Gendarmerie vaticane © Vatican Media

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Gendarmerie vaticane : l’autorité, dans le service (traduction complète)

Un chemin de conversion

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« Votre autorité est dans le service », a déclaré le pape François aux gendarmes du Vatican. Un service, a-t-il expliqué, qui consiste à « mettre des limites, faire en sorte que les choses soient comme elles doivent être », mais « dans le service, dans la charité, dans l’amabilité ». Et, a souligné le pape, « c’est une grande vocation que vous avez ».

Le pape François a présidé l’Eucharistie pour le Corps de la Gendarmerie vaticane, à l’autel de la Chaire dans la Basilique Saint-Pierre, dans l’après-midi du samedi 26 septembre 2020, à l’approche de la fête – le 29 septembre – de Saint-Michel Archange, patron et protecteur de la Police d’État italienne et du Corps de la Gendarmerie vaticane.

Ce service est également un chemin de conversion qui implique une « proximité ». « Chaque fois que vous vous approchez pour servir, vous imitez Jésus-Christ », a fait observer le pape. « Chaque fois que vous faites un pas pour mettre de l’ordre, pensez que vous êtes en train de rendre un service, que vous faites une conversion qui est un service. Et de la manière dont vous le ferez, vous ferez du bien aux autres ».

Voici notre traduction de l’homélie que le pape a prononcée d’abondance de cœur, au cours de la messe, en italien.

HG

Gendarmerie vaticane © Vatican Media

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Homélie du pape François

Les lectures de ce dimanche nous parlent de la conversion. La conversion du cœur ; conversion qui veut dire « changer de vie », c’est-à-dire que le cœur qui n’est pas sur le bon chemin trouve le bon chemin.

Mais ce n’est pas seulement notre conversion : c’est aussi la conversion de Dieu. « Si le méchant se détourne de sa méchanceté – avons-nous entendu dans la première Lecture – pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas » (Ez 18, 27-28). Le méchant se convertit. Disons-le plus facilement : le pécheur se convertit et Dieu se convertit aussi au pécheur. La rencontre avec Dieu, la conversion, est des deux côtés ; tous deux cherchent à se rencontrer. Le pardon n’est pas seulement d’aller là-bas, de frapper à la porte et de dire : « Pardonne-moi », et on te répond à l’interphone : « Je te pardonne. Va-t’en ! ». Le pardon est toujours une étreinte de Dieu. Mais Dieu marche, comme nous marchons pour nous rencontrer.

C’est cela, le pardon de Dieu, la façon de se convertir. « Mais moi, comment irai-je à Dieu ? Je suis tellement pécheur ! ». C’est cela que Dieu veut : que tu ailles, que tu ailles à lui. Qu’a fait le papa du fils prodigue ? – celui qui s’en est allé avec l’argent et qui a dépensé sa fortune dans le vice – Qu’a fait le papa ? Quand il a vu venir son fils – parce que son fils avait senti qu’il devait retourner chez son père ; il devait y retourner par nécessité, mais le fils a quand même fait le pas –, le papa, qui était sur la terrasse, est descendu tout de suite et il est allé à la rencontre de son fils. Il ne l’a pas attendu à la porte en le pointant du doigt, il l’a serré dans ses bras ! Et quand le fils a parlé pour demander pardon, cette étreinte lui a fermé la bouche. C’est cela la conversion. C’est cela l’amour de Dieu. C’est un chemin de rencontre réciproque.

Et sur ce point, je voudrais souligner : un cœur qui est toujours ouvert à la rencontre avec Dieu – c’est cela, la conversion, être ouvert à la rencontre avec Dieu –, quel est le modèle ? Le modèle, c’est celui de l’Évangile, du riche, du pauvre, le modèle c’est Jésus-Christ. Il est sorti à notre rencontre. Nous avons entendu la seconde Lecture : « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu – Jésus était Dieu –, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu – à savoir, rester là –. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. […] il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 5-8).

Le chemin de la conversion, c’est de s’approcher, c’est la proximité, mais une proximité qui est service. Et ce mot me fait me tourner vers vous, chers frères Gendarmes. Chaque fois que vous vous approchez pour servir, vous imitez Jésus-Christ. Chaque fois que vous faites un pas pour mettre de l’ordre, pensez que vous êtes en train de rendre un service, que vous faites une conversion qui est un service. Et de la manière dont vous le ferez, vous ferez du bien aux autres. Et c’est pourquoi je tiens à vous remercier. Votre service est une double conversion : votre conversion – comme celle de Jésus-Christ – laisser votre confort, laisser… « Je vais servir » ; et l’autre conversion, celle de l’autre, qui ne se sent pas puni d’emblée, mais écouté, remis à sa place, avec l’humilité de Jésus. Ainsi, Jésus vous demande d’être comme lui : forts, disciplinés, mais humbles et serviteurs.

Une fois, j’ai entendu un homme âgé qui disait à propos de son fils qui criait après ses enfants : « Mon fils n’a pas compris que, chaque fois qu’il crie après ses enfants, il perd toute autorité ». Votre autorité est dans le service : mettre des limites, faire en sorte que les choses soient comme elles doivent être, mais dans le service, dans la charité, dans l’amabilité. Et c’est une grande vocation que vous avez. Pour moi, ce serait une grande tristesse si quelqu’un me disait : « Non, votre Corps de la Gendarmerie, … ce sont des salariés, des employés, qui font leurs horaires et qui ne sont pas intéressés… ». Non, non. Ce n’est pas le chemin pour se convertir et faire se convertir les autres. Votre chemin est celui du service, comme le papa qui va trouver son fils, comme le frère qui voit quelque chose et qui dit : « Non, cela ne se fait pas, cela ne va pas ». C’est cela, le chemin, mais dit avec le cœur, dit avec humilité, dit avec proximité.

Dans l’Évangile, la Bible dit que Jésus était toujours avec les pécheurs, avec les malfaiteurs même, mais ils se sentaient proches de Jésus, ils ne se sentaient pas jugés. Mais Jésus n’a jamais dit un mensonge. Non : « La vérité, c’est cela, le chemin, c’est celui-ci ». Mais il le disait avec amabilité, il le disait avec le cœur, il le disait comme un frère.

Merci pour votre service. Merci, parce que je vois que votre service est sur ce chemin. Parfois, quelqu’un peut glisser un peu, mais dans la vie, qui ne glisse pas ? Tout le monde ! Mais nous nous relevons : « Je n’ai pas bien agi, mais maintenant… ». Toujours reprendre ce chemin pour la conversion des gens et aussi pour notre propre conversion. Dans le service, on ne se trompe jamais, parce que le service est amour, il est charité, il est proximité. Le service est le chemin que Dieu a choisi en Jésus-Christ pour nous pardonner, pour nous convertir.

Merci pour votre service et allez de l’avant, toujours avec cette proximité humble mais forte que nous a enseignée Jésus-Christ. Merci.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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