Card. George Pell, © wikimedia commons / Kerry Myers

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Le scandale de la pédophilie « doit » être une occasion de renouveau dans l’Eglise, par le card. Pell

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« La foi et la prière ont été fondamentales »

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Le scandale de la pédophilie « doit » être une occasion de renouveau dans l’Eglise, déclare le cardinal australien George Pell, au micro de Radio Vatican.

« Nous ne pouvons pas continuer dans la même ligne, affirme le cardinal Pell. C’est une forme de cancer spirituel et moral. Il me semble qu’ici, en Australie, nous avons travaillé sérieusement pour l’extirper, mais c’est un devoir pour tous les prêtres et tous les évêques du monde de faire en sorte que ces scandales ne se reproduisent plus. Trop de souffrances, trop de douleur. Le phénomène des abus dans l’Eglise montre encore une fois que souvent, nous n’avons pas suivi les enseignements de Jésus. Si nous avions suivi les commandements du Décalogue, tout cela ne serait pas arrivé. »

Un journal de prison

Mais l’essentiel de l’entretien porte sur le livre du cardinal Pell sur ses 13 mois de prison, une expérience auparavant inimaginable pour lui: « Je n’y aurais jamais pensé. J’ai durement lutté pour que cela n’arrive pas, mais malheureusement sans succès. Cela a été une combinaison de circonstances et de mensonges, mais ensuite, ma libération est finalement arrivée, grâce à la Cour suprême. »

Il a tenu un « Journal » « pour de nombreuses raisons »: « J’ai pensé que cela pourrait aider quelqu’un se trouvant en difficultés, vivant un moment de souffrance comme ce que j’ai vécu moi-même. Et puis j’ai pensé que tenir un journal pouvait avoir un intérêt du point de vue historique parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de cardinaux qui ont fait l’expérience de la prison. Mais aussi parce que j’avais découvert que de nombreux détenus se sont consacrés à l’écriture, à commencer – dans le monde catholique – par saint Paul. Ecrire quand on est en prison est une bonne thérapie. »

La prière, fondamentale

Il affirme l’importance de la foi: « Je dois dire que la foi et la prière ont été fondamentales, elles m’ont aidé à changer complètement la perspective de ces jours de détention. Aujourd’hui, je dis à tout le monde, avec une expression anglaise, qu’en prison j’ai eu la confirmation que le « package » chrétien fonctionne. Mon expérience prouve combien nous aident les enseignements de l’Eglise, combien cela nous aide de prier, de rechercher la grâce de Dieu. Surtout quand on comprend que l’on peut vivre ses souffrances personnelles en fonction d’un bien plus grand, on peut associer notre souffrance à celle de Jésus. En tant que chrétiens, nous savons en effet que nous avons été rachetés par la passion et par la mort du Fils de Dieu. Vivre cet enseignement sur la valeur de la souffrance change vraiment tout, quand on se trouve dans une situation comme la mienne.

Il a perçu la souffrance des autres détenus: « En prison, j’étais en isolement, pour garantir ma protection personnelle. Je n’ai jamais vu les onze autres détenus qui étaient avec moi dans la même section. C’est seulement au cours des quatre derniers mois de prison que j’ai pu rencontrer trois autres détenus et parler avec eux. Mais la majeure partie du temps, j’ai seulement pu sentir la colère, l’angoisse, de mes compagnons de prison, sans avoir de relations personnelles. »

Il entendait cependant les prières des détenus musulmans: « Pour moi, il y a un seul Dieu, nous sommes monothéistes. Les conceptions théologiques des chrétiens et des musulmans sont évidemment différentes, mais nous prions tous, d’une manière différente, le même Dieu. Il n’existe pas le Dieu des musulmans, celui des chrétiens ou des autres religions, il y a un seul Dieu. »

Le pardon et les messages de soutien

Pour le cardinal Pell, le pardon aussi a été une victoire intérieure: « Je dois admettre que cela a parfois été difficile. Mais une fois que j’ai pris la décision de pardonner, alors tout a suivi. Mais pour moi, cela n’a pas été trop difficile de pardonner à la personne qui m’a accusé. Je savais que c’était une personne qui avait souffert et qui était dans une grande confusion et qui sait quoi d’autre… »

En prison, il a reçu des messages de soutien: « Cela m’a énormément aidé. Naturellement, un grand nombre venait d’Australie, mais aussi des Etats-Unis et du reste du monde. Egalement d’Italie, d’Allemagne, d’Angleterre, d’Irlande. Pour moi, cela a été une grande aide et un grand encouragement. Parfois, c’était des familles qui m’écrivaient. C’était souvent des lettres pleines de spiritualité, parfois de théologie, parfois encore elles étaient denses de culture historique. Vraiment des lettres qui abordaient une grande diversité de thèmes et qui m’ont beaucoup aidé. »

Sa foi dans la Providence n’a pas été entamée: « Même si, parfois, je ne comprenais pas ce que faisait la providence de Dieu. Mais j’ai toujours cru que Dieu était derrière tout ce qui m’arrivait. »

Voici ce qu’il tire de cette expérience: « L’importance de la persévérance. L’importance des choses simples, comme la foi, le pardon, la rédemption de la souffrance. En général, quand on vie en prison, on est obligés de se confronter aux thèmes fondamentaux de la vie, les choses simples et fondamentales. C’est ce qui m’est arrivé et je dois dire que, grâce à Dieu, j’ai survécu. »

Avec AB

 

 

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Hélène Ginabat

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