« La Saint-Joseph était la fête de mon père en même temps que la mienne », a récemment confié le pape émérite Benoît XVI – qui fête ce 16 avril ses 94 ans! – dans le Tagespost du 1er avril 2021. Il dit avoir lu la lettre du pape François sur saint Joseph avec « gratitude » et « adhésion profonde ». Le 18 décembre 2005, le pape Benoît, à l’occasion de l’angélus, invitait à se « laisser contaminer par le silence de saint Joseph ».
Le pape émérite y confie que, dès l’enfance, il fêtait saint Joseph en famille: « Autant que possible, on la célébrait dignement. Ma mère avait souvent fait des économies pour m’offrir un beau livre (…). En outre, il y avait une nappe spéciale pour cette journée qui donnait au petit déjeuner un caractère festif. On buvait du café, que mon père aimait beaucoup, mais que nous ne pouvions pas nous offrir habituellement. Puis, il y avait une primevère comme signe du printemps que saint Joseph apporte avec lui. Et enfin, ma mère avait cuit un gâteau avec du sucre glace, ce qui exprimait le caractère exceptionnel de la fête. C’est ainsi que, dès le matin, on soulignait nettement tout ce que cette journée de la Saint-Joseph avait de particulier. »
Benoît XVI, qui était présent, en 2013, lors de la consécration de la Cité du Vatican à saint Joseph, a aussi confié, en des termes qui rappellent Newman (« Cor ad cor loquitur »), qu’il avait lu la lettre du pape François pour l’Année saint Joseph, « Avec un coeur de père »: « J’ai lu, avec une gratitude particulière et un sentiment d’adhésion profonde, la lettre apostolique « Patris Corde » (…). C’est un texte très simple, qui vient du cœur et qui parle au cœur et qui, précisément dans cette simplicité, recèle une très grande profondeur. Je pense que ce texte devrait être lu, relu et médité par les fidèles et qu’il devrait contribuer à une purification et à un approfondissement de notre vénération pour les saints en général et pour saint Joseph en particulier. »
Le 18 décembre 2005, le pape Benoît, à l’occasion de l’angélus, invitait à se « laisser contaminer par le silence de saint Joseph ».
Voici les paroles du pape Benoît XVI pour le 4e dimanche de l’Avent 2005:
Chers frères et sœurs !
En ces derniers jours de l’Avent, la liturgie nous invite à contempler de façon particulière la Vierge Marie et saint Joseph, qui ont vécu avec une intensité unique le temps de l’attente et de la préparation de la naissance de Jésus. Je désire aujourd’hui porter mon regard sur la figure de saint Joseph. Dans la page évangélique de ce jour, saint Luc présente la Vierge Marie comme « fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David » (Lc 1, 27). C’est toutefois l’évangéliste Matthieu qui accorde le plus d’importance au père putatif de Jésus, en soulignant que, à travers lui, l’Enfant résultait légalement inscrit dans la descendance de David, et accomplissait ainsi les Ecritures, dans lesquelles le Messie était prophétisé comme « fils de David ». Mais le rôle de Joseph ne peut certainement pas se réduire à cet aspect juridique. Il est le modèle de l’homme « juste » (Mt 1, 19), qui, en parfaite harmonie avec son épouse, accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C’est pourquoi, au cours des jours qui précèdent Noël, il est plus que jamais opportun d’établir une sorte de dialogue spirituel avec saint Joseph, afin qu’il nous aide à vivre en plénitude ce grand mystère de la foi.
Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l’Exhortation apostolique Redemptoris Custos, « Le Gardien du Rédempteur ». Parmi les nombreux aspects qu’il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d’autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu’il porte dans son cœur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l’unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Écritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus ; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n’est pas exagéré de penser que c’est précisément de son « père » Joseph que Jésus a appris – sur le plan humain – la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la « justice supérieure » qu’Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).
Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l’écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.
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