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ONU : « Non » aux armes à sous-munitions, plaide le Saint-Siège

Et pas de récupération politique ou idéologique !

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« Les armes à sous-munitions continuent d’être utilisées dans certains conflits aujourd’hui » avec des « conséquences dévastatrices », déplore l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, qui souhaite l’universalisation de la Convention sur les armes à sous-munitions, une « obligation légale », ainsi que sa « mise en œuvre effective ».

Le nonce apostolique, Mgr Ivan Jurkovič, est intervenu lors de la deuxième Conférence d’examen de la Convention sur les armes à sous-munitions, le 25 novembre 2020, à Genève. La conférence était intitulée :  Examen du fonctionnement et de l’état de la Convention et d’autres questions importantes pour la réalisation des objectifs de la Convention : Universalisation.

Si elle se réjouit de l’adhésion de nouveaux États à la Convention, la délégation du Saint-Siège regrette cependant que l’objectif de 130 États parties, fixé il y a cinq ans à Dubrovnik, soit encore loin d’être atteint. Elle met également en garde contre « l’introduction d’une nouvelle terminologie » qui détournerait l’attention et les efforts « au profit de questions plus politiques et idéologiques »

Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Ivan Jurkovič prononcée en anglais.

HG

Intervention de Mgr Ivan Jurkovič

Monsieur le Président,

Comme c’est la première fois qu’elle prend la parole, la délégation du Saint-Siège tient à vous remercier, ainsi que votre équipe, pour l’excellent travail préparatoire de cette deuxième conférence d’examen, malgré les défis et les contraintes actuels liés à la pandémie.

Ma délégation espère que cette réunion sera couronnée de succès et que nous renouvellerons avec force nos engagements communs dans la mise en œuvre des obligations qui ont été solennellement contractées afin de prévenir les conséquences dévastatrices des armes à sous-munitions et de réparer les erreurs du passé.

Compte tenu de l’importance d’assurer le fonctionnement durable de la Convention, ma délégation ne s’est pas opposée à ce que la première partie de cette conférence se déroule de manière entièrement virtuelle. Toutefois, nous voudrions qu’il soit consigné que le recours à une telle modalité est une exception qui ne devrait pas créer de précédent.

Monsieur le Président,

Étant l’un des premiers États à ratifier la Convention sur les armes à sous-munitions, le Saint-Siège reste pleinement engagé dans sa mise en œuvre et a continué à encourager les autres États parties et non parties à réaffirmer la valeur prééminente et inhérente de la dignité humaine et la centralité de la personne humaine.

À cet égard, le Saint-Siège est heureux d’accueillir Sao Tomé & Principe, Niue et Sainte-Lucie en tant que nouveaux États parties. Nous tenons à remercier ces États pour leurs efforts remarquables ainsi que le Chili et les Philippines en leur qualité de coordinateurs des aspects d’universalisation de la Convention. Cependant, il est très regrettable que nous soyons encore loin de l’objectif de 130 États parties qui a été fixé il y a cinq ans à Dubrovnik.[1]

Ce qui est encore plus regrettable et préoccupant, cependant, c’est le fait que les armes à sous-munitions continuent d’être utilisées dans certains conflits aujourd’hui, ce qui entraîne inévitablement de nouvelles victimes et une contamination.

Monsieur le Président,

Un sentiment d’urgence renouvelé devrait pousser la communauté internationale dans son ensemble. L’universalisation n’est pas une composante optionnelle de la Convention. C’est une obligation légale. L’universalisation a des implications directes et des conséquences de grande portée sur les opérations et sur la mise en œuvre effective de la Convention, en particulier en ce qui concerne l’assistance aux victimes.

Plus nous investirons dans les efforts d’universalisation et de désarmement, moins nous devrons dépenser pour l’aide humanitaire. À cet égard, le Saint-Siège souhaite rappeler que « les opérations militaires conjointes devraient être l’occasion pour les États parties de promouvoir les normes introduites par le nouvel instrument dans le but de protéger les civils pendant et après les conflits armés ».[2]

Monsieur le Président,

Gardant à l’esprit l’espoir de parvenir à l’adhésion de tous les États à la Convention, et compte tenu des efforts nécessaires à son universalisation et à sa pleine mise en œuvre, cette délégation réitère ses préoccupations quant à l’introduction d’une nouvelle terminologie dans le plan d’action proposé, qui détournerait l’attention et les efforts des obligations fondamentales de la Convention au profit de questions plus politiques et idéologiques. Nous demandons instamment, une fois de plus, d’éviter toute terminologie qui pourrait avoir un impact négatif sur les efforts d’universalisation.

Comme cela a toujours été le cas depuis le début du processus d’Oslo, le Saint-Siège est fermement déterminé à contribuer à l’adhésion universelle à la Convention et à faire respecter ses normes. À cet égard, le Saint-Siège souhaite saisir cette occasion pour renouveler son appel à tous les États qui ne sont pas parties à la Convention pour qu’ils envisagent de se joindre aux efforts mondiaux visant à construire ensemble un monde plus sûr. Nous le devons aux trop nombreuses victimes du passé et aux victimes potentielles dont nous pouvons protéger la vie par la pleine application de la Convention.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

[1] Cf. Action Plan of Dubrovnik, First Review Conference, septembre 2015.

[2] Cf. Declaration of the Holy See attached to the instrument of ratification of the Convention on Cluster Munitions, 2008

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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