Mgr Gabriele Caccia © Vatican Media

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ONU : « Il faut toujours s’éduquer à la paix », affirme Mgr Caccia

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Et « il ne faut jamais rien considérer comme acquis »

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« Il faut toujours s’éduquer à la paix, il faut toujours s’éduquer à prendre soin de l’autre, il faut toujours s’éduquer… à la collaboration », affirme Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New York, qui a été reçu par le pape François le 11 janvier 2021.

L’invitation du pape dans l’encyclique Fratelli tutti, note Mgr Caccia interviewé par Vatican News en italien, consiste à « changer son regard ». « Il suffit d’élargir la perspective, explique l’observateur permanent, ensuite les chemins concrets se trouvent, sinon on reste prisonnier d’une logique vouée à l’échec. » « Je crois qu’il ne faut jamais rien considérer comme acquis », ajoute l’archevêque

Evoquant les épreuves de la pandémie, Mgr Caccia souligne que « les solutions doivent être cherchées ensemble et trouvées ensemble, parce que le monde est de plus en plus une unique grande réalité ». Il évoque l’exemple de la création de l’ONU à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, quand le monde « a compris que la recherche d’intérêts nationalistes, ou seulement de ceux de certains pays, ne pouvait pas mener très loin ». « Je crois que de cette crise aussi, on pourra comprendre, il existe des chemins de plus long terme à emprunter ensemble pour résoudre le problème de tous », ajoute l’archevêque.

Dans cet entretien, l’observateur permanent s’attarde sur la question de la « guerre mondiale par morceaux » rappelant qu’au début de la pandémie, le secrétaire général de l’ONU avait adressé à la communauté internationale un appel à un « cessez-le-feu mondial ». « Le Saint-Père s’y est joint aussitôt pour relancer cette proposition, note Mgr Caccia, parce qu’en un temps de crise comme celui-ci, on comprend encore mieux que cela n’a pas de sens de mettre ses énergies, de dépenser pour ce qui n’est pas du pain, pour ce qui n’est pas la santé, mais pour ce qui détruit. »

Beaucoup « ont accueilli cet appel, poursuit-il, il s’agit ensuite de l’accompagner, de négocier, de dialoguer, pour que cette initiative puisse être consolidée et permette également, nous l’espérons, une résolution des conflits ».

Derrière le nom, il y a une vie

L’archevêque soulève par ailleurs le problème de l’accueil des immigrés notant qu’il « touche très fortement l’Italie, mais de nombreux pays du monde sont impliqués dans cette problématique … c’est donc un problème vraiment mondial ». Mgr Caccia croit « qu’une vision de proximité, d’accueil » permettrait  de trouver « des solutions originales ». Il évoque l’exemple du « couloir humanitaire », élaboré « avec la collaboration de la communauté de Sant’Egidio », « de la communauté luthérienne » et « de l’État italien ».

« L’important, souligne-t-il, c’est qu’il y ait la volonté d’affronter ce problème dans une perspective d’ouverture et en considérant non seulement les chiffres, qui font peur, mais aussi les noms. Derrière le nom, il y a une histoire ; derrière le nom, il y a une vie, un frère et une sœur, ce n’est pas seulement un chiffre. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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