Un cardinal doit « toujours garder son cœur ouvert à la grâce… le garder limpide, transparent, pur » : c’est la conviction de Mgr Mauro Gambetti, ex Custode du Sacré couvent d’Assise, une semaine avant d’être créé cardinal par le pape François.
Dans un entretien à Vatican News le 24 novembre 2020, il évoque ce « plongeon en haute mer », qui lui demande de quitter sa vie actuelle et « s’immerger dans le service à l’Eglise universelle ». Un plongeon mais aussi « une joie qui fait du bien au cœur de tous », au sein de la communauté franciscaine, affirme-t-il.
Premier franciscain à recevoir la pourpre cardinalice depuis 1861, il ressent la responsabilité d’être « un sage conseiller avec un cœur profondément immergé dans l’amour de Dieu ».
Le religieux comprend le cardinalat dans une approche « plus simple », se reconnaissant dans un poème que lui a dédié l’un de ses confrères de communauté : « Nous ne saluons pas un prince de l’Eglise, nous saluons un frère, ouvrier obstiné du royaume de Dieu ». En famille, confie-t-il, « j’ai appris le dévouement constant, le sacrifice aussi… peut-être les princes avaient-ils ce dévouement mais aujourd’hui il est plus facile de comprendre la barrette cardinalice sous ce profil ».
Pour le cardinal désigné, le temps de la pandémie montre « combien nous avons besoin de proximité. Je crois que c’est aujourd’hui l’une des clés d’interprétation du ministère épiscopal : chercher vraiment à être proche des autres dans l’humanité ». Malgré la distanciation sociale, assure-t-il, il existe « de nombreuses façons » d’exprimer cette proximité.
Ancien ingénieur en mécanique, il témoigne que sa formation l’a toujours aidé : « Les études d’ingénierie et aussi un peu d’expérience de travail dans ce secteur m’ont marqué positivement dans la modalité d’approche de la réalité et des problèmes. En ingénierie on est assez schématique, rationnel dans la façon d’aborder les choses et on cherche toujours à arriver à des synthèses, des solutions. Je crois que c’est un bagage utile pour la tache qui m’est confiée. »
Le franciscain originaire de la religion italienne d’Emilie-Romagne a été ordonné évêque le 22 novembre. Il sera créé cardinal avec douze autres lors du consistoire du 28 novembre. Parmi eux, deux capucins, également de la famille franciscaine : Mgr Celestino Aos Braco, archevêque de Santiago du Chili, et le p. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale.
