressant mes salutations attentives, Madame la Secrétaire générale, je souhaite, par cette lettre, adresser aussi mes salutations à tous les chefs d’État et de gouvernement participant au XXVIIe Sommet ibéro-américain, dans un contexte particulièrement difficile en raison des terribles effets de la pandémie de Covid-19 dans tous les domaines de la vie quotidienne, qui a exigé d’énormes sacrifices de la part de chaque Nation et de ses citoyens, et qui appelle toute la communauté internationale à s’engager, unie, dans un esprit de responsabilité et de fraternité, pour relever les nombreux défis déjà présents, et ceux à venir.

Je souhaite tout d’abord avoir une pensée pour les millions de victimes et de malades. Je prie pour eux et pour leurs familles. La pandémie n’a fait aucune distinction et elle a frappé des personnes de toutes cultures, croyances, couches sociales et économiques. Nous connaissons tous et nous avons ressenti la perte d’une personne proche décédée du coronavirus ou qui a subi les effets de la contagion. Nous savons tous combien il est difficile pour les familles de ne pas avoir pu être proches de leurs amis ou parents pour leur offrir proximité et réconfort dans ces moments-là. Nous avons tous vu comment les conséquences de cette situation tragique ont eu un impact sur de nombreux enfants et de nombreux jeunes et nous suivons avec inquiétude les effets qu’elle peut avoir sur leur avenir. Il faut saluer le travail acharné des médecins, des infirmières, du personnel de santé, des aumôniers et des bénévoles qui, en ces temps difficiles, en plus de soigner les malades, au péril de leur vie, ont été pour eux la famille et l’ami qui leur manquait.

En reconnaissant les efforts déployés pour rechercher un vaccin efficace contre la Covid-19 en si peu de temps, je tiens à réaffirmer que la vaccination extensive doit être considérée comme un « bien commun universel », une notion qui nécessite des actions concrètes qui inspirent l’ensemble du processus de recherche, de production et de distribution de vaccins.

Dans ce domaine, les initiatives qui cherchent à créer de nouvelles formes de solidarité au niveau international sont particulièrement bienvenues, avec des mécanismes visant à garantir une distribution équitable des vaccins, non pas sur la base de critères purement économiques, mais en tenant compte des besoins de tous, en particulier des plus vulnérables et des plus démunis.

J’ai souligné à différentes occasions que nous devons sortir « meilleurs » de cette pandémie, car la crise actuelle est une occasion propice pour repenser la relation entre la personne et l’économie pour permettre de surmonter le court-circuit « de la mort qui vit dans tous les lieux et à tout moment ». Pour cela, nous devons unir nos forces de façon à créer un nouvel horizon d’attentes où le bénéfice économique n’est pas l’objectif principal, mais plutôt la protection de la vie humaine. En ce sens, il est urgent d’envisager un modèle de rétablissement capable de générer des solutions nouvelles, plus inclusives et plus durables, en visant le bien commun universel, en réalisant la promesse de Dieu pour tous les hommes.

Une attention particulière doit être accordée à la nécessité de réformer l’ « architecture » de la dette internationale, comme partie intégrante de notre réponse commune à la pandémie, car la renégociation du fardeau de la dette des pays qui en ont le plus besoin est un geste qui aidera les peuples à se développer, à avoir accès aux vaccins, à la santé, à l’éducation et à l’emploi. Un tel geste doit s’accompagner de la mise en œuvre de politiques économiques saines et d’une bonne gouvernance qui rejoigne les plus pauvres.

J’insiste sur l’urgence de prendre des mesures pour permettre l’accès au financement extérieur, grâce à une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux, en appelant à une plus grande solidarité entre les pays, afin que les fonds puissent être utilisés pour promouvoir et encourager le développement économique et productif, pour que chacun puisse sortir de la situation actuelle avec les meilleures chances de redressement.

Rien de tout cela ne sera possible sans une volonté politique forte qui ait le courage de décider de changer les choses, notamment les priorités, afin que les pauvres ne soient pas ceux qui paient le plus lourd tribut à ces drames qui frappent notre famille humaine.

En souhaitant le meilleur succès au 27e Sommet ibéro-américain, je vous assure de mes prières pour que la réunion soit fructueuse, et j’invoque sur tous les participants et les peuples qu’ils représentent, d’abondantes bénédictions divines.

Du Vatican, le 21 avril 2021

FRANÇOIS

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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