P. Ephrem Azar, dominicain irakien © Zenit / AKM

P. Ephrem Azar, dominicain irakien © Zenit / AKM

Rencontre à Ur : aux sources d’Abraham et de la « réconciliation »

Rencontre avec le dominicain irakien Ephrem Azar

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A Ur en Chaldée, en plein milieu du désert irakien, sur les ruines de l’une des plus anciennes villes sumériennes, ancienne capitale de l’empire, le pape François a participé à une rencontre interreligieuse, au deuxième jour de son voyage dans le pays, ce 6 mars 2021. Un lieu symbolique appelant à la « réconciliation », souligne un dominicain irakien présent sur place.

La ville située à 24 kilomètres de Nassiriya, où, selon la tradition, Abraham, a parlé pour la première fois avec Dieu, est mentionnée dans la Bible (Genèse 11, 28-31) et communément appelée le lieu de naissance du patriarche qui unit les destinées des juifs, des chrétiens et des musulmans. C’est ici que Dieu demanda à Abraham de quitter sa patrie pour s’installer au pays de Canaan.

On y trouve encore aujourd’hui les ruines d’une Ziggourat à 3 terrasses, en briques d’argile, et en forme de pyramide dédiée à Nannar, dieu de la Lune pour les Sumériens.

Pour le père Ephrem Azar, originaire de Mossoul, cette rencontre a été « un vrai pèlerinage » : « Moi qui suis Irakien, a-t-il confié à Zenit sur place, j’ai une émotion tres grande de venir ici. »

Cette « terre d’hospitalité », berceau de culture, a-t-il ajouté, est « un lieu pour toutes les trois religions monothéistes » et même « au-delà ». Et l’histoire d’Abraham invite à « quitter nos schémas ».

« On ne peut pas avancer dans la vie s’il n’y a pas le pardon et la réconciliation mais surtout l’altérité », a poursuivi le p. Ephrem Azar, citant un verset coranique : « Tout ce qui est sur terre disparaît, qu’est-ce qui reste ? Le visage de ton Dieu ». Cela veut dire, a-t-il expliqué, que « je reconnais dans votre visage qu’il y a le visage de Dieu ; et là on avance, au-delà de nos couleurs, de nos ethnies, au-delà de la religion ».

Le mot du pape François

La mission du pape, a aussi estimé le domincain historien des religions, c’est de dire le mot « réconciliation », qui « n’a jamais été prononcé lorsque des chefs d’Etat viennent ici en Irak ».

Il a souhaité « que l’Irak cesse cette violence, la terreur, le fondamentalisme. L’être humain n’est pas créé pour ça ». Il faut « faire taire les armes » et ne plus venir en Irak « pour faire des contrats militaires et commerciaux », mais pour « semer la paix et casser les barrières ».

Fondateur de l’association « Entre Deux Rives, la passerelle France-Orient », le p. Ephrem Azar a célébré sa première messe à Nassirya. Il plaide aussi pour la présence des chrétiens en Irak, où « les musulmans sont très touchés », a-t-il assuré, par leur témoignage de semeurs de paix.

De notre envoyée spéciale dans l’avion papal

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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