« Si souvent, nous prenons des décisions sans consulter le peuple », fait observer le pape François dans un message vidéo en espagnol.
Le pape remercie pour les voeux exprimés par le père Pepe di Paola, au nom des « Curés de la périphérie » (Curas de la Periferia), et par « Génération François » (Generación Francisco) d’Argentine à l’occasion du 8e anniversaire de son élection. Une page précieuse sur la synodalité concrète, sur le terrain.
Generación Francisco publie le texte et la vidéo sur sa page Facebook, ce 1er avril 2021: le pape a reçu d’eux plus de 100 000 messages pour ses 8 ans de pontificat, et il reconnaît: « C’est la voix du peuple! »
« Si souvent, nous nous sommes habitués à à prendre des décisions sans consulter le peuple. Quelques décisions importantes, que ce soit pour la vie paroissiale, lorsque le curé ne consulte pas le peuple; que ce soit dans la vie provinciale, lorsque le gouverneur ne consulte pas le peuple; que ce soit dans le diocèse, lorsque l’évêque ne consulte pas le peuple; que ce soit dans la nation, lorsque les autorités ne consultent pas le peuple, même pour les lois importantes et contestées en matière de moralité. Et le peuple est le grand absent. »
Voici notre traduction de l’espagnol, rapide, de travail, du message du pape François.
AB
Message du pape François
Il s’est passé une chose à laquelle je ne m’attendais pas et pour laquelle je tiens à vous remercier.
Il y a un groupe idéal, qui ne se connaît pas, mais peut-être uni par de bons propos appelé «Generación Francisco» et qui d’une certaine manière suit les choses que je fais, les choses que je dis et qui m’aiment plus ou moins bien, qui ne m’insulte pas, qui ne parle pas en mal de moi et qui utilise les choses que je dis pour faire du bien.
Le nom est un peu étrange: «Generación Francisco». Eh bien, nous avons tous des surnoms et je prends cela comme le surnom d’une époque. Et ces gens ont réfléchi à la manière d’être présents pour commémorer les huit ans de pontificat.
Rassemblés par un prêtre capable de mobiliser les gens, capable de toucher les cœurs simplement parce qu’il est authentique, ils l’appellent le «Père Pepe», tout le monde le connaît.
J’ai reçu plus de cent mille messages, et plus encore. Des gens des chapelles de l’intérieur, des villas, des gens qui sont allés visiter Luján, San Nicolás, des sportifs et des autorités qui se sont unis pour me dire qu’ils étaient heureux de ces huit années et qu’ils priaient pour moi et m’accompagnaient. C’est la voix du peuple!
Et si souvent, nous nous sommes habitués à à prendre des décisions sans consulter le peuple. Quelques décisions importantes, que ce soit pour la vie paroissiale, lorsque le curé ne consulte pas le peuple; que ce soit dans la vie provinciale, lorsque le gouverneur ne consulte pas le peuple; que ce soit dans le diocèse, lorsque l’évêque ne consulte pas le peuple; que ce soit dans la nation, lorsque les autorités ne consultent pas le peuple, même pour les lois importantes et contestées en matière de moralité. Et le peuple est le grand absent.
Au lieu de cela, vous avez voulu exprimer ce que vous ressentez sincèrement de ces huit années. Vous vous êtes spontanément consultés et vous avez envoyé ces messages. Je ne peux pas laisser passer ce geste, le geste du père Pepe d’avoir déclenché cette ressource de consulter le peuple, peuple souverain.
Les gouvernements ne sont pas toujours souverains, ce sont des délégués du peuple. L’autorité vient de Dieu à travers le peuple. Les gouvernements, pour parler sans offenser, même moi-même en tant que dirigeant, nous sommes les employés de bureau de ce que Dieu nous envoie à travers ce qu’il nous délègue. Lorsque la consultation du peuple fait défaut, la souveraineté fait défaut. Merci, père Pepe, d’avoir voulu consulter le peuple sur ce Pape, sur ce qu’il pense et chacun a donné son avis et vous m’avez fait parvenir votre message.
Et merci à vous tous parce que je voudrais répondre à chacun, mais… il y en a plus de cent mille et ils disent que d’autres vont arriver. Merci, merci pour la proximité. Et n’oubliez pas: on ne se trompe jamais si l’on consulte le peuple, dans l’ordre civil toujours, et l’on ne se trompe jamais si l’on consulte le saint peuple fidèle de Dieu dans l’Église.
En termes théologiques, ils l’appellent « synodalité, » elle portera de nombreux noms, mais c’est le saint peuple fidèle de Dieu qui porte la foi en avant et la porte dans son propre dialecte.
Je vous souhaite à tous une Sainte [fête de] Pâques, je suis proche de vous tous, mais je suis proche par le cœur, reconnaissant de vous être mis en route, de vous être sentis consultés et d’avoir chacun dit un mot sur cette huitième année de pontificat.
Que Dieu vous bénisse et que la Vierge Marie prenne soin de vous. Ah, et n’oubliez pas, s’il vous plaît, de prier pour moi, en ma faveur bien sûr. Merci.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin