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ONU : « Nourrir la santé spirituelle, enracinée dans la fraternité et l’espérance »

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Intervention de Mgr Ivan Jurkovic

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Au cours du Dialogue interconfessionnel annuel sur « Le rôle de la foi pendant la pandémie de coronavirus », Mgr Ivan Jurkovic a invité les représentants de différentes religions à « témoigner de la valeur et de l’importance de nourrir la santé spirituelle, enracinée dans la fraternité et l’espérance, comme le moyen le plus efficace de guérir le monde qui nous entoure ».

L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève est intervenu à la rencontre qui a eu lieu le 24 février 2021.

En s’arrêtant sur le « rôle de la foi au milieu de la pandémie de coronavirus », Mgr Jurkovic a dit que « nos traditions religieuses nous ancrent dans une réalité plus profonde que nous-mêmes ». « La foi, a-t-il noté, nous donne une perspective pour comprendre qu’autant la santé physique est un bien suprême, elle n’est pas, et ne doit pas être considérée, notre priorité absolue ». Elle « fait partie intégrante » du « bien commun », « mais ne représente pas le tout ».

La foi, a-t-il poursuivi, « nous apprend à regarder au-delà de nous-mêmes et de nos propres besoins immédiats ». « Ce n’est pas un hasard si la plupart des traditions religieuses majeures mettent fortement l’accent sur l’amour désintéressé, en plaçant sur chacun de nous la responsabilité de prendre soin de ses frères et sœurs. »

Lorsque les ressources et les traitements médicaux sont limités, a expliqué l’observateur permanent, « il est compréhensible que chaque personne et chaque nation cherche à garantir et à stocker ce qu’elle peut pour ses proches ». Cependant, a-t-il souligné, il s’agit d’une « approche myope intéressée » qui est « en contradiction directe avec l’unité et la communion qui apportent vraiment l’épanouissement au cœur humain ».

Même si « le stockage des vaccins, l’insistance jalouse sur les droits de brevet, la fermeture des frontières et le repli général sur soi-même sont des réactions compréhensibles à la crise universelle à laquelle nous sommes confrontés », a poursuivi l’archevêque, ces réponses sont « loin de nous aider à survivre à la tempête de la pandémie » et nous « infligeront un fléau beaucoup plus profond que le Coronavirus lui-même ».

Le pape François, a souligné Mgr Jurkovic, « souhaite vivement que les effets de la pandémie de coronavirus n’entraînent pas la conséquence encore plus tragique de la détérioration de l’interaction humaine authentique ». C’est l’une des raisons pour lesquelles il a institué « une Commission ad hoc, sous les auspices du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, dans le but de promouvoir des soins authentiques et holistiques pour toutes les personnes touchées par la pandémie actuelle ».

Une autre initiative importante du Saint-Siège, « qui est en fait antérieure à l’apparition du coronavirus », a-t-il poursuivi, est le Document sur la fraternité humaine, signé par le pape François et le cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam d’Al-Azhar, le 4 février 2019. Cette « importante déclaration », a expliqué l’archevêque, est « un excellent exemple de la manière dont des personnes de différentes traditions religieuses, inspirées par leurs convictions, peuvent travailler ensemble pour encourager un dialogue pacifique ».

Enfin, a dit l’observateur permanent, « l’importance de la fraternité humaine et le rôle des traditions religieuses dans sa promotion » sont au centre de la dernière lettre encyclique du pape, Fratelli tutti. Dans ce document, le pape souligne que « les différentes religions, fondées sur leur respect de chaque personne humaine en tant que créature appelée à être enfant de Dieu, contribuent de manière significative à la construction de la fraternité et à la défense de la justice dans la société ».

Mgr Jurkovic a terminé son discours en citant l’intervention du pape François devant un Corps diplomatique au début de cette année : « La pandémie, a dit le pape, qui nous a obligés à endurer de longs mois d’isolement et souvent de solitude, a mis en évidence le besoin de relations humaines de chaque individu …. Alors même que nous cherchons des moyens de protéger les vies humaines de la propagation du virus, nous ne pouvons pas considérer la dimension spirituelle et morale de la personne humaine comme moins importante que la santé physique. …. La crise des relations humaines … ne peut être surmontée que si nous sauvegardons la dignité transcendante de chaque personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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