Vie quotidienne en Ethiopie © WIKIMEDIA COMMONS / AnnaMaria Donnoli

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Éthiopie : « le risque humanitaire est véritablement élevé »

L’alerte des évêques d’Afrique orientale

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Au Tigré, en Éthiopie, « le risque humanitaire est véritablement élevé », affirme le p. Mussie Zerai, prêtre érythréen de l’éparchie d’Asmara. Il invite « la communauté internationale », et « en particulier » l’Organisation des Nations Unies à intervenir « énergiquement pour conduire les parties au conflit autour d’une table afin de trouver une solution pacifique sans ultérieures effusions de sang dans une région d’Afrique qui a déjà payé le prix fort », indique l’agence vaticane Fides le 18 novembre 2020.

Les combats ayant débuté le 4 novembre dernier entre les troupes fédérales éthiopiennes et les milices du parti au pouvoir à Macallè ont déjà fait des centaines de victimes et ont poussé au moins 27.000 civils à chercher refuge au Soudan. À ceux-ci s’ajoutent plus de 100.000 Éthiopiens évacués demeurés sur le territoire national et 96.000 réfugiés érythréens qui vivent dans quatre camps au Tigré.

Dans une lettre de solidarité adressée à l’Église en Éthiopie, les évêques d’Afrique orientale ont exprimé leur inquiétude par rapport à cette situation : « Même si nous croyons qu’existe encore l’espoir que ce conflit puisse se résoudre pacifiquement et éviter de se transformer en guerre civile, a écrit Mgr Charles Kasonde, évêque de Solwesi et président de l’Association des Conférences épiscopales d’Afrique orientale, nous sommes conscients du fait que cela peut arriver seulement si existe une volonté politique de parvenir à des négociations. »

Le directeur régional du Jesuit Refugee Service (le service des jésuites s’occupant des réfugiés) en Afrique orientale, André Atsu, a exigé l’autorisation d’« un couloir humanitaire sécurisé permettant l’arrivée de fournitures pour les opérateurs humanitaires et pour les réfugiés ». Il a déclaré que les opérateurs humanitaires et les réfugiés étaient durement touchés par les combats à cause de la fermeture de routes clefs et d’un grave manque de carburant. L’énergie électrique, la connexion à Internet et les liaisons téléphoniques ont été interrompues et les services bancaires ont été bloqués.

« Nous n’avions nul besoin de ce conflit, a affirmé encore le p. Mussie Zerai, dans une région martyrisée qui a payé le prix fort suite aux guerres du passé et se trouve par ailleurs en souffrance du point de vue climatique. » Il a rappelé que « lorsque les problématiques s’accumulent l’une sur l’autre, elles risquent de faire succomber cette tentative de relance de la croissance et du développement, de la paix et de la cohésion sociale qui avait été lancée difficilement. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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