Le card. Ladaria Ferrer, capture @ UFVedu

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La mission de la Congrégation pour la doctrine de la foi, par le card. Ladaria

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Entretien avec L’Osservatore Romano

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Quelle est la mission de la Congrégation pour la doctrine de la foi? Son préfet actuel, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, jésuite espagnol, qui a été consulteur pendant plus de vingt ans, puis secrétaire de ce dicastère, répond dans les colonnes de L’Osservatore Romano en italien de ce 2 février 2021 (Alessandro Di Bussolo): « Notre mission est de promouvoir et de protéger la doctrine sur la foi (…). la préoccupation pour la fidélité à la doctrine des Apôtres restera toujours »

Le cardinal Ladaria précise: « Le passé de notre Congrégation est encore pesant, parce qu’on ne se rend pas toujours compte des profonds changements intervenus dans l’Église et dans la Curie romaine ces derniers temps. Nous ne sommes plus l’Inquisition, l’Index n’existe plus. Notre mission est de promouvoir et de protéger la doctrine sur la foi. Une tâche qui sera toujours nécessaire dans l’Église qui a le devoir de transmettre l’enseignement des Apôtres aux nouvelles générations. Ce que l’on appelait la « préoccupation pour la saine doctrine » existait avant le Saint-Office : on la trouve déjà dans le Nouveau Testament. De nombreux conciles, synodes, etc. en témoignent. Certes, la façon concrète d’accomplir cette tâche a changé au cours des siècles et nous pouvons penser qu’elle changera encore. Mais la préoccupation pour la fidélité à la doctrine des Apôtres restera toujours. »

La spiritualité ignatienne

L’Oservatore Romano pose la question du nerf de la guerre: « Notre budget est modeste, répond le cardinal préfet. Naturellement, il y a les salaires des officiels et les dépenses liées au fonctionnement normal du dicastère. Ajoutons quelques voyages, les séances de la Commission biblique pontificale, de la Commission théologique internationale, quelques publications, les modestes rémunérations de nos collaborateurs extérieurs… Le budget de notre Congrégation est adapté à notre mission. Nous ne devons pas inventer de « missions » : tout le travail que nous avons pour accomplir nos tâches nous suffit. »

Il souligne la dimension universelle de la spiritualité ignatienne: « Naturellement, dans de nombreuses interventions du pape, on découvre facilement sa familiarité avec la spiritualité de saint Ignace de Loyola. C’est naturel qu’il en soit ainsi. Et il est normal que cela ait des conséquences sur sa façon de gouverner et sur ses décisions. Mais la spiritualité ignatienne est universaliste, et non particulariste ; elle est ouverte à tout et à tous et c’est la raison pour laquelle il est difficile de distinguer des conséquences concrètes. Peut-être d’autres personnes peuvent-elle les repérer mieux que moi. Je peux dire la même chose à propos de notre dicastère : il faudrait demander aux autres s’ils reconnaissent, et dans quelle mesure, ces empreintes ignatiennes. »

Ecouter les victimes

Il souligne aussi que la mission de son dicastère n’est pas seulement « romaine »: « Notre mission est universelle, même si notre travail se déroule à Rome. Mais nos documents sont pour l’Église universelle et les décisions que nous devons prendre chaque jour, dans le cadre de nos compétences, concernent très rarement Rome directement. Les missions les plus importantes qui nous conduisent hors de Rome sont les rencontres périodiques avec les commissions doctrinales des conférences épiscopales des différents continents. Au cours de mon service à la Congrégation, j’ai participé à trois de ces rencontres : pour l’Afrique (Dar es Salam, 2009), l’Europe (Budapest, 2014), l’Asie (Bangkok, 2019). A deux occasions, nous sommes également allés en Inde. Et n’oublions pas les rencontres avec l’épiscopat du monde entier, à l’occasion des visites « ad limina », ici, au Vatican. Elles sont d’une grande importance et nous prennent beaucoup de temps et d’énergie. »

Pour ce qui est des cas d’abus sur mineurs, il souligne l’engagement pour la prévention: « Nous devons étudier et résoudre les nombreux cas d’abus dont nous avons connaissance. Et en traitant ces cas, nous faisons une œuvre de sensibilisation, nous soutenons la confiance dans l’Église des personnes impliquées, montrant qu’il n’y a pas d’impunité dans l’Église. Les visites « ad limina » sont fondamentales pour sensibiliser sur ce problème les épiscopats des différents pays. Malheureusement, ces derniers mois, à cause de la pandémie, nous avons dû suspendre ces rencontres. »

Il souligne l’importance de penser d’abord aux victimes et aux plus pauvres: « Il y a des périphéries de toutes sortes. Les personnes que nous devons écouter, les problèmes que nous devons résoudre, touchent de véritables périphéries, peut-être pas aussi visibles que d’autres, mais non moins réelles et douloureuses. N’oublions pas qu’en bien des occasions, les victimes des abus sont parmi les plus pauvres des pauvres. Naturellement, nous devons étudier tous les cas. »

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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