Le cardinal Peter K.A. Turkson a réitéré l’appel du pape François à une conversion écologique formulé dans l’encyclique Laudato si ’. La nécessité de la conversion est encore plus évidente à la lumière de la crise du Covid-19, a-t-il dit en ajoutant que l’appel du pape nous invite à accepter notre rôle de « citoyens écologiques ».
Le préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral est intervenu au cours du webinaire intitulé « Foi, science et jeunesse: un appel à un Climate Ambition Summit », indique Vatican News en anglais. Organisé par la Commission Covid-19 du Vatican et ses partenaires, en collaboration avec la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne (COMECE), à l’occasion du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat (décembre 2015) et avant le Climate Ambition Summit (le 12 décembre 2020), l’événement a eu lieu le 9 décembre 2020.
Parmi les autres intervenants étaient : le prof. John Schellnhuber, directeur fondateur du Potsdam Institute for Climate Impact Research, et Hindou Oumarou Ibrahim, coordinatrice de l’Association des femmes peules et des peuples autochtones du Tchad (AFPAT).
Dans son intervention, le cardinal Turkson a relancé un appel à « un changement de mode de vie » ce qu’inclut, a-t-il noté, des idées telles que la promotion du jardinage sur les toits, l’adoption de matériaux de construction durables et organiques, le passage des combustibles fossiles à l’énergie propre.
Le cardinal a souligné les efforts de l’Église dans la création des réseaux pour les peuples autochtones en Amazonie, au Congo et ailleurs ainsi que l’engagement de l’Église dans un programme de promotion des actions de réponse climatique, en particulier au niveau local.
« Si nous ne respectons pas la nature, nous ne nous respectons pas »
À son tour, Hindou Oumarou Ibrahim a noté que le changement climatique affecte tout le monde, mais en particulier les peuples autochtones qui sont touchés de manière disproportionnée par ses effets négatifs.
La pandémie de Covid-19 et les restrictions de confinement imposées, a-t-elle poursuivi, ont encore exacerbé les difficultés rencontrées par ces populations : les restrictions de mouvement sont particulièrement dures pour les tribus nomades qui migrent en suivant les régimes de pluie.
La coordinatrice de l’AFPAT a expliqué que les peuples autochtones protègent 80 pour cent de la biodiversité mondiale et que leurs connaissances peuvent servir d’outil pour éduquer les gouvernements en particulier en ce qui concerne les politiques et les activités de déforestation.
Elle a souligné que « si nous ne respectons pas la nature, nous ne nous respectons pas parce que la nature nous donne de l’eau, de la nourriture et de l’air pur ». Par conséquent, comme « le changement climatique n’a pas de vaccins », nous devons protéger la nature afin que la nature, à son tour, nous protège.
Dans son intervention, le professeur Schellnhuber a apporté les preuves scientifiques sur le changement climatique survenu cinq ans après l’Accord de Paris.
Recommandant des mesures pour réduire les effets du changement, Schellnhuber a proposé à encourager l’industrie de la construction à construire avec des matériaux organiques et à promouvoir une transition vers des sources d’énergie plus propres, notamment en améliorant les technologies de récolte pour exploiter l’énergie solaire.