Le cardinal Kurt Koch propose de transformer la « quarantaine » du Covid-19 en « vrai carême » : une façon de relever le défi spirituel de la pandémie.
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens est intervenu le 12 février 2021 à une conférence en ligne sur « Eglise et pandémie : défis et perspectives », pour le 5e anniversaire de la rencontre entre le pape François et le métropolite Kirill, à La Havane (12 février 2016).
La pandémie, a-t-il dit dans ses propos rapportés par L’Osservatore Romano, pose de grands défis au monde de la santé, au monde économique et social, mais aussi « à la religion et à la foi chrétienne ». Les drames représentent en effet « une remise en question de l’existence de Dieu bien plus grande que n’importe quelle théorie philosophique des Lumières ou que n’importe quel traité épistémologique ».
La pandémie « touche de nombreuses personnes et de nombreux chrétiens comme si elle était un “carême” prolongé », a souligné le cardinal suisse, évoquant « la ressemblance linguistique » entre la quarantaine et les quarante jours du carême : « d’un point de vue religieux », les deux seraient « un temps de désert, un temps où nous avons les mêmes réactions que le peuple d’Israël ».
Le président du dicastère a invité à « espérer et prier pour que le temps de crise de la pandémie » devienne « un temps de conversion pour nous tous, où nous nous adressons à nouveau à Dieu comme amoureux de la vie ».
La diffusion du coronavirus a transformé « le “carême” liturgique en une quarantaine décrétée par l’Etat. Il est désormais de notre devoir de transformer la quarantaine en un vrai “carême”, c’est-à-dire en un temps de jeûne et de charité, un temps de grâce et de prière », a-t-il ajouté.
Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, a souligné quant à lui que l’épreuve du covid exigeait de l’Eglise « une réponse qui soit intelligente et capable de répondre à l’angoisse et à la peur ».
La pandémie qui touche le monde entier « n’était prévue par personne », a-t-il fait observer : dans un contexte culturel « fortement marqué par le progrès scientifique » érigé en certitude, « nous avons dû toucher du doigt que la science non plus ne possède pas toujours les réponses aux questions que nous posons ».
L’événement a vu également la participation du métropolite Hilarion, président du département pour les relations ecclésiastiques externes du patriarcat de Moscou, co-organisateur de l’initiative avec le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.