Card. Koch, capture @ christianunity.va

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Cyrille et Méthode: il y a quarante ans, et toujours source d’inspiration

Jean-Paul II les proclame co-patrons de l’Europe

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Le cardinal Koch fait observer que les saints frères de Thessalonique, Cyrille et Méthode, restent une source d’inspiration pour l’unité des chrétiens, en ce 40e anniversaire de leur proclamation par le pape Saint Jean-Paul II comme co-patrons de l’Europe, avec saint Benoît, avec la Lettre apostolique Egregiae virtutis.

Une source d’inspiration

Cette Lettre a été publiée le 31 décembre 1980 à l’occasion du centenaire de l’encyclique Grande munus (1880), avec laquelle le pape Léon XIII rappelle à toute l’Église les figures et l’activité apostolique des saints Cyrille et Méthode et, à cette occasion , a introduit cette fête liturgique dans le calendrier de l’Église catholique.

Le cardinal suisse, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens exprime ses vœux à l’occasion de cet anniversaire: « Que leur vie soit une source d’inspiration pour les chemins de l’unité et que leur intercession nous l’obtienne. »

Une langue, une écriture, une culture

La mission des saints Cyrille et méthode  correspond « pour les peuples slaves à l’arrivée d’une nouvelle conscience de leur propre culture », et même, souligne le cardinal Koch, « d’une certaine façon à l’entrée dans la culture même à travers la langue écrite tout juste née ».

Le cardinal suisse rappelle que Cyrille et Méthode « ont mis par écrit cette langue parlée: ils l’ont exprimée par les signes de l’écriture et sous cette forme ils l’ont transmise à ceux qu’ils la leur avaient auparavant confiée ».

Et c’est ainsi, ajoute le cardinal Koch, que « l’Evangile commença à être exprimé dans la langue slave écrite ».

Unité, dans le respect des différences

Il souligne l’importance des saints frères pour la liturgie: « A Velehrad, en Grande Moravie, dans le coeur de l’Europe, les frères de Thessalonique ont apporté la tradition grecque byzantine en cherchant et en obtenant la reconnaissance des textes liturgiques en langue slave et de leur mission par l’Eglise de Rome. »

Pour le cardinal Koch, cette unité se fait dans le respect des différences: « Les saints Cyrille et Méthode vénérés en Occident et en Orient sont pour tous des témoins de cette unité indivise à la source, capable de tenir ensemble les différences. »

Cyrille et Méthode @ Holy Trinity Monastery, Jordanville, New York

Cyrille et Méthode @ Holy Trinity Monastery, Jordanville, New York

Les apôtres des slaves

Cyrille, aussi appelé Constantin le Philosophe, né vers 827 ou 828 à Thessalonique et décédé le 14 février 869 à Rome, et son frère Méthode, évêque de Sirmium né entre 815 et 820 à Thessalonique et décédé le 6 avril 885 en Grande Moravie (à Velehrad), sont connus comme « les Apôtres des Slaves »: ils ont apporté l’Evangile aux peuples slaves de l’Europe centrale.

L’aîné est Méthode (Michel) et naît en 825 à Thessalonique, où en 827 naît Cyrille (Constantin). Le premier se distingue vite comme un administrateur et reçoit la charge d’archonte d’une province de l’empire byzantin. Le second bénéficie d’une instruction raffinée à Constantinople – grammaire, rhétorique, astronomie et musique – qui devrait faire de lui un haut dignitaire impérial.

L’appel de la Mer d’Azov

Autour de ses 35 ans, l’empereur Michel III pense à Cyrille lorsque les Chazari de la Mer d’Azov demandent l’envoi d’un lettré qui sache discuter avec les juifs et les sarrasins, raconte Radio Vatican. Les deux frères s’unissent pour lancer la première de nombreuses missions.

Deux ans après, en 863, c’est le tour de la Grande Moldavie. Le but de la mission est celui de contraster l’influence allemande grâce à deux missionnaires qui connaissent le slavon.

Mais Cyrille et Méthode vont au-delà. Probablement s’étant rendu compte de la difficulté de communiquer les Saintes Ecritures dans les langues officielles, le latin et le grec, les deux frères inventent un nouvel alphabet, le «glagolitique», universellement connu comme «cyrillique»: 40 caractères dérivés en grande partie du cursif grec médiéval.

Une oeuvre « extraordinaire »

« Leur œuvre est si extraordinaire », commente la même source, que le Pape les appelle à Rome, reçoit Cyrille et Méthode en allant en procession à leur rencontre. Les grandes fatigues auxquelles ils se soumettent, minent la santé du plus jeune. Le 14 février 869 Cyrille devenu moine, tombe malade et meurt à Rome.

Méthode est consacré évêque et continue la mission de toujours, en venant à bout des hostilités et des incompréhensions, et en instruisant des disciples dans la traduction des textes sacrés. Il s’éteint en 885 et est inhumé dans la cathédrale de Velehrad, aujourd’hui en République Tchèque.

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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