Mme Aung San Suu Kyi, 28 nov. 2017 © L'Osservatore Romano

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Myanmar : le cardinal Bo invite à reprendre le chemin du dialogue

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«J’écris avec de l’amour pour tous, en cherchant une solution durable»

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Après le coup d’État militaire au Myanmar, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, président de la Conférence épiscopale du Myanmar et de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), ainsi que de l’organisation Religions for Peace, exhorte à respecter les droits des personnes arrêtées « et les relâcher au plus vite ». Il invite tous les protagonistes à prendre à nouveau le chemin du dialogue, réaffirmant que « la paix est le seul chemin et la démocratie est la seule lumière sur ce parcours ».

« Nous traversons l’une des périodes les plus difficiles de notre histoire, écrit le cardinal dans son message envoyé à l’agence vaticane Fides et adressé à la nation, aux militaires et à la communauté internationale. J’écris avec de l’amour pour tous, en cherchant une solution durable, en priant pour la fin de l’obscurité qui enveloppe notre chère nation. »

En s’adressant au peuple du Myanmar, le cardinal demande ses compatriotes à ne pas céder « à la violence » : « Nous avons versé assez de sang », écrit-il. « En ce moment si lourd de conséquences également, je crois que la paix constitue la seule voie et que la paix est possible… N’accordons pas de place à la haine en ce moment où nous luttons pour la dignité et la vérité. »

Le cardinal supplie aussi « les courageux opérateurs sanitaires à ne pas abandonner les personnes dans le besoin » sachant que certains ont démissionné du service public sanitaire en protestation.

S’adressant aux militaires, il écrit que « le monde a été choqué et amer du fait de ce qui est arrivé ». « Notre peuple croit au transfert pacifique du pouvoir. Or l’armée vient de le reprendre de manière unilatérale. » Les accusations d’irrégularité du scrutin auraient pu être résolues par le dialogue, souligne le cardinal Bo : « Une grande opportunité a été perdue. » Il exhorte les militaires à « prendre soin de la population » en évitant toute violence, en respectant ses droits et en remettant en liberté tous les responsables arrêtés.

L’archevêque de Yangon s’adresse également à Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) qui a remporté massivement les élections législatives en novembre 2020, ainsi qu’aux responsables de la Ligue qui ont été arrêtés par l’armée: « Nous prions pour vous et nous sollicitons votre libération ». Le cardinal « offre » sa « solidarité personnelle » à Aung San Suu Kyi : « Chère Aung San Suu Kyi, écrit-il, vous avez dédié votre vie à notre peuple. Vous serez toujours la voix de notre peuple. … La vérité prévaudra. … Je prie afin que vous puissiez cheminer encore une fois au milieu de votre peuple, en élevant son esprit. »

Enfin, le cardinal Bo s’adresse à la communauté internationale, exprimant sa gratitude à ceux qui s’intéressent au Myanmar en ce moment et en avertissant que « des sanctions et des condamnations ont porté à peu de résultats ». « La communauté internationale, écrit-il, doit se confronter avec la réalité, en comprenant bien l’histoire et l’économie du Myanmar. Les sanctions risquent de faire s’écrouler l’économie, jetant des millions de personnes dans la pauvreté. »

Au terme de son message, le cardinal Bo « souhaite ce qu’il y a de mieux pour notre peuple » pour que la nation birmane puisse redevenir « une communauté réconciliée, animée par l’espérance et par la paix ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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