La souffrance n’est supportable que là où il y a une espérance, affirme Mgr Giacomo Morandi en présentant la lettre Samaritanus bonus de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la fin de vie, ce 22 septembre 2020. « Le magistère de l’Eglise a un cœur », a-t-il aussi assuré.
Au bureau de presse du Saint-Siège, le secrétaire du dicastère a souligné que ce nouveau document concernait une réalité « universelle » : le moment où « la question du sens de la vie se fait encore plus aigüe alors que la souffrance surgit et que la mort s’approche ».
« La souffrance n’est existentiellement supportable que là où il y a une espérance sûre », a-t-il ajouté, et une telle espérance ne peut être communiquée que par une présence « qui espère, autour du malade souffrant ».
Ainsi « la réponse chrétienne au mystère de la mort et de la souffrance n’est pas d’abord une explication, mais une présence : le témoignage, humble mais certain, de la proximité de Dieu dans notre vie ».
Mgr Morandi a également énuméré les obstacles culturels qui limitent « la capacité d’accueillir la valeur profonde et intrinsèque de toute vie humaine » : une utilisation équivoque du concept de “mort digne”, expression qui semble donner la priorité aux moyens économiques, au “bien-être”, à la beauté et la forme physique, en oubliant d’autres dimensions plus profondes de l’existence ; une compréhension erronée du concept de “compassion”, selon laquelle il serait “compatissant” d’aider le patient à mourir à travers l’euthanasie ou le suicide assisté afin qu’il ne souffre pas ; un individualisme croissant, qui conduit à voir les autres comme des limites une menace à sa liberté.
Le tout, a-t-il conclu, « synthétisable dans une conception utilitariste de l’existence, selon laquelle la vie n’a de valeur que tant qu’elle est productive et utile ».