Le pape François a reçu au Vatican le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, en privé durant une demi-heure, confirme le Saint-Siège ce 22 avril 2021. Une rencontre qui manifestait le soutien du pape envers cette nation en crise, qu’il entend visiter prochainement.
Au cours des échanges, précise le directeur du Bureau de presse Matteo Bruni, « le pape a voulu exprimer sa proximité au peuple libanais, qui vit une période de grande difficulté et d’incertitude ». Le pape a aussi « rappelé la responsabilité de toutes les forces politiques de s’engager de façon urgente en faveur de la nation ».
Il a souhaité que le Liban, avec l’aide de la communauté internationale, « recommence à incarner la force des cèdres » ; il a aussi encouragé « la diversité qui fait de la faiblesse une force dans le grand peuple réconcilié » et la vocation du pays « à être une terre de rencontre, de partage et de pluralisme ».
Enfin, le pape a réaffirmé « son désir de visiter le pays dès que les conditions seront réunies ».
L’ancien ministre Ghattas Khoury et le conseiller Bassem el-Chab étaient également présents, d’après L’Orient-Le Jour qui indique que la rencontre a été l’occasion de parler du « rôle que peut jouer le Vatican pour aider le Liban à faire face aux crises ».
Le Premier ministre désigné a offert au pape une œuvre d’art représentant saint Georges terrassant le dragon, réalisée par des chrétiens palestiniens installés depuis trois générations en Colombie. Le dirigeant sunnite, qui tente de former un gouvernement depuis plus de huit mois, devait encore s’entretenir avec le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin et des responsables italiens, précise la même source.
Le 8 mars dernier, dans l’avion de retour d’Irak, le pape avait confié aux journalistes son souhait de se rendre prochainement au Liban : « Le patriarche Raï m’a demandé de faire une étape à Beyrouth, pendant ce voyage mais cela m’a semblé trop peu… Une miette devant un problème, devant un pays qui souffre comme le Liban. Je lui ai écrit une lettre, j’ai fait la promesse de faire un voyage. »
« Le Liban est un message, avait aussi affirmé le pape, le Liban souffre, le Liban est plus qu’un équilibre, il a la faiblesse de la diversité, certaines pas encore réconciliées, mais il a la force du grand peuple réconcilié, comme la force des cèdres… Mais en ce moment, le Liban est en crise, mais une crise – je ne veux pas offenser – une crise de vie. » Le pape François a aussi salué la générosité du Liban dans l’accueil des réfugiés.
Saad Hariri est déjà venu quatre fois au Vatican : il a rencontré Benoît XVI le 21 février 2010, lors de son premier mandat, puis le 14 novembre 2012, alors qu’il avait quitté ses fonctions ; le pape François l’avait reçu au cours de son deuxième mandat le 13 octobre 2017.
Depuis l’Indépendance en 1943, la présidence libanaise est traditionnellement assurée par un chrétien maronite. Le premier ministre est un musulman sunnite tandis que la présidence du Parlement revient à un musulman chiite.