La Communauté monastique de Bose regrette que son fondateur, Enzo Bianchi, n’ait pas déménagé dans leur fraternité de Cellole ce qui, indique un communiqué en italien, aurait « contribué à apaiser les tensions et les souffrances de tous et aurait facilité le lent chemin de la réconciliation et de la compréhension mutuelle ».
Rappelons que le fondateur du monastère de Bose, dans le Piémont italien, Enzo Bianchi, qui en a aussi été le prieur jusqu’en 2017, a été invité à se retirer dans un autre lieu, ainsi que trois autres membres de la communauté, a indiqué la communauté dans un communiqué en italien, le 27 mai 2020
Le nouveau communiqué explique, ce que « le Fr. Enzo n’est pas allé à Cellole dans les temps indiqués par l’arrêté du Délégué Pontifical du 4 janvier dernier. C’était une solution développée ces derniers mois avec l’assentiment réitéré par écrit par Fr. Enzo et quelques frères et sœurs prêts à le suivre pour lui apporter toute l’aide nécessaire ».
La Communauté avait de fait « renoncé » à cette Fraternité « afin de respecter l’indication du Décret singulier approuvé sous une forme spécifique par le Pape qui prévoyait le Fr. Enzo un départ de Bose et de ses Fraternités »: « En agissant ainsi, la Communauté avait cherché un moyen d’observer le décret singulier qui permettrait au fr. Enzo pour aller vivre dans un endroit qu’il aimait, à la restauration duquel il avait activement contribué, en déterminant même l’aménagement des pièces propices à l’accueillir une fois qu’il aurait démissionné comme prieur. Avec la solution indiquée, les frères extra domum continueraient à jouir de tous les droits propres aux membres profès de la Communauté, tels que la participation aux Conseils. »
« Pour mettre en œuvre tout cela, il y a une semaine les frères déjà présents à Cellole ont déménagé à Bose et deux autres, parmi ceux qui avaient donné leur disponibilité, se sont rendus à Cellole pour mieux préparer l’arrivée du Fr. Enzo »n explique la même source.
La Communauté de Bose a donc décidé de réactiver la Fraternité de Cellole: « la présence de Bose à cet endroit, en fait, est un engagement envers le diocèse et une responsabilité morale envers les nombreuses personnes qui y ont trouvé de la nourriture pour leur vie spirituelle et humaine. Un engagement et une responsabilité abondamment récompensés par le grand don de l’amitié et de la communion fraternelle ».
La communauté conclut en remerciant le Saint-Siège pour son accompagnement et elle se confie à la prière de ses amis.
Un décret signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, avec l’approbation du pape François, et en date du 13 mai 2020, fait état d’un « discernement prolongé et attentif « , après la visite apostolique qui s’est déroulée du 6 décembre 2019 au 6 janvier 2020.
Elle a été réalisée par le père Guillermo León Arboleda Tamayo, un Colombien, abbé président de la congrégation bénédictine de Subiaco-Cassino, par le père Amedeo Cencini, prêtre canossien italien, consulteur du dicastère pour la vie consacrée, et par mère Anne-Emmanuelle Devêche, française, abbesse de l’abbaye cistercienne de Blauvac, dans le Vaucluse.
La visite avait été organisée du fait « de graves préoccupations parvenues de différents côtés au Saint-Siège indiquant une situation tendue et problématique dans notre communauté pour ce qui est de l’exercice de l’autorité du fondateur, la gestion du gouvernement et le climat fraternel ».
Bose précisait: « Compte-tenu de l’importance ecclésiale et œcuménique de la communauté de Bose au niveau national et international, de l’importance qu’elle continue à jouer et du rôle qui lui est reconnu, tout en surmontant les graves difficultés et les malentendus qui pourraient l’affaiblir ou même l’annuler, le Saint-Père a voulu, avec cette visite apostolique, offrir une aide à cette communauté, sous la forme d’un temps d’écoute de la part de quelques personnes dont la confiance et la sagesse ont été démontrées ».
Le communiqué ajoutait que « les visiteurs ont remis au Saint-Siège leur rapport, élaboré sur la base des témoignages librement donnés par chaque membre de la communauté ».
Les décisions ont été communiquées aux personnes concernées par le père Amedeo Cencini, délégué pontifical avec les pleins pouvoirs. Il était accompagné du secrétaire du dicastère pour la vie consacrée, Mgr José Rodriguez Carballo, et de l’archevêque de Verceil, Mgr Marco Arnolfo. Une communication « dans le plus grand respect du droit à la confidentialité des personnes concernées ».
Cependant, du fait de certaines résistances de la part de tel ou tel destinataire, il a été précisé que les mesures concernent les frères Enzo Bianchi, Goffredo Boselli et Lino Breda et sœur Antonella Casiraghi, qui « devront se séparer de la communauté monastique de Bose et déménager dans un autre lieu ».
De plus, par une lettre du secrétaire d’État adressée au prieur, le frère Luciano Manicardi, et à l’ensemble de la communauté, le Saint-Siège a voulu indiquer « un chemin d’avenir et d’espérance » par « les grandes lignes d’un processus de renouveau » qui devrait « donner un nouvel élan » à la « vie monastique et œcuménique ».
Le dialogue entre le délégué papal, le père Amedeo Cencini, et le fondateur de Bose s’est poursui, notamment avec le soutien de l’évêque de Biella, Mgr Roberto Farinella.