Après deux jours en Irak où le pape François n’a rencontré que des délégations restreintes, il a retrouvé les bains de foule dans le Kurdistan irakien, ce 7 mars 2021 : c’est toute la ville de Qaraqosh, en reconstruction depuis sa libération du joug de daesh, qui l’a accueilli en liesse.
Des dizaines de milliers de personnes amoncelées dans les rues, se pressaient derrière des barrières de sécurité pour accueillir le pape dès l’entrée de la ville criblée de ruines, sur la plaine de Ninive. En réponse, le pape saluait de la main, depuis la vitre abaissée de sa mercedes noire blindée.
Dans l’église de l’Immaculée Conception rénovée, l’émotion était palpable. L’assemblée, où ressortaient les couleurs vives des vêtements traditionnels, y parlait de pardon, de témoignage de l’amour, en attendant le pape, qui est arrivé en fin de matinée, après avoir visité la ville de Mossoul où il a présidé une prière pour les victimes de la guerre.
L’étape du Kurdistan irakien était particulièrement militarisée, avec des soldats postés à intervalles réguliers sur les routes, mais la population est sortie quant à elle en masse, dans l’enthousiasme. « Viva il papa ! » clamaient-ils dans les rues tandis que le pape rencontrait les 180 personnes présentes dans l’église, en fin de matinée.
« De cette église détruite et reconstruite, a-t-il écrit dans le Livre d’Or, symbole de l’espérance de Qaraqosh et de tout l’Irak, j’implore de Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie, le don de la paix. » Sur le mur extérieur de l’édifice, on trouve encore les traces de balles des exécutions terrorristes.
La plaine de Ninive, sur laquelle vivaient une majorité de chrétiens – dont la présence remonte à la fin du IVe siècle ou au début du Ve – a été le lieu de refuge de 150 000 chrétiens après l’invasion de Daesh dans le nord de l’Irak. Quelque 25.000 chrétiens syriaques catholiques vivent actuellement à Qaraqosh et une centaine de chrétiens sont retournés à Mossoul. Outre la reconstruction des habitations, les populations ont remis en place des croix et autres insignes religieux dans les églises, Daesh ayant tenté d’effacer la présence chrétienne.