Le pape François a confié qu’il avait repris le flambeau de Benoît XVI en matière de lutte contre la corruption, dans un entretien avec le directeur de l’agence de presse italienne AdnKronos, Gian Marco Chiocci, publié ce 30 octobre 2020. Après son élection, le pape émérite lui a remis une « boîte » contenant les dossiers à traiter.
« L’Eglise est et reste forte mais le thème de la corruption est un problème profond, depuis des siècles », souligne le pape qui a reçu le journaliste trois jours plus tôt au Vatican. Et de confier : « Au début de mon pontificat je suis allé voir Benoît. En me passant le relais il m’a donné une grande boîte : ‘A l’intérieur tout est là– a-t-il dit –, il y a les actes avec les situations les plus difficiles, je suis parvenu jusqu’à tel point, je suis intervenu dans cette situation, j’ai éloigné cette personne et à présent… c’est à toi de le faire’. Je n’ai rien fait d’autre que reprendre le témoin du pape Benoît, j’ai continué son œuvre. »
« Benoît est pour moi un père et un frère, dans mes lettres je lui écris ‘filialement et fraternellement’, affirme encore le pape argentin. Je vais le voir souvent là-haut (au monastère Mater Ecclesiae au sein des jardins du Vatican, ndlr) et si récemment je le vois un peu moins c’est seulement parce que je ne veux pas le fatiguer. Notre relation est vraiment bonne, très bonne, nous sommes d’accord sur les choses à faire. »
Pour le pape François, « Benoît est un homme bon, c’est la sainteté incarnée ». « Il n’y a pas de problèmes entre nous, ensuite chacun peut dire et penser ce qu’il veut », assène-t-il avant d’ironiser : « Songez au fait qu’on en est arrivé à raconter que nous nous serions disputés, Benoît et moi, sur quelle tombe revenait à lui ou moi. »
Ces derniers jours, une chaîne d’appel à la prière a circulé sur les réseaux sociaux en répandant la fausse rumeur de la fin prochaine du pape émérite, d’après des propos attribués à son secrétaire personnel Mgr Georg Gänswein. Des « fake news » qui ont été démenties depuis.