« Avec saint Joseph, aimer et servir l’Église »
Fr. Manuel Rivero O.P.
« Le filet s’est rompu et nous avons échappé » (Psaume 124,7)
Dans l’Ancien Testament, le psalmiste exprime l’expérience du Peuple de Dieu qui a échappé au malheur par l’action salvifique du Seigneur : « Notre âme comme un oiseau s’est échappée du filet de l’oiseleur. Le filet s’est rompu et nous avons échappé ; notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » (Ps 124, 6-8).
Saint Joseph, au cœur de son Peuple, a fait aussi cette expérience de la libération du mal. Averti en songe par l’Ange du Seigneur, Joseph a échappé au filet tendu par le roi Hérode et il s’est envolé avec Marie, son épouse, et l’Enfant Jésus vers l’Égypte, terre de refuge : « Lève-toi, prends avec toi l’Enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva, prit avec lui l’Enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte » (Mt 2, 13-14).
L’évangéliste saint Matthieu nous présente ainsi Joseph comme un nouveau Moïse. Joseph se lève la nuit. Dans le verbe « se lever » il y a la force de l’Esprit Saint, l’Esprit qui a relevé Jésus d’entre les morts. En se levant, déterminé, Joseph manifeste sa foi et son amour envers Dieu. Il se lève la nuit comme Moïse dans la nuit de l’Exode, lors du départ de la terre de l’esclavage. Joseph part, le cœur serré, entourant son épouse qui tient le bébé, Jésus, dans ses bras.
Pour Joseph, la vie n’a pas été rose. Le roi Hérode s’est mis en colère. Dans sa fureur, il a décrété la mort des enfants de moins de deux ans en espérant éliminer le Messie-Roi qui vient de naître et que les mages ont adoré à Bethléem. Les mages, étrangers, ont été aussi avertis en songe par Dieu pour ne pas retourner chez Hérode.
La naissance de Jésus, innocent, non-nuisible, non-violent, se déroule dans un climat de violence et de cruauté, de tromperie et de passions pour le pouvoir.
Pourquoi prier ? Pourquoi faire la volonté de Dieu ? Pour rester connectés à Dieu et recevoir ses messages d’avertissement des dangers. La foi peut être comparée à une antenne qui nous permet de capter les ondes du Seigneur pour ne pas tomber dans les pièges du démon et des hommes sans scrupules.
Les chercheurs de Dieu en état de grâce sont habités par la lumière de Dieu « qui éclaire tout homme venant dans ce monde » (Jn 1,9). Quand nous nous éloignons de Dieu, nous perdons la connexion avec lui ; le péché enténèbre notre âme et notre intelligence, et nous devenons vulnérables au mal et au malin. L’expérience prouve ce lien entre le péché et l’affaiblissement face aux agressions du diable qui agit à travers les méchants. Cela ne veut pas dire que par la foi et la prière nous échappons systématiquement aux attaques de l’adversaire : cela veut dire simplement que dans les épreuves la foi et la prière nous relient à Dieu pour affronter le malheur dans la force intérieure répandue par l’Esprit Saint.
Le livre du prophète Daniel raconte l’histoire de la chaste Suzanne piégée par deux vieillards lubriques. Mais Dieu a suscité le prophète Daniel pour que justice soit faite. Suzanne a pu reprendre aussi le Psaume : « Le filet s’est rompu et nous avons échappé » (Psaume 124,7).
Saint Joseph a pu le chanter aussi.
Demandons au Seigneur de faire grandir notre foi afin que dans les tourments de notre existence, nous puissions nous appuyer sur Dieu et chanter : « Le filet s’est rompu et nous avons échappé » (Psaume 124,7).
Source: jevismafoi.com
