Aung San Suu Kyi, Birmanie © L'Osservatore Romano

Aung San Suu Kyi, 4 mai 2017 © L'Osservatore Romano

Radio Vatican annonce le coup d’Etat au Myanmar et l’arrestation de Aung San Suu Kyi

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Victoire massive aux élections législatives en novembre 2020

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« Le chef des forces armées assume tous les pouvoirs au Myanmar, l’ancienne Birmanie, et la responsable du parti de la majorité est arrêtée. Dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, condamne « fermement » l’arrestation de Aung San Suu Kyi et d’autres chefs politiques et parle d’un coup dur pour les réformes démocratiques », annonce Radio Vatican (Fausta Speranza) ce 1er février 2021.

« La télévision a annoncé l’état d’urgence pour une année. Le premier acte a été d’arrêter le chef du gouvernement, Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) qui a remporté massivement les élections législatives en novembre. Depuis plusieurs semaines, les militaires parlaient d’irrégularités », rapporte l’antenne romaine.

Une victoire aux élections

« La leader, qui a reçu le Prix Nobel pour la paix en 1991, mais qui a été très critiquée au niveau international pour la question de la minorité des Rohingya, reste très aimée dans le pays, précisément pour sa bataille politique depuis des années contre le pouvoir absolu de la junte militaire qui – de fait, après avoir gouverné pendant un demi-siècle – avait déjà été dissoute après les premières élections remportées par la Ligue en 2011 », fait observer la même source.

En même temps, Radio Vatican constate que « l’armée a maintenu son contrôle sur trois ministères clés : celui de l’Intérieur, celui de la Défense et celui des Frontières. Actuellement, le chef des forces armées, le général Min Aung Hlaing, a pris les pleins pouvoir à la veille de la première séance du premier Parlement, sorti des élections de novembre qui ont été remportées par le parti de Aung San Suu Kyi. Le général Myint Swe, qui était l’un des vice-présidents, est devenu président par intérim. Parmi les premières décisions adoptées, la fermeture de toutes les banques du pays, à partir d’aujourd’hui jusqu’à nouvel ordre ; de même les services de prélèvement automatiques ont été suspendus ».

La Ligue nationale pour la démocratie lance un appel pour une intervention diplomatique internationale, ajoute la même source.

L’appel du pape François en 2017

Au micro de Radio Vatican, le professeur Luciano Bozzo, professeur de relations internationales à l’Université de Florence, fait observer que « la marge d’action diplomatique internationale est difficile à imaginer pour le moment ». Certes, dit-il, « on peut toujours trouver des moyens de pression pour soutenir le dialogue », mais « il s’agit de paroles qui invoquent la diplomatie et qui semblent donc préférer cette alternative à n’importe quelle action de force ».

Il déplore que « le risque d’un conflit qui se transforme en guerre civile est élevé »: « Il est donc important que la Ligue appelle à des interventions sur le plan diplomatique. Quant au poids de la Birmanie dans la péninsule indochinoise, si le pays n’est pas grand, il est dans une position particulière car situé entre deux grands pays de poids : la Chine et l’Inde. »

Radio Vatican rappelle aussi l’appel du pape François pour la paix, lors de son voyage apostolique au Myanmar (Birmanie) et au Bangladesh, du 26 novembre au 2 décembre 2017, le pape François avait parlé de pacification, soulignant que « la paix nationale passe par le respect des droits de l’homme ».

La minorité dans l’Etat de Rakhine

« En 2016, la question de la minorité musulmane en fuite vers le Bangladesh dans des conditions inhumaines avait éclaté », rappelle ausi Radio Vatican: « Il s’agit d’une minorité qui vit dans l’Etat de Rakhine, connue sous le nom de rohinghya, à la frontière avec le Bangladesh. Leur origine est très discutée : certains les considèrent comme des indigènes de l’Etat de Rakhine tandis que d’autres soutiennent que ce sont des immigrés musulmans qui, à l’origine, vivaient au Bangladesh. Ils se seraient déplacés en Birmanie pendant la période de la domination britannique. Selon la loi sur la citoyenneté, remontant à 1982, les Rohinghya ne font pas partie des 135 ethnies reconnues par l’Etat et n’ont donc pas droit à la citoyenneté birmane. Avant les répressions de 2016/2017, environ un million de personnes vivaient dans le pays ; en décembre 2017, environ 625 mille d’entre eux se sont réfugiés dans des camps de réfugiés au Bangladesh. D’après les rapports des Nations Unies, ils forment une des minorités les plus persécutées au monde. »

Copyright – Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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