Card. Grech, Consistoire © Vatican Media

Card. Grech, Consistoire © Vatican Media

Commencer « le chemin du cardinal avec la bénédiction d’une personne pauvre »

Print Friendly, PDF & Email

Le cardinal Mario Grech se confie à Vatican News

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Je suis sincèrement fier d’avoir commencé le chemin du cardinal avec la bénédiction d’une personne pauvre », a déclaré le cardinal maltais Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, qui a reçu sa « barrette » au cours du consistoire du 28 novembre 2020, en la basilique Saint-Pierre.

Dans un entretien avec Vatican News en italien le nouveau cardinal a raconté que juste avant le consistoire, il avait rencontré une femme sans abri, devant le Palazzo Migliori à Rome. Elle l’avait reconnu et avait demandé sa bénédiction : « Aujourd’hui, au début de mon ministère, j’ai besoin de votre bénédiction », a répondu le cardinal. « Je crois que la charité – non seulement ce que nous faisons, mais aussi ce que nous recevons – nous ouvre la voie de la foi », a-t-il expliqué.

Au cours du consistoire, le cardinal Grech a vécu « une expérience très intime », a-t-il confié, au sein d’« une atmosphère de prière et de famille ». « Nous disons juridiquement que le Saint-Père « crée » les cardinaux pendant le consistoire, a-t-il expliqué, mais je crois qu’une fois de plus c’est le regard miséricordieux du Seigneur qui m’a « recréé ». » Le cardinal « interprète le mandat » que le pape lui a « donné comme un appel renouvelé que le Seigneur » lui « lance en tant que chrétien ».

« Prendre la route »

« Le pape continue de nous inviter à prendre la route, à être une Église en sortie, même s’il y a des risques », a rappelé le cardinal Grech : « Jésus ne s’est pas enfermé dans le temple, dans une synagogue, mais est allé à la rencontre de l’homme. »

Dans son homélie au consistoire, a dit le cardinal, le pape François « nous a rappelé que Jésus est l’homme qui marche, qui a choisi le chemin de la rencontre ». « Si nous n’essayons pas de mettre en pratique, de vivre le mystère de l’Incarnation, le Dieu qui s’est fait homme, l’évêque qui s’est fait homme, nous ne pourrons pas répondre fidèlement à notre appel ecclésial », a noté le cardinal.

En rappelant que le pape avait « mis l’accent sur la corruption », le secrétaire général du Synode des évêques a souligné qu’il comprenait ce mot « au sens large: on peut se laisser corrompre, mais dans le sens de corrompre l’âme ». « Si nous perdons cette caractéristique, que nous sommes des gens de la route, alors nous serons vraiment corrompus, dans le pire sens du terme », a-t-il ajouté.

« Écouter l’homme »

Le nouveau cardinal a rappelé la nécessité et l’importance de se « mettre à côté du peuple, d’écouter l’homme ». « Plus nous intensifions notre relation avec le peuple de Dieu, plus cela nous ouvrira la porte pour découvrir des richesses que nous n’avons pas encore connues », a déclaré le cardinal.

En poursuivant ses explications à ce sujet, il avait averti du risque pour l’Église de rester « toujours à l’intérieur », de continuer de « ‘jouer’ chez nous, protégés par beaucoup de choses ».

« Quand j’utilise le terme ‘jouer’, a-t-il poursuivi, je fais référence au risque de ‘jouer’ aussi avec la liturgie, par exemple avec le ritualisme. Je ne dis pas que la liturgie n’est pas importante, au contraire, c’est l’aboutissement, mais il y a le risque que nous nous excluions du monde pour nous mettre à l’abri, pour nous sauver du monde. »

« L’Évangile de la famille »

Le cardinal Grech s’est arrêté aussi sur les questions familiales en soulignant que le présent et l’avenir des familles est « positif, prometteur », selon lui. « Il est vrai que nous lisons et entendons parfois des informations négatives sur la vie conjugale, a-t-il dit. Mais ce n’est pas toute la vérité. J’ai l’impression, j’en suis convaincu, qu’aujourd’hui il y a une redécouverte de la valeur de la famille. »

Le cardinal a invité à ne pas « avoir peur » d’annoncer « cette bonne nouvelle: l’Évangile de la famille ». « J’espère que la famille a non seulement un avenir, mais que c’est notre avenir, même pour l’Église, a-t-il souligné. Si nous ne redécouvrons pas l’identité, la vocation et la mission de la famille, en tant qu’Église domestique et là où commence le chemin chrétien, j’ai peur qu’il soit difficile de faire l’expérience de la famille dans la communauté ecclésiale. »

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel