Avec « les indications claires du pape, des travaux sont en cours pour rationaliser l’Administration du patrimoine du Saint-Siège et la rendre absolument transparente », affirme Mgr Nunzio Galantino, « L’engagement concerne également le Denier de Saint-Pierre. »
Dans le mensuel italien « Vita Pastorale » de février 2021 (ed. San Paolo), le président de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA) explique que « c’est le comportement et la manière de gérer les sommes mises par les fidèles à la disposition du pape qui ont marqué une diminution des offrandes destinées au Denier de Saint-Pierre ou les ont fait monter au fil du temps ».
« Une gestion transparente et correcte des offrandes des fidèles ouvre la voie à la générosité », affirme Mgr Galantino. Par contre, « une mauvaise utilisation des offres » et « un comportement scandaleux » peut la « bloquer ».
Évoquant le scandale des derniers mois lié à l’achat controversé de l’immeuble de Londres, Mgr Galantino rappelle que « les événements judiciaires du Vatican ont mis la gestion du Denier de Saint-Pierre en accusation », mais ces « événements », note-t-il, ont été « portés à l’attention des autorités judiciaires par les organes de contrôle du Vatican eux-mêmes ». « Le pape en a également parlé », ajoute le président de l’APSA.
« La question juridique se poursuit sans aucune réticence », affirme Mgr Galantino. Dans le but de clarifier, « non seulement les responsabilités personnelles », mais aussi « la façon dont le Denier Saint-Pierre a été et est réellement utilisé ». En tout cas, dit-il, « même en cette période de pandémie, les services liés au ministère du pape et à la mission de l’Église n’ont pas été réduits ».
Mgr Galantino rappelle que le Denier de Saint-Pierre est « l’une des entrées qui contribuent à soutenir le double profil (apostolique et caritatif) du ministère que le pape exerce à travers les structures de la curie romaine ». Comme d’autres offres, le Denier est créé, « pour contribuer à l’exercice de la charité et aux besoins économiques de l’Église, dont le budget n’est pas comparable à celui d’une entreprise ».
Chaque dicastère et chaque entité du Vatican « rend un service » et « chaque service a des coûts », rappelle le président de l’APSA. Il y a eu des années, poursuit-il, où les dépenses ont été inférieures aux entrées : « Il a ainsi été possible de créer un fonds de réserve géré jusqu’à présent par la Secrétairerie d’État. » Cependant, « la possibilité de mettre de côté des sommes n’existait pas ces dernières années ».
Réagissant aux « tons scandaleux » des publications qui accompagnent le Denier de Saint-Pierre, Mgr Galantino dit que ce n’est pas « nouveau ». Par exemple, raconte-t-il, en 1866, « L’Osservatore Cattolico a été contraint de suspendre la publication des donateurs au Denier de Saint-Pierre, par crainte de les dénoncer au harcèlement politique ». À cette même époque, « des pressions ont été exercées sur le gouvernement », « de la part des maçons », « pour interdire cette collecte ». À leur tour, de 1870 à 1880, « les parlementaires laïques » « ont proposé à plusieurs reprises de l’interdire comme manifestation politique ou comme collecte illégale ».
Mgr Galantino souligne que dans ses réflexions il n’y a pas « de tentation de comparer ces moments historiques avec notre époque ». Il souhaite simplement rappeler que « plus que les gros titres des journaux », c’est « la manière de gérer » les offrandes des fidèles qui influence la générosité. « Le témoignage et la crédibilité des hommes et des femmes d’Église non seulement facilitent l’acceptation du message évangélique, mais aussi ouvrent mieux la générosité », affirme-t-il.
