Card. George Pell © Vatican Media

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« Sans la foi, on ne peut pas pardonner », déclare le card. Pell (1/3)

Première conversation publique avec les médias

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« Vous ne pouvez pas pardonner sans la foi et vous devez continuer à prier », a déclaré le cardinal George Pell lors de sa première conversation publique avec les médias, y compris Zenit (Deborah Lubov), après sa libération de la prison australienne.

Le cardinal a présenté son livre Prison Journal: The Cardinal Makes His Appeal (Journal de la prison : le cardinal fait appel), publié avec Ignatius press et rédigé sous forme de journal pendant ses 404 jours de prison, avant que la Haute Cour d’Australie ne vote à l’unanimité sa relaxe. La rencontre virtuelle entre le cardinal et les journalistes du monde d’entier a eu lieu le 16 décembre 2020.

Dans son Journal, le cardinal Pell souligne que « la décision de pardonner est un peu comme un acte de foi » et qu’elle doit être continuellement nourrie. Pendant la rencontre, il a donné des conseils à ceux qui étaient faussement accusés et avaient du mal à pardonner : « Tout d’abord, a-t-il dit, vous devez continuer à prier. Prier le bréviaire. Même aller à la messe. Le Nouveau Testament ne cesse de nous stimuler, bien plus que l’Ancien Testament, nous rappelant des défis difficiles comme le défi difficile de pardonner. »

Le cardinal s’est souvenu « d’une réunion de conseil matrimonial au sujet du pardon entre mari et femme » : « Le coupe a dit que l’étape importante était de pardonner, de faire un acte de volonté, de pardonner. Dans de nombreux cas, les sentiments peuvent suivre… »

« D’abord, vous décidez de pardonner et ensuite les sentiments suivent souvent, a répété le cardinal. Et de temps en temps, je ressens une vague d’animosité, et je suppose que vous devez la réprimer. »

« Je savais que Dieu était avec moi… »

Interrogé sur le fait qu’il ne pouvait pas célébrer la messe pendant plus de 400 jours, le cardinal a déclaré: « Pour moi, ce n’était pas aussi grave que cela aurait pu être, parce que j’ai réalisé qu’il n’y avait aucun moyen sur terre que cela se produise. Je devais en tirer le meilleur parti. Je savais que Dieu était avec moi… »

« Les autorités de la prison », a-t-il dit, « ont été décentes » avec lui et lui ont laissé son bréviaire « dès la première nuit ». « J’avais une Bible. Je priais constamment, recevais la communion une fois par semaine. Évidemment, cela m’a manqué de ne pas dire la messe… en particulier pour les fêtes… Pâques, Noël, la semaine sainte, la Pentecôte… » Le cardinal a même mentionné en souriant que le dimanche matin, il suivait parfois des sermons évangéliques protestants.

Dans le livre, le cardinal a noté que chaque jour il priait pour les victimes d’abus. Lorsqu’on lui a demandé si, à son avis, l’Église prie suffisamment pour les victimes d’abus et ce qu’elle pourrait faire de plus à cet égard, il a suggéré que dans une certaine mesure, cela dépend de l’endroit. « En Australie », a-t-il dit, « il y a un regain d’accent sur cette question à la suite de la Commission royale ». Et il a poursuivi : « Un point est important: en Australie, nous avons arrêté ces problèmes au milieu des années 90. Presque aucun des cas ne date de ce siècle. La plupart étaient avant les années 90. »

Soulignant la nécessité de disposer de services de conseils et de réparations financières pour les victimes d’abus, le cardinal a également rappelé que nombreuses victimes ont gardé la foi. « Je le sais parce que beaucoup m’ont écrit », a-t-il dit: « Beaucoup ne sont pas hostiles à l’Église malgré les choses qui leur ont été faites. »

« Nous devons faire de notre mieux », a ajouté le cardinal Pell : « Dans l’ensemble, nous évoluons dans une direction positive. »

Le pape « a dit qu’il croyait en mon innocence »

En répondant à la question sur l’approche du Vatican après sa condamnation initiale, le cardinal Pell a dit que « les autorités catholiques partout dans le monde se sont mises à respecter la loi et les autorités ». « Et dans l’ensemble, a-t-il ajouté, je n’ai aucun problème avec ce que les évêques du Vatican ou d’Australie ont fait. »

Pour la position du pape, le cardinal a souligné que « le pape François était très respectueux, tout comme le Vatican, de la procédure régulière. (…) Pour moi en privé, il a dit qu’il croyait en mon innocence et il m’a soutenu… »

Le cardinal a noté que le soutien de l’archevêque Anthony Fisher de Sydney a été très efficace : « J’en suis très reconnaissant ».

Interrogé sur son séjour à Rome jusqu’à présent, le cardinal Pell a dit qu’il avait rencontré beaucoup de personnes et, parmi elles, son successeur au Secrétariat à l’économie, Fr. Guerrero Alves, sj. dont le cardinal australien dit: « J’espère qu’il obtiendra tout le soutien dont il a besoin ».

Le cardinal a aussi rendu visite au pape émérite Benoît XVI. « J’espère qu’à l’avenir il sera Docteur de l’Église », a-t-il noté.

Commentant la nécessité qu’il y ait des protocoles pour les papes émérites dans l’Église catholique, le cardinal a suggéré que s’il n’y avait pas de problèmes entre les papes François et Benoît, la possibilité de problèmes à l’avenir existe: « Je n’ai pas trouvé une seule personne ici à Rome qui ne pense pas qu’il doive y avoir des protocoles pour un pape qui prend sa retraite, a expliqué le cardinal Pell. Évidemment, nous aimons les papes, nous avons un grand respect pour eux. Mais les besoins de la situation – l’unité de l’Église – se situent à un autre niveau qui dépasse la personnalité. »

(à suivre)

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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