P. Vincent Siret, capture @ Vatican Media

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« Revisiter la théologie du sacerdoce », pour un « élan missionnaire », par le p. Siret

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Programme du symposium de février 2021

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« La théologie du sacerdoce revisitée en son fonds et habitée ne peut que redonner non seulement un élan missionnaire mais plus profondément encore une unité missionnaire loin d’une quelconque uniformité », explique le p. Vincent Siret, recteur du séminaire pontifical français de Rome, à l’occasion de la présentation à Rome, ce 12 avril 2021, d’un symposium sur la théologie du sacerdoce organisé à Rome du 17 au 19 février 2022.

Le symposium, intitulé « Pour une théologie fondamentale du sacerdoce », a été présenté par le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, par la théologienne italienne Michelina Tenace, au Vatican, et par le p. Siret en visioconférence.

Le p. Siret a aussi indique le programme de la rencontre:

Jeudi 17 février: tradition et nouveaux horizons;

Vendredi  18 février: Trinité, mission, sacramentalité;

Samedi 19 février: messe présidée par le card. Pietro Parolin;

Travaux sur le thème: célibat, charisme, spiritualité.

Le pape François « enverra les participants en mission » en fin d’après-midi.

AB

Intervention du p. Siret 

Le Symposium du 17 au 19 février 2022 «Pour une théologie fondamentale du sacerdoce» concerne les formateurs des futurs prêtres dans l’Église et je ne doute pas qu’ils prennent à cœur d’y participer. En effet, comment former ceux que le Seigneur appelle dans son Église à recevoir le ministère de prêtre s’ils ne sont pas éclairés de manière plus précise que jamais non seulement sur ce qu’ils s’apprêtent à recevoir par le sacrement de l’Ordre mais aussi et surtout comment ils se situent dans la communion de l’Église tout entière? La réflexion n’est certes pas nouvelle mais elle doit être reprise sans cesse et toujours de manière renouvelée. Il ne suffit pas en effet de répéter. L’élargissement jusqu’à la dimension trinitaire, source de toute communion, est essentielle pour qu’on ne limite pas le champ à la collaboration et à une répartition plus réfléchie des tâches ou même à la coresponsabilité, mais qu’on vise d’abord la source trinitaire elle-même. La vie baptismale est la vocation humaine fondamentale et tous doivent exercer le sacerdoce reçu au baptême. Le ministère est à ce service. On peut espérer par exemple échapper ainsi à un face-à-face décevant et contre-productif prêtres-laïcs pour articuler ce couple avec la présence et la vie de religieux et religieuses, qui se situent d’ailleurs des deux côtés.

Réfléchir sur la théologie fondamentale du sacerdoce permettra aussi de revenir à frais nouveaux sur les justifications du célibat sacerdotal et la manière de le vivre. C’est un service que l’on doità ceux qui se préparent à recevoir le sacrement de l’ordre de leur montrer les raisons qui justifient une telle demande et un tel engagement de vie et de leur proposer en conséquence et en cohérence les manières les plus adaptées de vivre dans la fidélité à ce don. A la suite de quoi, il leur est possible de prendre un engagement en connaissance de cause. La consécration de sa vie entière prend l’ensemble de la personne et ne peut se justifier que dans une perspective oblative à la suite du Christ dans une dynamique trinitaire. L’Amour est à la racine du don de soi. L’équilibre humain qui est requis pour envisager une vocation particulière est certes nécessaire, indispensable mais ultimement, l’engagement ne peut s’appuyer que sur une théologie elle-même juste, faisant place à toutes les vocations et situant celle du ministère à l’intérieur de l’ensemble. La lutte entreprise contre toutes les formes d’abus des clercs dont le Pape François repère la source dans le cléricalisme ne peut se faire que dans une clarté théologique. Cette lutte requiert à la fois non seulement une perspective horizontale de juste rapport entre les baptisés, rapport qui, lui-même, ne peut provenir que d’une perspective verticale d’une juste relation à Dieu et à la Sainte Trinité.

Le Symposium s’inscrit comme vient de le rappeler M. le Cardinal dans le chemin de synodalité. Ce chemin est en effet l’unique possibilité pour échapper au cléricalisme ecclésial. Je dis bien ecclésial et non ecclésiastique car les clercs à l’intérieur de l’Église ne sont pas les seuls à être tentés par cette vision tronquée et mensongère. La vocation de tous à entrer par grâce dans le Royaume est explicite et unique et elle empêche un quelconque repliement sur les structures ecclésiales. Le ministère des prêtres n’est pas d’abord d’ordre structurel ou organisationnel mais essentiellement mystique, c’est-à-dire inscrit dans le Mystère. Seule cette ultime profondeur du Mystèredans laquelle la marche ne peut être qu’une marche avec et à la suite du Christ vers le Père dans l’Esprit peut permettre une sortie par en haut des nombreuses difficultés et risques rencontrés d’engluement dans une dimension mondaine, celle d’une lutte de pouvoir ou d’une communication publicitaire.

La théologie du sacerdoce revisitée en son fonds et habitée ne peut que redonner non seulement un élan missionnaire mais plus profondément encore une unité missionnaire loin d’une quelconque uniformité. Toute la vie de l’Église est missionnaire ou sinon elle n’est ni vie ni ecclésiale. Le Pape François écrit au n° 273 de Evangelii gaudium: «je suis une mission sur cette terre et pour cela je suis dans ce monde». Une telle affirmation est liée avec l’offrande du monde au Père et l’accueil du don du Père en son Fils par l’Esprit, Amour pour le monde. La mission elle aussi retrouve donc sa dynamique propre si elle est vue dans son lien avec la communion d’Amour qui est la vocation de tous. Le ministre ordonné peut alors se situer dans ce dessein éternel du Père.

Ce Symposium, tout le monde s’en doute, demande une organisation complexe et importante. Une association, le Centre de recherche et d’anthropologie des vocations, a été créée pour soutenir financièrement le projet et en assurer le bon déroulement. Vous pouvez vous brancher sur le site www.communio-vocatio.com où un don est possible pour soutenir ce colloque et les travaux de recherche menés par le Centre; cela permettra entre autres une répartition pour permettre au plus grand nombre de ceux qui le désirent d’y participer. C’est là que vous pouvez récupérer le contenu et les étapes prévues du Symposium. C’est aussi sur le site enfin que vous pourrez vous inscrire et obtenir toutes les informations nécessaires. Une traduction simultanée en français, anglais, espagnol, italien, allemand sera assurée.

Les journées de ce Symposium sont divisées de telle manière d’aborder les différentes thématiques. Chaque demi-journée est présidée par un cardinal.

Le 17 février s’intitule: tradition et nouveaux horizons. Cette journée sera présidée le matin par le cardinal Ouellet et l’après-midi par le préfet de la Congrégation pour le Clergé.

Les communications du 18 février se regroupent autour du trio: Trinité, mission, sacramentalité. La journée est présidée le matin par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements et l’après-midi est confiée à la Congrégation pour l’Education catholique.

Le samedi 19, la messe sera présidée le matin par le Secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin, à la basilique Saint-Pierre. Les travaux ensuite seront réunis sous le trio: célibat, charisme, spiritualité, sous la présidence de la Congrégation pour la Cause des saints le matin et l’après-midi, celle de du préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Le Pape François enverra en mission les participants en fin d’après-midi.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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