Le pape François a reconnu le martyre du serviteur de Dieu Luigi Lenzini (1881-1945), prêtre diocésain italien, tué « en haine de la foi » dans la nuit du 20 au 21 juillet 1945. La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.
En recevant le nouveau préfet du dicastère, le cardinal désigné Marcello Semeraro, le 27 octobre 2020, le pape a autorisé la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints concernant trois miracles, quatre martyres et deux cas de « vertus héroïques ».
« Don Lenzini ne s’est pas battu avec les hommes, pas même avec ceux qui l’ont attaqué, mais contre le mal, en faveur de tous les hommes, en faveur d’une coexistence civile basée sur l’amour et la réconciliation », a déclaré Mgr Antonio Lanfranchi, archevêque-abbé de Modène-Nonantole, le 8 juin 2011, à l’ouverture de la phase diocésaine de la cause de béatification: « Nous avons besoin de ces témoignages pour construire la civilisation de l’amour, pour accomplir notre vocation fondamentale, dans les domaines où le Seigneur nous appelle, qui est la vocation à la sainteté ».
Don Luigi Lenzini est né à Fiumalbo le 28 mai 1881, lit-on dans sa biographie publiée en italien sur le site du diocèse de Modène-Nonantole.
Ordonné prêtre le 19 mars 1904, il a été chapelain à Casinalbo et à Finale Emilia. Après 1912, sa vie s’est déroulée surtout dans ses Apennins natals, d’abord comme curé de Roncoscaglia – de 1912 à 1921 – puis à Montecuccolo, jusqu’en 1937.
« Curé zélé, il a une âme contemplative, indique sa biographie: plus jeune, il se sent appelé à entrer parmi les rédemptoristes, à Rome. »
En 1941, il est nommé curé de la paroisse de Crocette di Pavullo, dans la région des Apennins devenue en 1944-1945 lieu d’affrontement entre les forces nazi-fascistes et les formations partisanes.
Comme beaucoup de curés, Don Lenzini a caché les personnes chassées par les occupants et il a fait tout son possible pour aider ses paroissiens, quelle que soit leur origine.
Les semaines qui ont suivi la Libération ont été caractérisées par des affrontements politiques extrêmement amers: dans ce contexte, le père Lenzini a parlé haut et fort pour la défense de la foi catholique et contre le recours à la violence.
À la messe, il a répété: « Ils m’ont forcé à me taire, ils veulent me tuer, mais je dois faire mon devoir même au prix de ma vie. »
Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1945, un groupe d’anciens partisans est entré par effraction dans le presbytère, entraînant le vieux curé de la paroisse en chemise de nuit. Son corps a été retrouvé quelques jours plus tard, à moitié enterré dans un vignoble.