Mgr Gabriele Giordano Caccia © Holy See Mission

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ONU : le respect des droits de l’homme pour lutter contre l’impact de la pandémie

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Mgr Caccia fait un état des lieux de la crise mondiale dans la société

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En cette période de pandémie liée à la Covid-19, « tous les États devraient veiller à ce qu’existent les conditions élémentaires nécessaires à assurer une vie digne et libre ». Ce qui suppose « la protection et la mise en pratique des droits fondamentaux de toutes les personnes ». C’est ce qu’a déclaré récemment Mgr Gabriele Giordano Caccia devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

Mgr Gabriele Giordano Caccia, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, est intervenu au Débat général de la troisième Commission – qui traite des questions sociales, liées aux affaires humanitaires ou aux droits de l’homme, affectant la population partout dans le monde – lors de la 75e Session de l’Assemblée générale de l’ONU, le 6 octobre 2020 à New York.

Comprendre, promouvoir et protéger les droits humains

Le 75e anniversaire de la création des Nations Unies est un temps « opportun », a souligné le nonce apostolique, pour rappeler que « toute personne au sein de la famille des nations mérite que ses droits soient reconnus, protégés, appréciés et promus ». « Travailler ensemble et rechercher un consensus doit être notre objectif », a-t-il déclaré à la troisième Commission.

Les efforts visant à promouvoir et à protéger les droits de l’homme doivent « commencer par une bonne compréhension de ces droits et de l’impact général que le respect des droits de l’homme a sur la société. Ces droits sont universels, indivisibles, interdépendants et interconnectés ».

Mgr Caccia a souligné la « grande préoccupation » du Saint-Siège quant à la « pression croissante exercée pour réinterpréter les fondements mêmes des droits humains en compromettant leur unité intérieure afin de s’éloigner de la protection de la dignité humaine et de satisfaire des intérêts politiques et économiques ». Cette approche, a-t-il spécifié, « crée une hiérarchie des droits humains en relativisant la dignité humaine et en donnant davantage de valeur et des droits additionnels aux forts et à ceux qui sont en bonne santé, tout en écartant les faibles ». « De même qu’il n’y a pas de droit à l’avortement, il n’y a pas de droit non plus à l’euthanasie », a-t-il déclaré.

Le nonce apostolique a également dénoncé des « manœuvres pour supprimer la place de la religion dans la vie publique. Cela découle d’une notion réductrice de la personne humaine, mais cela étouffe aussi le développement d’une paix et d’une justice authentique ». « La liberté de religion, a-t-il rappelé, est un droit humain inaliénable et universel ».

Mgr Gabriele Caccia a conclu son long développement sur la promotion des droits de l’homme en affirmant qu’elle demeurait « la stratégie la plus efficace pour éliminer les inégalités entre les pays et les groupes sociaux, et pour accroître la sécurité ».

L’impact social de la pandémie

L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU a ensuite analysé l’impact de la pandémie de Covid-19 sur des situations et des catégories de personnes déjà fragilisées. Il a dénoncé une « vision négligente de la personne humaine » qui a un « impact dramatique » sur la vie des personnes âgées ou handicapées. Il a également demandé expressément « une plus grande détermination » et « un plus grand engagement » à lutter contre la violence et à prévenir les situations d’isolement et de marginalisation des femmes et des filles ». Mgr Caccia s’est dit préoccupé par le fait que « certains pays et institutions internationales promeuvent l’avortement comme l’un des « services essentiels » fournis dans le cadre de la réponse humanitaire à la pandémie ». Exhortant les autorités civiles à être « particulièrement attentives aux enfants privés de leurs droits fondamentaux et de leur dignité, en particulier leur droit à la vie et à l’éducation », il a demandé que soient conçues des « politiques qui soutiennent la famille et ses membres et qui luttent contre l’isolement et la fragmentation sociale ».

L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies a également rappelé les défis accrus auxquels sont confrontés les peuples indigènes. Il a exhorté à « trouver des moyens, par le biais de législations nationales et internationales plus fortes, de rendre justice aux peuples indigènes et de les protéger contre l’expropriation de leurs terres et l’exploitation économique ». La crise actuelle, a-t-il déclaré, « est un signal d’alarme pour nous tous ».

Mgr Caccia a encore souligné la « résurgence inquiétante du nationalisme agressif, de la violence ethnique et des phénomènes généralisés de discrimination raciale », qui « portent atteinte à la dignité humaine en rejetant fermement le principe selon lequel « tous les êtres humains sont nés libres et égaux en dignité et en droits ».

Enfin, sur la prévention de la criminalité et de la justice pénale, il a exprimé sa préoccupation devant la progression constante de la toxicomanie et du trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes. Il faut, a-t-il dit, « rechercher des solutions nouvelles et novatrices pour lutter contre la corruption, c’est-à-dire des moyens qui ne soient pas source de division, politisés ou partiels, mais qui visent véritablement le bien commun et le développement humain intégral de tous ».

En conclusion, Mgr Gabriele Caccia a déclaré : « Les droits de l’homme ne seront jamais pleinement et universellement reconnus si tous les États, en particulier ceux en conflit, ne s’engagent pas de bonne foi et avec intégrité auprès de cette organisation internationale, en travaillant ensemble pour atteindre cet objectif. Le consensus international exige de mettre de côté les conflits idéologiques et aussi les conceptions de la personne humaine dans lesquelles la dignité, les droits et les libertés de l’autre ne sont pas respectés. Tel est l’engagement que la communauté internationale, par le biais des travaux de cette commission, devrait réaffirmer avec force alors que nous célébrons le 75e anniversaire de cette institution. »

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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