Femmes Eglise Monde de novembre 2020

Femmes Eglise Monde de novembre 2020

Mensuel féminin de L’Osservatore Romano : ce que les Africaines demandent à l’Eglise

Renforcer la foi, non par des dogmes, mais à travers des actes d’amour

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Le mensuel féminin de L’Osservatore Romano – « Femmes Eglise Monde » – du mois de novembre 2020 expose « ce que les femmes africaines demandent à l’Eglise » et « comment elles l’interpellent ».

Pour l’écologiste zimbabwéenne Bokani Tshidzu, « en un mot, c’est l’amour » qu’attend la femme africaine : « Que l’Eglise soit mue par l’amour », un amour qui « applaudit à la richesse des dons, des capacités et des talents de chacun, en créant des opportunités afin que toutes les jeunes filles et les femmes africaines puissent mettre les leurs à profit ».

Cet amour de l’Eglise, ajoute-t-elle dans sa tribune, ne ferme pas les yeux sur les violences domestiques ou le féminicide. Et l’activiste de rendre hommage aux femmes africaines qui l’ont inspirée, qui ont « fait le ménage dans des églises avec fierté, organisé de joyeuses célébrations, récité des bénédicités et des prières du soir, réconforté et fait la toilette de malades… ont soutenu des victimes de la traite d’êtres humains… guidé des âmes errantes, donné à manger au sans-abri et renforcé la foi, non par des dogmes, mais à travers des actes d’amour ».

« Le monde des non-africains, écrit la sociologue Chiara Giaccardi dans l’éditorial, se divise communément en deux : ceux qui ne sont jamais allés en Afrique et ceux qui y ont vécu au moins un peu. »

Les premiers, ajoute-t-elle, « ne peuvent qu’avoir des préjugés », et « il n’y a rien de mal, pourvu qu’ils soient provisoires et ne fassent pas l’effet de filtre, ou pire de mur ». Les stéréotypes sur l’Afrique abondent et oscillent entre « fascination » et « répulsion », estime la chroniqueuse italienne.

Pour Chiara Giaccardi, l’Afrique est « plurielle » mais ses différentes cultures ont pour point commun de transmettre « le sens du lien de tout avec tout (personne, nature, esprit qui anime toute chose, Dieu) ». « Sur ces territoires de contrastes, contradictions, violences, accélérations qui en laissent trop en marge, ce sont les femmes – qui sont exploitées d’un côté – qui font marcher la vie quotidienne. »

Afrique est « au féminin », et si le continent « peut affronter les défis énormes d’un présent difficile, c’est surtout grâce aux femmes », poursuit-elle : « Cela vaut aussi pour l’Eglise. » Or, malgré les deux synodes pour l’Afrique, en 1992 et en 2009, « de nombreuses attentes des femmes ont été déçues ». Déjà Daniele Comboni, premier évêque de l’Afrique centrale, soutenait que « de nombreux échecs du début de l’œuvre missionnaire du XIXe siècle étaient à attribuer au manque de considération du rôle féminin ».

Le numéro évoque notamment la figure de Solange Sia, la première théologienne ivoirienne, et celle d’Hauwa Ibrahim, juriste nigérienne luttant contre la lapidation des femmes.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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